Les termes ‘’Boua ka bla’’ initié par Ras Bath et ses adeptes de l’opposition malienne et ‘’Boua Ta bla’’ des partisans du président IBK pour sa réélection sont devenus de véritables fonds de commerce. Le pire est que ces mouvements sont en train de diviser la société malienne en deux clans, en semant de la discorde sociale sur fond d’injures graves dans les familles, dans les services et même sur les réseaux sociaux. Est-ce le Mali a besoin de ces futilités aujourd’hui avec les difficultés que ce pays traverse à cause de la crise au nord et les conflits intercommunautaires au centre du pays?
Le Mali n’est pas stable depuis la crise de 2012 à aujourd’hui. Du putsch soldatesque, à la lutte d’auto détermination en passant par l’occupation et les attaques terroristes jusqu’à ces nouvelles formes de conflits intercommunautaires, le pays n’a pas soufflé cinq ans durant. Comme si cela ne suffisait pas, des protagonistes veulent se servir des mouvements de campagne électorale pour créer des dissensions entre les familles et les individus de mêmes secteurs d’activité. Depuis un certain temps, on assiste à la creation des mouvements ‘’Boua Ka Bla’’ ou ‘’Boua Ta Bla’’ et consorts. Et ces termes devenus des mouvements sont à la base d’un profond désaccord et guerre voilée entre les défenseurs des deux courants. Cela à telle enseigne qu’on se demande si la conscience populaire de notre pays est préparée aux règles démocratiques. A cause de cet état de fait des camarades et collègues d’hier sont en train de se voir en chiens de faïence comme des ennemis jurés.
Certes, dans un régime, il y a toujours ceux qui sont du côté du pouvoir et ceux de l’opposition mais notre pays n’a jamais connu une telle mésentente provoquant des querelles entre les citoyens, dans les familles, entre les amis de longue date et maintenant sur les reseaux sociaux. Une situation qui est en train de ternir l’image de notre pays sur le plan international. Car les guerres ouvertes entre les deux tendances sont monnaie courante sur les réseaux sociaux et les rencontres des compatriotes de la diaspora.Les protagonistes sont sans réserve et les objectifs clairs : « Faire partir Boua du pouvoir et par n’importe quel moyen » pour les adeptes de ‘’Boua ka Bla’’ et « faire tout pour faire réélire Boua » pour les partisans de Boua Ta Bla. Partant, les nombreux sobriquets de l’actuel chef de l’Etat (IBK, Ladji Bourama, Mandé Massa, Djo Brin, Koutiala Boura Ba…) ont laissés place à celui de Boua. Que lui-même, d’un ton ironique utilise souvent dans ses discours.
En tout état de cause, il sied d’orienter le débat politique sur d’autres sujets d’intérêt général et laissé de coté les terminologies ‘’Boua Ka Bla’’ ou ‘’Boua Ta Bla’’. Cette élection doit sonner la fin de la récréation et la valse des opportunistes.
Par Mariam SISSOKO LE SURSAUT
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