Avec la nouvelle ligne de crédit que le Fond Monétaire International va bientôt accorder au Mali , une aide pour laquelle le Gouvernement vient de passer haut les mains à l’issue de l’examen à lui soumis du 2 au 12 mai dernier, toutes les attentes doivent être focalisées sur une amélioration très prochaine de la périodicité des salaires. C’est méconnaitre les enjeux des défis de la reconstruction des zones dévastées par la guerre de 2012, un chantier sur lequel le Gouvernement sera suivi de près sous la forme d’un autre examen devant garantir la continuité des crédits.
Une chose est de s’évertuer pour décrocher le jackpot, une seconde chose est d’en assurer les garde-fous nécessaires à d’autres ouvertures des vannes. Telle se résume aujourd’hui la situation actuelle du Gouvernement malien vis-à-vis du FMI qui vient d’effectuer une mission d’expertise dans notre pays. Cette visite de travail a été une occasion pour les Responsables Afrique de l’institution de Breton Woods de faire le point avec les autorités maliennes sur la mise en œuvre du programme économique épaulé par le FMI. Défendue par Bamako, cette feuille de route devrait avoir un effet bénéfique sur les caisses de l’Etat et permettra au Mali de supporter les budgétivores programmes sociaux et d’infrastructure.
Cette mission du FMI devrait également statuer sur le décaissement d’une nouvelle aide du FMI en faveur de Bamako. Les autorités de notre pays ont ainsi sorti le grand jeu pour l’occasion. A la baguette, le Premier Ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, et le Ministre de l’Economie et des finances, Boubou Cissé, qui ont mis en avant la grande artillerie des 6% de croissance réalisés par l’économie malienne.
Un taux de croissance qui devrait faciliter l’obtention d’une nouvelle aide du FMI par Bamako, une deuxième tranche dont le montant exact n’a pas été dévoilé par Roger Nord, Directeur-adjoint du FMI Afrique. Ce dernier a également fait part de son souhait d’augmenter l’aide accordée au Mali pour assurer un meilleur accompagnement du développement économique malien. C’est dire que le Mali a remporté la première manche du combat. Cependant, il reste à réussir aussi au niveau de l’usage qui sera fait du butin.
Si l’économie est au vert, force est de constater que notre pays reste, toutefois, confronté aux défis de reconstruction des zones dévastées par la guerre de 2012. L’enjeu pour le FMI et le Mali est de trouver les moyens d’assurer une répartition équitable de cette croissance, de manière à toucher les populations les plus démunies ; notamment, les réfugiés et déplacés de guerre internes.
L’objectif principal du programme économique du FMI est d’assainir la gestion des recettes publiques et de les augmenter. Un chantier colossal tant les affaires de détournement de fonds et de dilapidation de biens publics ont défrayé la chronique, tout au long du quinquennat d’IBK en cours. L’impératif d’une croissance inclusive se fait de plus en plus ressentir, après la récente guerre civile où une partie des populations du Nord Mali a rejoint les différents groupes rebelles pour des motivations économiques. Particulièrement les éleveurs peulhs dont le cheptel, leur principale ressource, a souffert des sécheresses successives dans la Région.
Autant dire que ce que le citoyen lambda peut considérer comme de l’eau à boire pour le Gouvernement, peut s’avérer une équation ardue. Mais quoique l’on dise, le vin est déjà tiré et que Bamako se doit de le consommer jusqu’à la lie.
Katito WADADA : LE COMBAT