Les Forces Armées et de Sécurité du Mali, FAMa, sont désormais dans le viseur des organisations de Droits de l’homme. En effet, elles sont accusées d’exécutions extra-judiciaires des civils au Centre du Mali, après la découverte des fosses communes à Nantaga et Kobaka. Ces deux fosses communes ont été certainement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, car, avant ces deux localités, certaines associations avaient dénombré des cas similaires à Sossobé, Sokolo, Dogo, Segoumana et Boulkessi. La question qui se pose, c’est de savoir si les accusations dont les FAMa font l’objet sont fondées. Si oui, ces actions sont-elles ou non l’œuvre de quelques brebis galeuses en leur sein, mal formées, foulant aux pieds les principes sacro-saints de la guerre et qui ne sont mues que par la pulsion de vengeance. Quoi qu’il en soit, ces pratiques sont loin d’honorer l’Armée malienne, celle qui a été sur beaucoup de fronts de maintien de la paix en Afrique et même dans le reste du monde. Ces images abjectes ne sauraient être celles de l’Armée voulue par le Général Abdoulaye Soumaré. Cette armée qui, sous le drapeau de l’ONU au Congo, en 1960-61 déjà, celui de la CEDEAO en Sierra Leone et Libéria, et celui de l’OUA en Centrafrique ne mérite pas d’être la risée du monde.
Le Président de la République, IBK, et son gouvernement sont interpelés et doivent sévir contre ces éléments incontrôlés de l’armée, afin que l’image que renvoient les soldats soit celle d’une armée républicaine et respectueuse des Droits de l’homme. Pas pour jeter l’anathème sur l’ensemble des forces de défense et de sécurité du Mali, mais plutôt pour rétablir les faits. Il faut exiger que les enquêtes soient menées afin d’infliger des sanctions exemplaires aux militaires qui se seraient rendus coupables de telles ignobles exactions. Tout semble indiquer que les plus hautes autorités du pays ont pris au sérieux ces accusations ; d’où la tenue au Palais présidentiel du Conseil supérieur de la Défense, présidée par le Chef de l’Etat, chef suprême des armées. Autre signe de préoccupation au plus haut sommet de l’Etat, c’est l’aveu du ministre de la Défense, Tiénan Coulibaly, qui a reconnu l’existence d’une fosse commune et a promis que des enquêtes diligentées à la fois par le commandement et le procureur militaire.
Puisque la crédibilité des autorités maliennes prendrait encore un coup si elles ne sanctionnaient pas les coupables de ces pratiques d’une autre époque, elles ne devraient pas donner encore dans le faux fuyant en entonnant ce refrain : le temps de la justice n’est pas celui du politique ou, encore, les enquêtes sont en cours. Autrement, l’honneur terni des FAMa sera perdu. Pour notre malheur à tous.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
LA PLATEFORME EPM POUR LA REELECTION DU PRESIDENT
Sale temps pour « l’Adéma, section IBK »
C’est véritablement le dernier virage avant l’ouverture officielle de la campagne prévue le 7 juillet 2018. Chaque candidat élabore ses stratégies en vue d’attirer le maximum d’électeurs. La Plateforme Ensemble Pour le Mali, EPM, composée d’une soixantaine de partis et particules, compte mouiller le maillot pour assurer la réélection d’IBK. Cette ambition fort légitime au demeurant se heurte malheureusement à d’énormes difficultés sur le terrain : c’est le cas de l’ADEMA-PASJ où le fossé s’élargit tous les jours entre la base et le sommet.
Le Président IBK n’avait-il pas raison de traiter sa Majorité de « dolosive », c’est-à-dire trompeuse et donc incapable d’assurer sa victoire ? En tout cas, ce qui se passe à l’Adéma ne dément pas cette allégation. Tiémoko Sangaré et ses camarades ministres et autres chefs de services ayant pris fait et cause pour IBK, sont en passe de perdre leur bataille de légitimité au sein des structures à la base.
En effet, après avoir pris aux forceps la décision de soutenir IBK dès le premier tour, le président de l’Adéma et ses amis essuient des tirs croisés de la part des militants au niveau des structures de base, qui se disent trahies par le Comité Exécutif. Ainsi, pour convaincre la base de la pertinence et de l’intérêt pour le parti de son choix, le CE a entamé, il y a une semaine, une mission de persuasion dans les sections de Bamako et de l’intérieur du pays. La Coordination des sections du District de Bamako a été la première à accueillir Tiémoko et sa délégation, au Mémorial Modibo Keita. En grand orateur, le Pr Sangaré s’est lancé dans une longue explication pour convaincre les militants, mais en vain ; il s’est buté à leur farouche résistance. Las d’écouter les remontrances de l’auditoire, il a proféré des menaces de sanction à tous les contrevenants à la décision du CE. La Conférence des sections du District de Bamako s’est achevée sous une grande tension. Il nous revient même que la section Adéma de la Commune II du District de Bamako a officiellement pris fait et cause pour le candidat Soumaila Cissé et que d’autres cadres sont en train de se préparer pour emboiter le pas à Sékou Diakité et ses camarades de la Commune II. Après Bamako, Ségou, le bastion du deuxième vice-président de l’Adéma, Dramane Dembélé qui venait d’être exclu, a été la deuxième étape de la mini-tournée du CE. Comme à Bamako, la résistance a été à la hauteur de la malencontreuse décision. Les militants de Ségou ont cherché à savoir le pourquoi de cette décision qui non seulement sèmerait le doute dans l’esprit des militants, mais affaiblirait le parti. Le week-end dernier la délégation du CE était à Kayes. Comme l’honorable Mahamadou Cissé dit Bagagnoa sait bien maquiller les choses, il a fait venir des militants acquis à sa cause. Mais, la réalité est la même partout. Les militants Adéma sont à la fois déçus et déboussolés. Ils ne seront pas prêts à voter pour IBK, à l’image du Maire de Mahina, Adama Bandiougou Sissoko qui a eu le courage de dire en conférence de section qu’il ne serait pas prêt à battre campagne pour IBK dans le cercle de Bafoulabé. Dans la 6e Région, la section de Tombouctou a fait savoir sans ambages qu’elle fera campagne pour l’URD. Elle serait suivie dans cette rébellion par Gourma-Rharous et Niafunké. Sale temps pour « l’Adéma, section IBK ».
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com