La mort a encore frappé, ce samedi 8 octobre, à Kidal, cette fois dans le camp de la Coordination des Mouvements de l’Azawad où le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad a enregistré une perte non des moindres. Cheick Ag Aoussa, le numéro deux de ce mouvement, a perdu la vie dans une explosion de mine dans le sable mouvant qui aura tant absorbé de victimes des conflits inter groupes armés de la Région.
La mort n’épargne visiblement plus personne. Ce, en ce sens qu’ à Kidal, la hiérarchie des groupes qui contrôlent la ville est toute autant vulnérable que les combattants sur le terrain. Cheikh Ag Aoussa vient lui aussi de faire les frais des nombreuses mines anti personnels que contient le sable mouvant de cette Région. Il quittait le Bureau de la Mission de l’ONU (MINUSMA), “où il a assisté à une réunion, quand en rentrant chez lui, il a été accidentellement tué. Sa voiture a sauté sur une mine, et il est mort sur le coup”, a déclaré une source militaire africaine au sein de la MINUSMA citée par l’AFP.
La CMA qui contrôle Kidal, en confirmant l’information, a manifesté son amertume par la réclamation d’ « une enquête indépendante ».
“Nous demandons une enquête indépendante, parce que parmi les thèses, il y a celle de l’attentat et de la voiture piégée », a déclaré à l’AFP Mohamed Ag Oussène, membre de la CMA.
Selon un élu de la ville, « Cheikh Ag Aoussa a été tué à Kidal par une mine ».
Touareg de la tribu des Ifoghas, Cheikh Ag Aoussa, numéro deux du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), était considéré comme « un faucon » de la crise touarègue. Au déclenchement de la rébellion de 2012, il a rejoint le groupe Djihadiste Ansar Dine, dirigé par le Touareg malien Iyad Ag Ghali dont il était le bras droit. Mais, en 2013, tout juste après l’intervention française de janvier de cette année, les routes des deux hommes s’écartent et Cheikh Ag Aoussa rejoint le Mouvement islamique de l’Azawad, qui deviendra, en mai 2014, le HCUA.
Katito WADADA : LE COMBAT