Les populations des communes V et VI du District de Bamako ont assisté le mercredi 2 novembre 2016, avec impuissance et colère, le début de la reprise de l’opération de libération des voies publiques par les hommes de la Gouverneure Ami Kane. Alors qu’on croyait les opérations terminées ou tout au moins humanisées, après une première évaluation des précédentes. Mais, c’était sans compter sur l’engagement du Président IBK à rendre le séjour des hôtes de marque du Sommet Afrique-France, très agréable. Il serait prêt à sacrifier les intérêts de son Peuple pour satisfaire François Hollande et les autres chefs d’Etat participants au Sommet. Sinon, comment pourrait-on continuer une opération qui a fait déjà des milliers de dégâts et victimes et dont les conséquences sont sans nul doute graves sur la vie des populations de Bamako et environs. Le gouvernement s’est-il donné la peine de comparer les retombées du sommet sur l’amélioration des conditions de vie des maliens à la perte d’emplois des milliers de chefs de famille ? La croissance d’un pays ne passe-t-elle pas par la création d’emplois et par le développement humain durable ? Aujourd’hui, nul n’a besoin d’être expert en économie pour réaliser combien de fois l’opération Bulldozer de la Gouverneure Ami Kane a coûté aux citoyens maliens évoluant dans l’informel. Des milliers de jeunes, des moins jeunes et des vieux ont tout perdu dans cette opération de déguerpissement dont les conséquences immédiates ont amplifié l’insécurité ambiante, le banditisme à outrance, le braquage en plein midi et le chômage endémique. Ces citoyens déguerpis pourraient être tentés par les fléaux que nous combattons dont le terrorisme, l’immigration clandestine et le banditisme transfrontalier.
Pour rappel, nombreux étaient les citoyens maliens qui ont voté pour IBK sur la base de ses promesses de campagne comme « le Mali d’abord », « Pour l’Honneur du Mali » et « Pour le Bonheur des maliens ». Mais selon ses détracteurs, le Mali d’abord est devenu ma Famille d’abord, l’honneur du Mali est devenu le malheur du Mali avec la perte de souveraineté sur certaines parties du territoire national après son accession à la magistrature suprême et enfin le Bonheur tant espéré est devenu de l’utopie et de la désillusion. En trois ans de gouvernance d’IBK, le Mali aura perdu à la fois l’estime de ses voisins et la crédibilité de la communauté internationale dont le pays naguère jouissait auprès des Institutions internationales. Sur le plan national, nombreux sont aujourd’hui ceux qui se sentent trahis, floués par le président IBK, à commencer par ces milliers de jeunes diplômés à qui il a promis 200 000 emplois pour en détruire le double seulement au bout de trois années de gestion. L’opération Bulldozer de la Gouverneure censée donner un nouveau visage à la ville de Bamako, devait être précédée d’une autre opération celle du recensement, du recasement des futurs déguerpis. Mais, sans cette opération, la Gouverneure, sur instruction du Gouvernement, s’est lancée dans cette campagne de démolition systématique de tous les kiosques sur la voie publique. Les avis restent très mitigés.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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