“L’Or du Mali doit briller pour les Maliens et leur assurer leur souveraineté économique et un bien-être pour tous’’, c’est le leitmotiv de cette jeune association dénommée “Front pour l’Émergence et le Renouveau au Mali (FER-MALI)’’ portée sur les fonts baptismaux le mercredi dernier par de jeunes cadres. Ils veulent, selon une déclaration lue lors du lancement de cette association, une indépendance économique.
Ils étaient nombreux à être présents au lancement du Front pour l’Émergence et le Renouveau au Mali (FER-MALI). Parmi ces jeunes cadres, on pouvait noter la présence d’El Hadj Sory Ibrahim Traoré, Président du FER-Mali, M. Mamadou N’ Diaye, porte-parole des jeunes et vice-président du Front. Dans sa prise de parole, ce dernier a fait savoir qu’il est temps que les paroles soient traduites dans les actes. “Quand il y a la volonté, il y a toujours un chemin de sortie’’, a-t-il paraphrasé en ce qui concerne la situation de notre pays.
Dans une déclaration, le président dudit front a fait savoir que malgré la richesse du sous-sol malien, la pauvreté affecte sérieusement les Maliens. Pour lui, la souveraineté recherchée depuis la nuit des indépendances passe “nécessairement par le choix d’une économie forte basée sur la mise à profit de nos ressources minières en général, et de l’or en particulier par le pouvoir politique et l’ensemble du peuple malien de l’intérieur et de l’extérieur’’. Le front déplore le fait que le peuple malien a été berné. “L’or du pays de l’empereur Kankou Moussa fut exploité par des multinationales à travers des contrats négociés sous la houlette de certains concitoyens véreux, sans vergogne, sans ambition et sans vision pour leur patrie dont ils sont pourtant les hauts représentants, acceptant les conditions les plus humiliantes au profit de leurs intérêts égoïstes’’, dénonce le FER-Mali. Et tout ceci “au mépris du sacrifice ultime consenti par nos devanciers’’. Les jeunes cadres s’interrogent sur le fait que les marchés sont cédés aux exploitants multinationaux sans aucun mécanisme fiable de contrôle, mais aussi la mise à l’écart de nos cadres compétents dans les instances dirigeantes des entreprises minières au profit des expatriés. Pour ces jeunes, il est incompréhensible le laisser-aller dans les déclarations douanières avec le manque à gagner estimé à des centaines de milliards par an. “Comment comprendre que notre pays soit parmi les trois premiers producteurs d’or en Afrique et que nos populations soient réduites à vivre dans une extrême pauvreté, avec l’un des taux de mortalité les plus élevés au monde’’ s’interrogent les responsables de FER-Mali qui disent ne pas comprendre le fait que le Mali soit un pays pauvre et endetté au monde.
Le front, qui annonce son soutien à la transition, est pour la fin de l’injustice. Nous “avons décidé de créer un front uni, appelé Front pour l’Émergence et le Renouveau au Mali (FER-MALI), afin que l’or du Mali puisse briller pour les Maliens et leur assurer leur souveraineté économique et un bien-être pour tous’’, indique la déclaration lue devant la presse.
FER-Mali fait 11 propositions pour parvenir à la souveraineté économique. Il s’agit, entre autres, de la “renégociation de tous les contrats miniers en exigeant une meilleure promotion des opérateurs miniers nationaux avec la création de mines 100% maliennes’’, la création d’une foire internationale de l’or à Bamako, le remplacement des travailleurs expatriés qui ont plus de deux ans dans l’exploitation minière au Mali par des nationaux, l’organisation de l’orpaillage traditionnel avec la création de comptoirs d’achat locaux sécurisés, que le 30 mars de chaque année soit institutionnalisée comme journée nationale de l’orpaillage traditionnel, le désenclavement total des zones impactées par les activités minières, la création d’une Agence nationale de contrôle et de rentabilisation des industries minières au Mali, l’adoption d’une loi qui oblige les sociétés minières à effectuer 80% des achats et contrats de service avec les opérateurs économiques nationaux, la restitution de 5% de la part de l’État en nature pour créer un fond national de sécurité, la construction d’un hôpital de référence internationale dans toutes les régions du Mali d’ici 2025.
Il faut signaler que le mouvement FER-MALI regroupe l’UCROM, le centre Séné, Djoko ni maya, la coordination pour la défense des intérêts des orpailleurs et des habitants des zones d’orpaillage du Mali, Wassa ton et le groupe des experts. Par ailleurs, FER-Mali demande à toute la population de soutenir la transition pour jeter les bases d’un Mali émergent.
Bourama Keïta LE COMBAT