vendredi 4 octobre 2024
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Mot de la semaine : SOUVENIR

Comme le jeudi 22 septembre 1960, c’est un autre jeudi qui consacra la célébration du 56ème anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance. Que de chemins parcourus, que de réalisations faites, mais aussi que d’espoirs déçus. Cet anniversaire, jadis fêté avec faste, éclat, fierté et enthousiasme, est en passe de devenir aujourd’hui un simple Souvenir. Souvenir des temps anciens, mais aussi souvenir des batailles perdues. Pour rappel, c’est un jeudi 22 Septembre 1960 que la République du Mali est née sur les cendres fumant du Soudan français. Ce jour qu’on croyait avoir sonné définitivement le glas de l’esclavage, de la soumission, de la servitude, de l’assujettissement, n’est aujourd’hui qu’un leurre tant la France néo coloniale et altière est plus présente aujourd’hui qu’hier. L’espoir qu’a suscité l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale, s’est effondré comme un château de cartes sur une dune de sable. Le Mali est toujours à la case départ et on a l’impression que l’indépendance tant vantée, tant chantée semble n’être que politique. Les rênes de l’économie sont tenues par l’ex puissance coloniale à travers un esclavage monétaire par le Franc CFA que ses collaborateurs, la minorité intellectuelle embourgeoisée accrédite de stabilité. Quant à la grande masse populaire, elle broie toujours du noir. L’ancienne puissance coloniale domine tous les secteurs de la vie socioéconomique du Mali, allant de ses stations TOTAL aux sociétés de télécommunications ORANGE et MALITEL en passant par ses consortiums Bolloré, Barkhane et autres, laissant ainsi les plus optimistes qui ont cru à une nouvelle ère, très perplexes. L’enthousiasme que la génération des pères fondateurs a fait naître, a très vite cédé le pas au pessimisme. Ce retour en force de la France semble être pour de bon. Ce retour a été malheureusement possible par la mauvaise gestion des régimes qui se sont succédé à Koulouba. Hormis celui du Président Modibo Keita et dans une moindre mesure, les présidents Alpha Oumar Konaré et ATT, tous les autres, Moussa Traoré et IBK semblent être les véritables serviteurs des intérêts français au Mali. Ces derniers, de l’avis de bon nombre de nos compatriotes, auront troqué l’honneur et la dignité du malien contre les privilèges et les soutiens politiques. Ils doivent tous leurs pouvoirs à l’influence de la Françafrique. Le premier de ces laquais fut sans nul doute le Lieutenant Moussa Traoré, l’auteur du coup d’Etat français du 19 Novembre 1968 contre le Président Modibo Keita. Ce stupide coup d’Etat « Malicide » a été fomenté par des sous-officiers à la solde de la France. Le président Modibo aurait payé le prix du rejet de la France et son orientation socialiste avec les pays de l’Est incarné par la Chine de Mao Zedong et l’URSS de Brejnev.
La collaboration entre le CMLN et l’ex colonisateur durera 23 ans jusqu’en 1991 où une Révolution populaire balaya le lieutenant Moussa Traoré, bombardé Général. La 3ème République qui naquit avait suscité d’énormes espoirs surtout après tant de sacrifices consentis par le peuple. Le Mouvement démocratique bien que préférable de loin au régime de parti unique, n’aura pas moins déraillé tant sur le plan de l’Education, de la Sécurité, de l’Economie, de la Santé, bref, il aura déçu les attentes partout où il était attendu. Le court espoir né de la gestion d’AOK n’aura été qu’un feu de paille. Le peuple a très vite désenchanté, les régimes passant et les problèmes restant toujours entiers. Notre indépendance si on n’y prend garde, ne nous aura servi en définitive qu’à avoir une date, le 22 Septembre 1960, un repère dans l’histoire, la naissance de la République du Mali probablement le 15ème Etat africain à adhérer aux Nations-Unies sur parrainage de la Tunisie et du Sri Lanka. Le Mali, c’est aussi le souvenir des chants mélodieux et guerriers, de la bravoure, de l’honneur et de la dignité, des valeurs que la première génération de nos dirigeants politiques et syndicaux a su incarner si bien préférant simplement la mort à la honte et à l’esclavage.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com | lecombat.fr

Djibril Coulibaly

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