vendredi 22 novembre 2024
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Mopti : Une Région islamique dans un État laïc ?

Chaque vendredi, des groupes « djihadistes » rendent la justice. Les accusés se présentent avec des mains attachées. Les chefs d’accusation sont en fait; fumer de la cigarette, écouter ou jouer de la musique, la fornication,  etc.

Ces groupes djihadistes semblent avoir renforcé leurs capacités opérationnelles et élargi leur zone d’opérations, avec un taux du nombre de victimes évoluant crescendo.

La situation est beaucoup plus complexe. Avant, le conflit se limitait aux centres urbains. Mais, maintenant, il touche aussi les zones rurales. Les poches d’insécurité sont aussi beaucoup plus nombreuses. Ceux qui commettent ces actes de violence sont nombreux et leurs motivations sont très variées.

Les chercheurs se sont beaucoup intéressés aux motifs qui poussent les citoyens maliens à rejoindre les groupes armés et/ou terroristes. Selon les résultats de plusieurs études de terrain, la  radicalisation  et les gains financiers sont souvent cités comme source d’attraction.

Le Centre du Mali, où le conflit s’est propagé, a aussi connu un exode de fonctionnaires au cours de ces dernières années.

Dans une déclaration rendue publique, le 30 mars dernier, la MINUSMA a fait part de son inquiétude au regard du nombre de plus en plus élevé d’incidents violents et d’attaques armées survenus ces derniers temps, principalement dans les Régions de Ségou et Mopti.

La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) est préoccupée par la montée du phénomène de violence dans le Centre du pays. Depuis le début du mois de janvier 2018, la Division des Droits de l’Homme  de la MINUSMA a recensé au moins 85 incidents majeurs violents et confrontations armées. Ces violences ont fait au moins 180 victimes civiles, dont 15 femmes et 17 enfants.
Selon la MINUSMA, 22 cas d’incidents de pose de mines antipersonnel et d’engins explosifs improvisés ont provoqué la mort de 55 personnes. Parmi celles-ci figurent 39 civils,dont 26 au cours d’un seul incident.
Ces incidents, selon la mission onusienne, ont eu lieu dans 65 localités des Régions de Mopti et SégouLe document attribue 50 cas d’abus graves des Droits de l’Homme aux groupes armés terroristes et/ou extrémistes et à des groupes armés non autrement identifiés. Parmi ces actes de violence, on note 37 cas d’enlèvement de civils, dont trois Représentants d’autorités locales et de chefs traditionnels et religieux, 8 attaques de transports publics civils et trois cas d’attaques contre des écoles. En outre, la MINUSMA a documenté des cas d’incendies criminels.

En raison de la multiplicité des acteurs, de leur constante évolution et de l’insécurité qui règne dans les zones où ils opèrent, il est impossible de déterminer combien de citoyens maliens se trouvent dans leurs rangs.

Mahamadou YATTARA

Rédaction

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