Dès sa création, de nombreux Maliens, en particulier, ceux soucieux de la forme républicaine de l’Etat et de la laïcité, s’étaient bruyamment indignés contre le ministère des Affaires religieuses et du Culte.
Le ministère des Affaires religieuses et du Culte, tout compte fait, n’a servi que d’outil de manipulation des leaders islamiques du Mali, dorénavant acquis à la cause du régime. Une vague d’indignation se fait de plus en plus entendre en faveur d’une dissolution pure et simple de ce département, surtout, depuis les derniers exercices d’achat de conscience des leaders religieux, soigneusement organisés à travers le ministre Thierno Amadou Omar Hass Diallo au nom du passage en force du projet de référendum constitutionnel initié par le président IBK.
L’existence d’un tel ministère comme outil exécutif à part entière remet sérieusement en question le principe de la dissociation de la religion d’avec la politique afin d’éviter toute forme d’instrumentalisation susceptible de se retourner contre l’Etat et la République.
Ainsi, le ministre Thierno Amadou Oumar Hass Diallo, par monts et vaux, s’attèle aujourd’hui à créer le maximum de complicité entre les leaders confessionnels et le régime en place. Il a tout bonnement fini par se métamorphoser en fin manipulateur qui ne cherche plus qu’à transformer ceux-ci en une belle armée de propagandistes aussi bien qu’un potentiel bétail électoral au profit du pouvoir. Visiblement, l’homme ne semble, lui aussi, guère oublier que 2018 approche à grands pas.
Au passage, il faudra noter également que, ce ministre dit des Affaires religieuses, n’est, en vérité, qu’un véritable homme d’affaires aux propriétés multiples et multiformes, mais qui se fait sournoisement et frauduleusement passer pour un « érudit » du Coran et un « fin connaisseur » de la Bible aux seules fins d’arnaquer, avec la plus subtile des supercheries, la conscience populaire religieuse.
Un vrai capitaliste à la personnalité très obscure mais qui reste jusqu’ici assez méconnu du grand public et dont nous vous promettons lors de nos prochaines éditions, de fournir de plus amples détails sur la vraie identité et les activités extra-publiques qui ne sauraient honorer un homme de son rang.
Mystification
A l’heure actuelle, au vu de l’impopularité vertigineuse du président IBK, le premier magistrat de l’Etat ne peut que placer désormais l’essentiel de ses espoirs en la communauté religieuse du Mali, notamment, musulmane, pour s’assurer un 2e quinquennat.
Cette même communauté musulmane dont le rôle avait été prépondérant dans son élection à la tête du pays lors de la dernière présidentielle, est la même qu’IBK et le bureau politique national du RPM, en étroite complicité avec le ministère des Affaires religieuses et du Culte, sont plus que jamais déterminés à instrumentaliser pour assouvir leurs appétits politiques malsains au préjudice de la paix sociale au Mali.
A titre d’exemple, le mois de ramadan dernier avait été largement mis à profit par le BPN-RPM, à travers l’ex-ministre Bocari Tréta, pour une « meilleure » préparation de la campagne référendaire. D’où, la distribution de nombreuses tonnes de dons entre différentes mosquées de Bamako ainsi que des enveloppes personnellement destinées aux imams.
Des dons dont une bonne partie a été soutirée des caisses d’entreprises privées sur fond de chantage bien que cela soit en parfait désaccord avec le code des partis. Peu avant cela, il s’agissait de 50 véhicules de type 4×4 gracieusement offerts par la présidence aux leaders religieux les plus influents de Bamako, en particulier, les imams.
Par ailleurs, le Hajj de cette année (2017), a été une « belle occasion » pour l’actuel régime de chercher à mieux profiter de la vénalité de certains guides religieux et la cupidité de bien des associations musulmanes du Mali en leur distribuant le maximum de billets de pèlerinage afin de parvenir à mieux les annexer.
Tout ce cirque, en définitive, n’a rien d’autre qu’un contenu électoraliste. Une œuvre politicienne foncièrement manipulatrice visant à embrigader la communauté religieuse du Mali en faveur d’un régime de brigands.
Ce n’est pas pour rien que le président IBK s’était rendu avant l’hiver 2017 à Ségou, particulièrement, dans le village du Chérif Ousmane Madani Haïdara, Guide spirituel des Ançar, pour le premier coup de pioche des travaux de bitumage jusqu’à ce que ce dernier assure à IBK, le « soutien indéfectible » de toute la communauté musulmane du Mali bien que le Chérif soit, lui-même, conscient, qu’il n’avait aucun droit de se prononcer au nom de tous les musulmans du Mali dont bon nombre ne cachent plus leur indignation au sujet du bilan hautement décevant d’un Ibrahim Boubacar Kéita en qui leur entière confiance avait été inconditionnellement placée.
C’est au regard d’une multiplication effrénée de dérives politico-religieuses au Mali, que des voix, depuis ces derniers temps, s’élèvent avec fracas contre l’instrumentalisation de la religion par les actuels tenants du régime à des fins notamment divisionnistes. Des voix bien averties qui revendiquent avec insistance la dissolution sans délai du ministère des Affaires religieuses et du Culte. Un outil exécutif à vocation plutôt clientéliste et dont le budget de fonctionnement pourrait être réorienté vers les priorités de l’heure.
LA SIRENE