A l’occasion de la journée internationale de Tolérance Zéro à l’égard des
Mutilations Génitales Féminines (MGF), l’ONG Justice pour la Dignité de la
Femme au Sahel (JDFS), a organisé, le jeudi 6 février, au Magic-Ciné (Ex
Babemba) un panel de discussion portant sur le thème ‘’ Se reconstruire et
apprivoiser son corps à la suite de mutilations génitales féminines’’. Un panel
animé par Dr Mamadou Traoré, Gynécologue Obstétricien au CHU du Point G
et Dr Lala Fatoumata Traoré, enseignante chercheuse à l’école de médecine de
Bamako. L’évènement a enregistré la présence de, Aissata Ba, représentante
Humanitaire de JDFS au Mali.
Pour rappel, l’assemblée générale des Nations Unies a désigné le 6 février Journée
Internationale de Tolérance Zéro à l’égard des MGF afin d’intensifier l’action
mondiale. Cette journée vise à éliminer cette pratique. Cette année le thème retenu
sur le plan international est ‘’Libérer le pouvoir de la jeunesse’’.
Au plan national, pour sa 1ère activité au Mali, l’ONG JDFS a tenu ce panel sous le
thème: ‘’ Se reconstruire et apprivoiser son corps à la suite des mutilations
génitales féminines’’.
Selon la représentante de l’ONG JDFS, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la
journée internationale contre les MGF. Pour elle, leur ONG a voulu faire un panel
sur ce thème pour mieux toucher les femmes qui ont déjà vécu la Mutilation génitale
féminine (MGF). Cela, avec comme objectif, d’aider ces dernières à s’approprier leur
corps.
D’après Mme Ba, cette expérience peut aider ces femmes. Car argumente, t-elle, les
actions visent à sensibiliser celles qui n’ont pas encore vécu le problème. «On a
tendance à oublier celles qui l’ont vécues» a-t-elle rappelé.
A ses dires, à travers ces actions, les femmes excisées sauront leurs problèmes et
leur source. Par la même occasion, la représentante de JDFS, a invité les femmes
qui s’en donnent à la pratique de l’excision à l’arrêter.
Parlant des actions menées dans le cadre de la sensibilisation des gens contre ce
fléau, la représentante humanitaire de l’ONG JDFS, a souligné qu’ils envisagent
d’aller dans les écoles, parler avec les jeunes, organiser des débats et impliquer les
leaders communautaires, notamment, les leaders religieux. Cela, explique-t-elle, afin
que ces derniers puissent discuter des conséquences et des problèmes que
l’excision cause.
En termes de perspectives, Mme Ba, a annoncé la réalisation d’activités avec les
femmes qui vivent avec la fistule obstétricale, des actions d’aide à leur égard à
travers l’appui des gynécologues, associations et d’autres organisations de la
société civile basées au Mali.
Par ailleurs, lors de ce panel, Dr Mamadou Traoré, Gynécologue Obstétricien au
CHU de Point G, a affirmé que la MGF est un problème majeur dans le monde.
Pour lui, en termes de conséquence, une rescapée de ce fléau peut avoir des
problèmes esthétiques et deviennent vulnérables aux infections provoquant des
problèmes de stérilité, entre autres.
Se référant sur les statistiques de l’Enquête Démographique et de Santé au Mali
(EDS), Dr Lala Fatoumata Traoré, enseignante chercheuse à l’école de médecine de
Bamako, dira que 9 femmes sur 10 sont excisées. «Vraiment la MGF, ça n’a rien
de bon pour les femmes! Il n’ y a que des mauvaises choses qui peuvent en sortir,
contrairement à la circoncision pour les hommes» a-t-elle désespéré.
A noter que l’ONG FDFS a été créée par une malienne vivant à New York .
Par Mariam SISSOKO