jeudi 28 mars 2024
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Mot de la semaine : Indépendance

C’est demain vendredi 22 septembre 2017 que la République du Mali aura 57 ans. C’est le lieu de rendre hommage aux pères de la Nation pour leur inlassable lutte afin que le Mali puisse recouvrer sa souveraineté. Cinquante-sept ans après l’hymne à la gloire des héros, le Mali a-t-il relevé les multiples défis auxquels il a été confronté ? Que de chemins parcourus, que d’obstacles surmontés, mais que d’attentes déçues. L’espoir de voir un pays se libérer totalement du joug colonial et d’amorcer un nouveau virage pour un développement socioéconomique harmonieux, s’est effondré comme un château de cartes sur une dune de sables. En jetant un regard rétrospectif sur plus d’un demi-siècle d’indépendance, le tableau est loin d’être reluisant. En tant d’années, Il y a eu cinq présidents de la République à savoir Modibo Keita, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keita. Excepté Alpha Oumar Konaré et IBK, les trois autres ont été renversés par un coup d’Etat. Modibo Keita, le 19 Novembre 1968, après 8 ans de règne, par une junte de jeunes sous-officiers dirigée par le Lieutenant Moussa Traoré. Le deuxième coup d’état a eu lieu le 26 Mars 1991 contre Moussa Traoré, après 23 ans de règne sans partage et avec une main de fer. C’était à la suite d’une révolution populaire matée dans le sang et dont le bilan macabre donne de frissons. Le troisième coup d’état, considéré par bon nombre d’observateurs comme étant le coup d’Etat le plus stupide au monde, a été perpétré contre ATT, à seulement quelques semaines de la fin de son mandat constitutionnel, par une autre junte militaire dirigée par un certain capitaine Amadou Haya Sanogo. N’eut été la détermination des forces politiques et patriotiques qui s’y sont farouchement opposées et qui ont exigé le retour sans délai à l’ordre constitutionnel, ces militaires aussi, comme leurs aînés de 1968, allaient s’installer durablement au pouvoir. Mais autre temps, autres mœurs. Ce qui était possible hier ne l’est pas aujourd’hui et encore moins demain. Le Président de l’Assemblement au moment des faits, Dioncounda Traoré, et conformément à la Constitution, a dirigé la transition, afin d’organiser les élections et passer le témoin à un président démocratiquement élu.
Sur le plan économique, la première République, celle de Modibo Keita, avait jeté les jalons pour une véritable propulsion de l’économie malienne, par la construction d’infrastructures et de sociétés et entreprises d’Etat. Il a permis la création d’une monnaie nationale, gage de souveraineté, afin que le pays puisse sortir totalement de l’emprise économique et monétaire française. Quant à la deuxième République, celle de la soldatesque de Moussa Traoré, elle a non seulement mis à vau l’eau les sociétés et entreprises d’Etat, mais elle a été à la base de tous les maux dont souffre le Mali, à savoir la corruption, le népotisme, le clientélisme, la culture de la médiocrité, la fuite des cerveaux, la baisse de niveau à l’école, bref la mise à sac de l’économie. Il a légué un pays exsangue au mouvement démocratique, qui malheureusement n’a pas été lui aussi à la hauteur, car les maux ci-dessus cités n’ont pas reculé. Ils ont même pris une autre forme plus dangereuse que la précédente. Se cacher derrière un parti politique pour se livrer à toutes sortes de pillage, pourvu que les militants de son parti soutiennent le prince du jour.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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