Dans une interview, l’ancien premier ministre veut rallumer la flamme de la contestation, mais cette fois, pour jouer le rôle d’avant-garde et de veille sur la transition. Il refuse de faire le deuil du M5-RFP, car pour lui, le mouvement de contestation lancé contre le régime IBK a sa place dans la « transition » actuelle.
Dans une vidéo sur sa page, Modibo Sidibé, l’un des leaders de la contestation veut donner un nouveau souffle au M5-RFP pour que ce mouvement de la contestation figure dans l’histoire comme certains mouvements tels que »il n’y en a marre », « le Balai Citoyen », entre autres.
Il a expliqué que le Mali aujourd’hui a quelque chose qui peut prendre le relai dans l’avenir. « On ne peut pas décréter la mort, la disparition du M5-RFP. C’est une vision, c’est un esprit, c’est un peuple aussi qui s’est rassemblé au-delà de la diversité, mais aussi autour des questions cruciales pour son avenir, pour l’avenir de notre pays », a fait savoir Modibo Sidibé. C’est ce qui fonde leur ralliement à la constatation contre le régime IBK. Cette lutte est menée selon lui pour « stopper la dérive, la spirale qui nous conduisait, le Mali, au fond du gouffre ».
Après la chute du régime IBK, il était important de reprendre une autre dynamique, une dynamique de redressement du Mali durable, solide. Et cela doit passer par une transition politique, une transition pour refonder le Mali. Les Maliens ont besoin de s’approprier leur démocratie, leurs institutions.
À l’en croire, cette lutte menée par l’ensemble des Maliens et Maliennes, de l’intérieur et de l’extérieur de catégories diverses, et même de la diaspora, vise la consolidation de la démocratie, la bonne gouvernance.
Après tous ces efforts, il n’est pas question pour Modibo Sidibé de dire que M5-RFP n’existe plus. « Pour Aw ko Mali Dron, cet esprit du M5 est là, cet esprit M5 n’est plus simplement malien. Il appartient au Mali, à la diaspora, mais il appartient désormais aux 8 Africains, aux 08 de la sous-région », a-t-il annoncé ajoutant que les autres pays de la sous-région vont passer à d’autres étapes de la compréhension de la gouvernance et de la démocratie.
« L’os de la transition, c’est la refondation de nos institutions, notre démocratie et notre citoyenneté, notre modèle économique, la refondation de notre éducation, notre bataille pour les ressources humaines capables d’organiser autour de notre potentialité », a-t-il convaincu.
Il pense aussi que cette démarche ne peut se faire sans le vrai dialogue. Le dialogue national Inclusif pour lui, n’a pas pu résoudre cette question c’est pourquoi il a, demandé pardon à des gens de bonne foi qui sont partis et qui ont donné de bonnes idées malheureusement qui n’a rien donné de potable.
La lutte du M5 avait pour but le départ du régime IBK pour permettre la refondation du Mali. En cela, le Mali nouveau qui se prépare doit se faire sur la base du consensus malien, sur la portée de la transition.
« Je le dis une fois, le M5-RFP a mené un combat juste, un combat de vision, et un combat de conviction pour l’histoire. Le M5 doit se ressaisir. Nous l’avons dit, notre cohésion doit être gardée », a-t-il lancé. C’est pourquoi il conseille les Maliens à s’inspirer des documents du M5-RFP qui comporte le schéma qui permet au Mali de se rassembler et de penser et de marcher vers ce Mali nouveau.
« Le combat n’est pas fini, le M5 a un sens, le M5 doit exister pour rester à l’avant-garde ici au Mali. C’est une force de changement, c’est une force de progrès, c’est une force républicaine, c’est une force de patriotes », a-t-il galvanisé.
Selon lui, la réussite de la transition passe par une vision à court et long terme. Cependant, il pense aussi qu’une transition ne peut pas tout faire, il préconise néanmoins qu’elle donne un sens à la refondation en jetant les bases qui mettront le pays sur une bonne dynamique plus forte de reconstruction et de reversement.
Évoquant la question du territoire, il a fait savoir que celui-ci est vaste de plus de 1 240 000km2. En cela, il est important de le réaménager. Ce territoire fait partie de nous, l’équité et la continuité du territoire, où que chaque Malien se retrouve, il se sent appartenir au Mali. Malheureusement, cette question de l’aménagement du territoire est une question fondamentale. « Le dialogue national inclusif ne l’a pas fait. Il y a un point aussi qui est important. On est allé très vite dans la conférence des forces vives. Le prélude des assises nationales était l’établissement d’un consensus sur la vision et le contenu de la transition. Malheureusement, cela a été escamoté par la façon dont les choses se sont passées », dit-il.
sadio Bathily