Arrêté le 21 décembre 2016, par la Brigade d’Investigations Judicaires (BIJ) Oumar Doumbia, le présumé auteur de l’assassinat de Moussa Thiam, cas que nous avons évoqué dans nos deux précédentes livraisons (19 et 20), a finalement avoué, la semaine dernière, avoir tué quatre autres personnes avec le même mode opératoire et la même atrocité. Qui consistait à arnaquer sa victime avant de lui écrabouiller la tête avec un caillou. Révoltés par l’acte criminel perpétré par Oumar Doumbia, les proches des victimes ont mis le feu dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 janvier, à son domicile sis à Djicoroni-Para.
Sans doute, son nom peut figurer dans le livre ‘’Guinness’’ des plus grands criminels du pays. Il s’agit bien de Oumar Doumbia. Ce jeunot, avec le visage bouffé par une barbe de trois mois, renfermant le regard d’un garçon pieux se faisant passer pour un démarcheur de visas pour la France. Alors, qu’il reste un prototype de criminel atroce que l’humanité n’ait jamais connu.
Arrêté par la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ) de la police nationale, en décembre 2016, à la suite de la disparition et de l’assassinat de Moussa Thiam (lire Le Sursaut N°19 et 20), la semaine dernière, le présumé auteur du meurtre de ce dernier, Oumar Doumbia a avoué à la police avoir arnaqué et tué quatre autres jeunes hommes de la manière la plus barbare. Il s’agit de : Souleymane Keïta dit Bassolo, Cheick Oumar Keïta, Beydi Fomba et Ousmane Keïta. Des jeunes qui tous nourrissaient le rêve de se rendre en Europe à la recherche d’un avenir meilleur, tout comme Moussa Thiam, tué dans les mêmes circonstances par le même individu. Se croyant vouloir échapper aux requins des océans, la quête de l’eldorado européen a fini par les conduire sur le chemin d’un criminel d’une race exceptionnelle qu’est Oumar Doumbia.
Un mode opératoire qui fait froid dans le dos
Le présumé auteur de l’assassinat de Moussa Thiam, Oumar Doumbia, interrogé, pendant des jours, par le Chef BR de la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ), l’inspecteur principal de police, Mohamed S Haïdara dit ‘’Derrick’’ et ses hommes, a fini par lever toute équivoque sur sa vraie personnalité, celle d’un ‘’serial Killer’’, un tueur en série.
D’après ses aveux, les quatre autres victimes, Souleymane Keïta dit Bassolo, Cheick Oumar Keïta, Beydi Fomba et Ousmane Keïta, ont tous été tués, avec le même mode opératoire appliqué pour tuer Moussa Thiam, le 20 décembre 2016. Qui consistait à se faire passer pour un démarcheur de visa, arnaquer ensuite ses victimes de la somme de 1 million 500 mille FCFA avant de les faire disparaitre. Une fois l’argent encaissé, Oumar Doumbia, le criminel du siècle, donne rendez-vous à sa victime, comme s’il s’agissait d’aller répondre à la convocation du consulat. Une fois que sa victime se présente, il l’invite à partager un verre avec lui. De la boisson contenant de la drogue-somnifère. Puis il l’embarque dans son véhicule, Peugeot 206, couleur grise pour l’amener hors de la ville de Bamako. Une fois loin de la ville, il l’assomme à l’aide d’un gros caillou avec lequel, il lui écrabouille la tête.
Après des investigations poussées, les corps sans vie des cinq jeunes hommes, y compris Moussa Thiam, tombés dans les pièges de Oumar Doumbia, ont été repérés la semaine dernière par la section recherche de la BIJ, dans les localités environnantes de Bamako.
Ainsi, disparu le 22 septembre 2016, le corps sans vie de Souleymane Keïta dit Bassolo a été repéré à 800 m du village de Kéléya, localité située à environ 110 kms de Bamako sur la Route Nationale N°7. Dans ses aveux faits à la police, Oumar Doumbia révèle avoir fait boire à Souleymane Keïta dit Bassolo de la boisson contenant de la drogue. Et le temps que celle-ci fasse son effet, il a conduit sa victime à l’aéroport à bord de son véhicule avant de prendre la route de Kéléya, où il lui cassera la tête avec un gros caillou, dans les buissons, le 22 septembre vers 11heures, lorsque le peuple célébrait la date anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance.
Tandis que la dépouille de la seconde victime, Cheick Oumar Keïta, enlevé, drogué et tué à coups de caillou, le 1er octobre vers 9 heures, par le même individu, Oumar Doumbia, a été retrouvée à une quinzaine de kilomètres du poste de péage de Sanankoroba.
Quand à la troisième victime, Beydi Fomba, dont le corps sans vie fut découvert dans les environs de Mouroudjabougou, village situé à 8 kms de Ouéléssébougou environ 80 kms de Bamako en janvier 2015, c’est sur lui que le criminel Oumar Doumbia a expérimenté un nouveau mode opératoire : il fut amené, puis poignardé à mort. Ensuite, comme si cela ne suffisait pas, après son forfait, il a pris soin de contacter régulièrement par téléphone, avec un indicatif étranger, les proches de sa victime, Beydi Fomba en se faisant passer pour ce dernier. Pis, il approche quelques mois plus tard les proches de ce dernier en présentant la photo d’un véhicule que Beydi Fomba voudrait envoyer au pays, tout en demandant aux membres de la famille de ce dernier de payer la somme de 1 million 500 mille FCFA pour faire venir ledit véhicule. Sans se douter de rien, les proches de Beydi Fomba payent la somme demandée. Mais sans jamais recevoir ledit véhicule, jusqu’au jour où ils apprendront par la police que le corps sans vie de Beydi Fomba, a été découvert à Mouroudjabougou.
Pour tuer sa quatrième victime Ousmane Keïta, Oumar Doumbia prend en location un magasin à Banankoroni, localité située dans la périphérie de Bamako vers Sénou. C’est dans ce magasin que le corps sans vie du nommé Ousmane Keïta, disparu en juin 2015, selon les enquêtes policières, a été retrouvé par le propriétaire de la maison, en état de putréfaction.
Moussa Thiam, selon le niveau de l’enquête, est sa cinquième et dernière victime. Lui, qui a été assassiné atrocement le 20 décembre 2016 à Dikato dans la Commune du Mandé. Une affaire qui a permis de lever définitivement le voile sur la vraie identité de ce criminel hors-pair, qui s’est fidélisé dans l’assassinat de la frange jeune. Car toutes ses victimes sont des jeunes, spoliés, chacun de la somme de 1 million 500 mille FCFA et tués dans leur rêve de se rendre en Europe.
Révoltées par les actes criminels posés par Oumar Doumbia, les populations ont incendié dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 janvier, son domicile sis à Djicoroni-Para.
Chapeau à la BIJ !
On ne le dira jamais assez, sans la perspicacité de la police, on n’allait jamais mettre la main sur un tel criminel, aussi enfoui dans le noir, qui perpètre son crime avec précaution et méthodologie.
La Brigade d’Investigations Judiciaires de la police nationale, peut être fière d’avoir en son sein des jeunes agents dynamiques, efficaces et rompus à la tâche.
Il s’agit entre autres de : l’Inspecteur principal de Police, Mohamed S Haïdara dit ‘’Derrick’’, Chef de la section recherche de la BIJ, son adjoint l’Inspecteur principal, Diaward Traoré, épaulé par l’inspecteur principal Abdoulaye Sinaba, chef de la section parquet spécialisé pôle économique, Sergent Chef Abass Diarra, Boubacar Singaré, spécialiste en criminologie, Diadié dit Bah.
Car, n’eussent été leur détermination et professionnalisme, on ne saurait jamais qu’aux cotés des brigands et autres délinquants de tout acabit, existeraient un nouveau type de criminels de la trempe de Oumar Doumbia. Qui continuerait, probablement à arnaquer et tuer d’autres jeunes innocents candidats à l’exil.
Son dossier sera bientôt transmis au Procureur général, près le tribunal de Grande Instance de Bamako qui saura comprendre les risques de la relaxation d’un tel criminel, à la fois sournois et atroce.
En attendant, cette affaire mérite d’être gravée dans le registre des hauts faits de la police malienne.
Bravo donc à la BIJ !
Abel Sangaré LE SURSAUT | lecombat.fr
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