Dr. Abdoulaye Coulibaly le directeur General du complexe scolaire Avenir-CETIP se prononce sur les orientations
Les orientations des élèves admis au DEF (Diplôme d’Etude Fondamentale), session de juin 2016, sont toujours au centre de toutes les polémiques entre l’Association des écoles privées agrées du Mali (AEPAM) et les services compétents du Ministère de l’Education nationale. Ce, en ce sens que bon nombre d’écoles secondaires privées n’ont pas reçu d’élèves à l’issue des orientations de cette année. Selon les promoteurs d’écoles privées, l’Etat s’est taillé la part du lion, en privilégiant les établissements publics. Pour en savoir davantage, votre journal « LE COMBAT » a approché Dr. Abdoulaye Coulibaly, Directeur du brillant Complexe scolaire « Avenir » et non moins membre de l’Association des écoles privées agrées du Mali (AEPAM). Sans détour, Dr. Coulibaly s’est prêté à nos questions.
Il faut savoir que « Le complexe scolaire Avenir » est situé à l’Hippodrome en Commune I du District de Bamako. Il comprend les deux premiers ordres d’enseignement à savoir le Bloc fondamental avec un jardin d’enfants, un premier cycle et un second cycle sanctionné par le DEF (diplôme d’enseignement fondamental) , un lycée et un cycle d’enseignement professionnel dont la fin d’études sanctionnée par le Baccalauréat, le CAP et les BT1 et BTII.
LE COMBAT : Etes-vous dans l’enseignement privé depuis combien d’années?
Dr. Coulibaly : Je suis promoteur d’école privée depuis le 1er octobre 1994, soit 22 ans maintenant. J’ai commencé par le premier cycle ensuite le second cycle et, maintenant, nous sommes au niveau du lycée et des établissements professionnels. Toujours avec le souci d’offrir aux enfants une bonne éducation et un enseignement de qualité.
Vous avez combien d’élèves au sein de votre groupe scolaire ?
Il est difficile de parler d’un effectif définitif ou total. Car, les inscriptions ne sont pas encore pas arrêtées. Au simple motif que nous continuons à enregistrer des départs et des arrivées d’élèves à tous les niveaux.
A entendre certains de vos collègues, pour cette année, le Département de l’Education nationale a été avare lors des orientations des lauréats au DEF vers les établissements privés. Qu’en est-il réellement ?
Au niveau de la Rive gauche du District de Bamako, aucun lycée privé n’a reçu d’élèves en provenance de l’Etat, à l’issue de ces orientations. Mais, par contre, ce sont seulement les publics catholiques et quelques rares écoles franco-arabes qui bénéficié de ces nouvelles orientations. A part ces deux types d’écoles, aucun lycée privé n’a reçu d’élèves suite à ces orientations de 2016.
Pourquoi, donc, les lycées privés de la Rive gauche et bien d’autres à travers le pays n’ont pas reçu des élèves ?
Le fait que beaucoup de lycées privés n’ont pas reçu d’élèves à l’issue de ces orientations n’est nullement dû à un quelconque comportement de ces établissements et encore moins à ceux de leurs promoteurs. Car, après un contrôle rigoureux effectué par le Département en charge de l’Education, il y a quelques années, ces établissements remplissent bel et bien les critères retenus pour être éligibles lors de la répartition des élèves de l’Etat. Mais, seulement, l’Etat a jugé nécessaire de prendre tous les admis de cette année au niveau des seuls établissements publics. C’est pourquoi le Département a orienté tous les admis au DEF dans les seuls lycées publics.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’AIPAM a rencontré les Responsables du Département de l’Education nationale pour discuter autour d’un certain nombre de points afin de voir comment trouver une solution à ce cuisant problème. Il a aussi été question du mémorandum de l’AIPAM dont les recommandations portent sur « le dégrèvement du surplus d’effectifs du public vers le privé ; le redéploiement des élèves des structures inexistantes ou fermées ainsi que ceux du CERFITEX ; l’orientation des élèves de 15 ans ayant deux redoublements au fondamental ; le déverrouillage des transferts public-privé/privé-public ; la régularisation des élèves de 2015-2016 encadrés par les privés ; l’équité dans le traitement entre établissements privés laïcs et privés catholiques ; la mise en place d’un cadre formel de concertations dans une dynamique de partenariat public-privé».
La réorientation concerne le transfert d’un cycle à un autre. Par exemple, un élève qui été orienté au lycée mais qui veut aller dans un établissement professionnel de 2 ans au CAP ou de 4 ans en BT.
Mais, ce qui nous concerne cette année c’est le transfert des élèves d’une école publique pour une école privée. C’est justement cela qui a causé d’énormes problèmes ; car, beaucoup de lycées n’ont pas reçu d’élèves de l’Etat. Tous les admis au DEF ont été orientés dans les seuls lycées publics provoquant du coup des surplus et de la pléthore partout.
Selon le Secrétaire Général de l’AIPAM l’Etat n’est pas obligé d’orienter des élèves dans les établissements privés. C’est quand les établissements publics ne peuvent pas prendre tous les élèves admis au DEF que les établissements privés sont servis. C’est justement le cas maintenant. C’est pourquoi l’Etat est obligé de faire recours aux privés par ce qu’il ne peut pas encadrer tous les admis.
Alors qu’est ce qui s’est passé ?
Ce qui s’est passé cette année, est douloureux. Car, aucun lycée privé de la Rive gauche n’a reçu des élevés admis au DEF. Mais les négociations sont en cours entre le département de l’Education et les promoteurs d’écoles privées.
Toutefois, nous osons croire qu’à l’issue de ces négociations, l’espoir sera permis. Car, il serait possible que les surplus d’effectifs dans les établissements publics soient redistribués entre les lycées privés.
Abdoulaye Faman Coulibaly : LE COMBAT