vendredi 13 décembre 2024
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Otage de la France et de son clan

Arrivé au pouvoir en septembre 2013 après l’occupation d’une grande partie du territoire malien par les djihadistes, le président Ibrahim Boubacar Kéita avait promis aux Maliens de se débarrasser le pays de ces envahisseurs. Mais au bout de quatre ans de guerre, c’est son régime qui est plus que jamais menacé par réseaux terroristes qui ne se ménagent pas pour déstabiliser le Mali en semant l’horreur partout dans le pays.
Et qui plus est, il n’est jamais parvenu à se défaire de l’emprise de la France à cause certainement de son ami Tomi, le Corse impliqué dans des scandales financiers dans l’Hexagone.
Ce qui contraint IBK, pour sauver son régime, de s’accommoder de la présence des forces internationales, notamment la Minusma et Barkhane. La sécurité n’a jamais été autant un défi pour le Mali qu’aujourd’hui. Même pas aux pires moments de l’occupation des rebelles et des jihadistes…
La dignité et l’honneur des Maliens, la lutte contre le terrorisme, la sécurité des Maliens et de leurs biens ont presque éclipsé dans le projet de société (si l’on peut le qualifier ainsi encore) d’IBK, l’indispensable relance à travers la lutte contre le chômage et la corruption.
«Alors que l’armée malienne essuie des revers face aux djihadistes et que les initiatives politiques du président malien ne prospèrent pas, une chose demeure palpable : les terroristes continuent de dicter leur loi à Ibrahim Boubacar Kéita, quatre ans après son arrivée au pouvoir», décrivait récemment un confrère Béninois (beninmondeinfos.com).
Loin de pouvoir redonner à ses compatriotes l’honneur et la dignité promis, l’actuel locataire à aussi échouer à redonner à son pays sa crédibilité internationale. Ses partisans continuent bien sûr à surfer un relatif succès (au niveau de l’organisation) du sommet Afrique-France de janvier 2017 et le leadership affiché au niveau du G5 Sahel (un autre mirage). Mais, reconnaissent de nombreux diplomates maliens et étrangers, «l’attention pour le Mali a vraiment baissé dans les opinions nationales, surtout en occident, via les médias».
Ce qui ne les surprend pas d’ailleurs d’autant plus qu’il est évident pour eux que nous n’avons «plus de pilote à bord». Et comme nous le rappelait un diplomate malien en poste dans un organisme international, «il n’y en avait pas depuis longtemps. Mais, c’est pire maintenant car IBK est la pire des marionnettes qui ont dirigé ce pays».
Et de s’interroger : comment l’on peut facilement perdre la confiance des citoyens ? Parce qu’il a réussi à les bluffer alors qu’il n’a aucune vision de sa mission, de ses responsabilités. Et aujourd’hui, voyant leur pays dans une impasse structurelle, les Maliens ont compris qu’ils ont misé sur le mauvais cheval.
«Il ne m’a jamais convaincu depuis le départ. Je l’avais dit aux collègues, et personne ne me croyait. Aujourd’hui, ils me disent tous que j’ai eu raison. J’ai toujours évoqué son manque de vision et de programme politique cohérent. Il a surfé sur les besoins urgents des populations, notamment la sécurité, la lutte contre la corruption et l’impunité», a ajouté notre interlocuteur en analysant les raisons de la faillite du régime IBK.
«Plusieurs personnes pensaient qu’il allait immédiatement ligoter les rebelles pour les amener à Bamako. Les Maliens ont toujours vu en lui un homme de poigne, intraitable sur les questions d’autorité de l’Etat et de souveraineté nationale. Ils s’attendaient donc à ce qu’il mette tout le monde au pas, surtout pendant les négociations pour obtenir un accord», a-t-il poursuivi.
Malheureusement, acculé par la France et l’Algérie, il a tout a accepté, il a courbé l’échine, il a abdiqué. «En fait, les négociations étaient faites par les étrangers à la place des Maliens (gouvernement et groupes armés) écartés des vraies discussions secrètes. Ainsi, les autres pays ont défendu leurs intérêts à travers l’Accord, notamment la France et l’Algérie», a indiqué notre interlocuteur.

Jamais la paix sans en accord à la mesure de nos moyens
Et le diplomate de marteler sa conviction que, «tant qu’on ne signera pas un accord dont le financement reste dans les possibilités financières du Mali, il n’y aura pas d’équilibre, donc pas de paix et de stabilité durables».
Et curieusement, au lieu d’aider leur «otage» frappé d’autarcie à recoller rapidement les morceaux et à reprendre la main sur sa gouvernance, son parti et sa majorité tombent dans l’arrogance et le confortent dans son déni de la réalité. La preuve, ce sont les menaces proférées la semaine dernière par les responsables du RPM lors d’une conférence de presse-meeting sur la révision constitutionnelle au Palais des Sports «Salamatou Maïga» de l’ACI 2000.
«Il ne s’agit pas de battre le pavé contre le projet de révision constitutionnelle. C’est contre le président IBK que cette opposition aujourd’hui est remontée. Il y a de la haine… Les gens aujourd’hui s’insurgent contre le président IBK… un président démocratiquement élu… On ne veut pas donner l’occasion aujourd’hui à l’opposition de conduire le pays à la déstabilisation des institutions», a déclaré à RFI (entretien diffusé le 13 juillet 2017) Me Baber Gano, ministre des Transports et Secrétaire général du RPM.
A propos de cet accord pour la mise en œuvre duquel la réforme constitutionnelle est aujourd’hui imposée aux Maliens, combien de ministres ou de cadres du Mali ont pu fouler le sol de Kidal depuis sa signature ? Est-ce que le drapeau du Mali flotte dans ce no man’s land malgré la mise en place des autorités intérimaires ? Entre autres…
Dans cet entretien, Me Gano avait aussi cru bon de rappeler, «…les engagements internationaux doivent être pris en compte. Et le président est ferme sur cela». Les Maliens s’attendent plutôt à ce que Koulouba sonne la fin de la récréation et affiche enfin sa fermeté vis-à-vis des Mouvements armés, notamment les composantes de la CMA qui naviguent aisément entre la rébellion et le terrorisme !
Et il aurait dit le faire depuis les négociations d’Alger en refusant de signer tout ACCORD avant que les rebelles ne déposent les armes et soient cantonnés pour isoler les réseaux terroristes exclus du processus de paix et de réconciliation !
Cet espoir de fermeté à l’égard de ceux qui ont pris les armes contre la patrie est l’une des raisons du plébiscite d’IBK par les Maliens! Mais la désillusion fut terrible parce qu’il a juste courbé l’échine face aux rebelles parrainés par la France !
«A un an de la fin de son premier quinquennat, IBK risque de laisser le Mali plus fragile qu’il ne l’était à sa prise de pouvoir au cas où il ne rempilait pas», a conclu notre confrère du Bénin.
Rempiler ! IBK est malheureusement sur la voie car il se dit candidat à sa propre succession malgré un bilan chaotique et une santé chancelante le condamnant à multiplier les «visites privées» chez sa marraine, la France. Il fait donc fi du désamour croissant entre lui et le peuple malien qui l’avait plébiscité (77,6 %) en 2013.
Et ce n’est pas évident que le peuple se laisse une fois de plus émouvoir par des larmes (plus de faiblesse et d’émotion) et tromper par les Inch Allah !
Hamady Tamba LE REFLET

Djibril Coulibaly

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