En guise de précautions idoines dans la lutte préventive contre le terrorisme et l’insécurité à travers la ville de Bamako, le Département de la Sécurité a planifié et installé des postes de sécurité (PS) dans les différents grands carrefours de notre capitale. Ces policiers armés, à bord des pick-up immobilisés et surmontés des armes modernes permanemment dans ces zones, n’ont pour mission que d’intervenir rapidement dans des éventuelles attaques terroristes ou avec usage d’armes à feu par qui que ce soit. Malheureusement, cette stratégie salvatrice du Ministre de la Sécurité est aujourd’hui en passe d’être sabotée en la déviant du but initial. Ce, à l’actif de certains éléments détachés sur le terrain qui excellent dans leurs habitudes éhontées de racketter et de rançonner les innocentes populations civiles.
Aujourd’hui, les Bamakois n’en reviennent pas par rapport au système de maintien d’ordre et de sécurisation mis en place à travers tous les grandes intersections et principaux points stratégiques de la ville de Bamako. Depuis leur positionnement, jour comme de nuit, ces éléments sont visibles pour maintenir la sécurité et la quiétude des populations bamakoises.
Des brebis galeuses entrent en action
Cependant, voilà, juste, au moment où un sentiment de fierté anime les usagers de la circulation à travers la ville de Bamako, que certains agents en service au niveau de ces postes de sécurité s’érigent en arnaqueurs en treillis. Des pratiques installées en système stratégiquement montées et en passe de devenir monnaie courante à bien d’endroits. Selon nos informations, des policiers en poste dans certains de ces lieux de sécurisation permanente de la capitale se permettent de rançonner les usagers en se livrant à des contrôles de routine imaginaires. Certainement, à l’insu de leurs Supérieurs. Car, en principe, le ministère de la Sécurité ne va tolérer tout risque de dérapage ou bavure policière à partir de cette politique de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme dans la ville de Bamako en ces temps qui courent.
Cependant, un témoin soutient la négligence de la hiérarchie policière au niveau du GMS. Il nous a précisé qu’il aurait signalé ces pratiques abusives à un Gradé au niveau du GMS. «J’ai vu le Commandant du Groupement de la Sécurité Mobile (GMS), Magassouba en personne. J’ai dénoncé la situation auprès de lui. Il m’a même donné sa carte de visite et m’a autorisé de lui appeler directement la prochaine fois. Mais, seulement, voilà, lui aussi, il n’a jamais daigné répondre à mes appels», nous a révélé notre informateur ayant requis l’anonymat.
D’après d’autres sources concordantes, c’est le nouveau poste de sécurité opérationnel installé à l’entrée de la cité du Niger qui est le plus dénoncé en la matière. Au niveau de ce poste, juste après 19 Heures, chaque motocycliste fait objet de contrôle de vignette, carte d’identité au niveau de ce poste de sécurité. C’est normal, certes ; mais, le problème est qu’en réalité l’objectif n’est pas d’appréhender des éventuels terroristes ou criminels. Il s’agit, ici, en revanche, de contraindre ceux qui n’ont pas des pièces de mettre la main à la poche pour pouvoir continuer sur son chemin.
«Les policiers, au niveau de l’entrée de la Cité du Niger, ne se cachent plus. Aussi, j’ai assisté à d’autres cas, le dimanche 7 janvier 2018, au niveau du Rond point Banconi, en Commune I », a témoigné une autre source.
La situation doit nécessiter le Département de la Sécurité à revoir les dispositifs en place avant que la pratique ne se généralise au risque de compromettre l’objectif primordial. Surtout qu’il est question de maintenir ces policiers lourdement armés dans des endroits stratégiques et dans des positions spécifiques afin de répondre vite à une intervention en cas d’attaque criminelle ou terroriste dans les secteurs choisis et quadrillés qu’ils supervisent.
Oumar Diakité : LE COMBAT