C’est Souleymane Traoré de Nèba, ‘’Nèbakaw ka Solo’’ qui a vite donné L’appellation ‘’Nèba Solo’’. Il est né en 1968 dans une famille paysanne de la région de Sikasso au sud du Mali. L’instrument fétiche de son ethnie est le balafon. Ce sont les sonorités de cet instrument ‘’femelle’’ comme il l’a dit lui-même au cours d’un entretien sur le plateau de l’Ortm, qui frappent son tympan. Tout est parti de la famille où il y avait des parents instrumentistes notamment joueurs de balafon. De famille paysanne Sénoufo, ce virtuose du balafon passe son enfance dans le village de Nèbadougou. Aux côtés de son père, instrumentiste et fabriquant de balafon, il fait ses premiers pas. Très vite, il se fait un renom dans la musique soutenue par le balafon. Mieux il va même révolutionner l’instrument, malgré ses hommages incessants rendus à Lamissa Bengaly, en lui donnant en même temps le solo, le medium et surtout la basse. Ce qui n’est pas encore dans les notes des balafons chez d’autres adeptes de cet instrument. Nèba Solo va plus loin, il est l’un des premiers à jouer cet instrument débout en le plaçant sur des supports. Appelé ‘’génie du balafon’’, l’enfant de Nèba vole de succès en succès. A partir de l’année 1987, il lance son premier album. Adoubé comme meilleure formation de l’année en 1996, Nèba Solo et sa compagnie, notamment ses danseurs qui dansent authentiquement, montent en puissance avec l’avènement de la Coupe d’Afrique des Nations de football avec son tube ‘’CAN 2002’’. Le monde sportif particulièrement du ballon rond africain a encore ces airs hypnotiques dans les oreilles même ceux qui ne comprennent pas bambara comme Kabulo Muana Kabulo ou encore Bayala qui fredonnaient ce morceau entre deux activités annexes de l’évènement. La compagnie Nèba Solo voyage de pays en pays, de continent en continent (Afrique, Europe, Amérique…) à travers les festivals (festival africolor de Saint Denis…) et le respect des contrats.
Récipiendaire des médailles de Chevalier de l’ordre national du Mali, d’officier de l’ordre nationale et de Commandeur de l’ordre national, Nèba est titulaire du diplôme de Pr naturel de l’Université Haward des Etats Unis d’Amérique. Il a créé et anime actuellement à Sikasso un centre de formation qui initie les jeunes artistes à la fabrication et à l’utilisation du balafon et d’autres instruments traditionnels du terroir. Il va vers ses 35 années de musique.
Drissa T. SANGARE L’ANALYSTE