Au moment où la population malienne s’indigne quotidiennement d’un bilan vicieux et véreux de son parti, Oumar Sididjè Traoré, Député RPM élu à Goundam, Vice-président de l’Assemblée Nationale, vient d’être nommé Conseiller Spécial du Président du Mouvement séparatiste MNLA. La nouvelle est tombée le 4 avril dernier, à Kidal, à travers la décision N°008 /2018/BE-SG, signé par le Président dudit mouvement, Bilal Ag Chérif. C’est à la faveur d’une cérémonie officielle clôturant les festivités marquant l’anniversaire de la création de l’Azawad le 6 avril dernier.
Malgré un bilan désastreux et délabré de son parti au pouvoir depuis 2013 qui a cautionné des blessés et la mort de plus de 2200 personnes (civiles et militaires) laissant ainsi une situation humanitaire chaotique, le Député Oumar Sididjè Traoré du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), n’a eu d’autre choix que de se rallier au groupe rebelle, MNLA qui, peut-on le dire, est à l’origine de l’actuelle situation d’insécurité totale que traverse notre pays . Comment peut-on être au four et au moulin ? Quelle honte ! C’est une perfidie et serait encore une haute trahison de la Représentation nationale si ce coup de double-face n’était pas puni par l’Hémicycle. Les grognes sociales répétitives et la dégringolade d’IBK ne sont dues à autre chose qu’à l’hypocrisie et la prédation des siens. Sans penser aux conséquences et à l’intérêt général, ses proches volent partout, sans analyse, tels des abeilles à la recherche de la ruche. Et ceci est moins étonnant. Car, ce n’est pas une première honte de certains élus du parti RPM à l’égard des Maliens. Pour rappel, aucune sanction n’a été prise contre le groupe armé HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad) ni à son fondateur Mohamed Ag Intalla qui est aussi Député RPM de Tin Essako, une émanation armée du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) qui a fortement contribué à la chute de l’armée malienne en mai 2014 lors de la visite de Moussa Mara à Kidal. La vie de la nation malienne est, aujourd’hui, remplie de peaux de bananes glissantes et des actes de trahisons qui font du Malien de tout ce qu’il est aujourd’hui.
Que se cache-t-il dernière cette nomination ?
En le voyant parmi quelques Hommes armés, munis du drapeau de l’Azawad en image, on voit une incarnation de l’hypocrisie qui se lit sur le visage de l’Honorable Oumar Sididjè Traoré. Est-il le Député du Mali ou de «l’Azawad» à l’Assemblée Nationale?
En regardant l’entête du communiqué portant la décision de sa nomination, on remarque d’abord un cercle arrondi de deux traits liés à une étoile. Et, dans ledit cercle, se trouve la carte d’Azawad sur laquelle figure MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) en caractère gras. Un symbole qui prouve à suffisance que le mot Independence n’est plus un mythe pour ces traitres.
Que doit faire l’Assemblée Nationale pour éviter le pire?
«Qui s’efforce de tout avoir perd tout », disait l’ancien Président Moussa Traoré. L’article 62 de la Constitution de 1992, en son chapitre consacré à l’Assemblée Nationale, est clair et précis. Tout membre de l’Assemblée Nationale peut, pendant la session ou hors session, être poursuivi ou arrêté en cas de flagrant délit.
En acceptant cette nomination par un groupe rebelle qui ne veut que la division du pays, l’Honorable Oumar Sididjè Traoré du RPM doit être poursuivi pour haute trahison à l’encontre du Peuple malien, une atteinte grave à l’unité et à la souveraineté nationale du Mali.
Le Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Issiaka Sidibé, à moins qu’il ne soit complice, est appelé à agir conformément aux dispositions prévues par la Constitution de 1992 afin d’éviter toute autre bassesse des élus à l’égard du Peuple malien, aujourd’hui indignés et qui souffre déjà d’une situation humanitaire et sécuritaire alarmante.
Sacré pays, ce Maliba.
Seydou Konaté : LE COMBAT