Ce lundi 1er août 2022, dans un hôtel de la place, a eu lieu la cérémonie d’ouverture de la réunion de niveau décisionnelle des parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation (APR) issu du processus d’Alger. Cette réunion qui a regroupé outre les parties signataires, la Médiation internationale et la Communauté internationale autour du Comité de suivi de l’Accord (CSA) a été présidée par le Premier ministre, chef du gouvernement M. Choguel Kokalla Maïga. Au centre des débats, la question du DDR (Désarmement-Démolition-Réinsertion) et certains aspects des réformes politiques et institutionnelles.
L’Accord d’Alger, officiellement dénommé « Accord pour la paix et la réconciliation au Mali», est un accord visant à mettre fin à la guerre, signé le 15 mai et le 20 juin 2015 à Bamako après des négociations menées à Alger entre la République du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Sept ans après les débuts de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, malgré les résultats modestes, des efforts déployés par les parties signataires pour relancer la mise en œuvre entre janvier et juillet 2021, beaucoup restent à faire.
Depuis octobre 2021 à cette réunion de niveau décisionnelle, le dialogue était de plus en plus difficile entre les signataires, à savoir : le Gouvernement du Mali, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), et la Plateforme. Aucun progrès significatif n’a été réalisé dans la mise en œuvre de l’Accord pendant cette période.
Ainsi, cette réunion de niveau décisionnelle (RND) qui s’ouvre du 1er au 5 août 2022 avec des rencontres bilatérales et des plénières entre les parties maliennes se veut historique, et marque un pas décisif dans le processus de mise en œuvre. Elle s’inscrit en droite ligne des recommandations de la première réunion de niveau décisionnel, tenue les 8 et 9 février 2021 à Bamako, ayant pour objectif global de diligenter la mise en œuvre des actions prioritaires de défense et sécurité de l’Accord conformément à la Feuille de route actualisée du 18 décembre 2020.
En effet, sur la base des conclusions de cette première réunion de niveau décisionnelle, le gouvernement avait annoncé en perspective lors de la 45esession du CSA l’organisation de la présente réunion afin de déboucher sur des solutions visant à redynamiser la mise en œuvre de l’Accord.
Pour cette seconde réunion, l’objectif vise essentiellement à créer les conditions nécessaires pour entamer le DDR (Désarmement-Démolition-Réinsertion) global et s’accorder sur les réformes politiques et institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle. Pour ce faire, les parties signataires procéderont aux discussions relatives à la répartition des quotas à l’intégration des ex-combattants dans les corps constitués de l’État y compris au sein des forces armées et de sécurité, au mécanisme de gestion du cas des hauts cadres civils et militaires des mouvements, et enfin de convenir des réformes politiques et institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle.
Pour le Colonel-major Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, c’est le moment de faire un bond décisif pour la redynamisation de l’Accord: « À force de persévérance et de détermination, nous avons toujours su trouver au-delà de nos contradictions, nos doutes face aux blocages, les moyens nécessaires pour marquer des bonds décisifs sur ce long chemin vers la paix au Mali. Nous pouvons vous assurer que le Gouvernement de la République du Mali sait reconnaître et apprécier à sa juste valeur chaque effort consenti pour la paix dans notre pays», a-t-il précisé. Il a salué les efforts et sacrifices consentis par chacune des parties maliennes dans le processus, la Médiation internationale et la Communauté internationale pour leur accompagnement.
Quant au Premier ministre, chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, il a affirmé que les participants à cette rencontre devront se focaliser sur certains aspects de la mise en œuvre de l’Accord qu’ils veulent intelligente, stratégique, et porteuse de solutions pour permettre à tous les Maliens et à toutes les Maliennes de cheminer ensemble dans la voie de la paix durable, de la stabilité, de la cohésion nationale et du vivre ensemble». Aussi, il a rappelé que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation (APR) issu du processus d’Alger constitue une des priorités majeures du président de la Transition et du Gouvernement.
La Médiation a salué la tenue de cette réunion décisionnelle sur l’Accord. Dans son dernier communiqué, la Médiation internationale s’est réjouie de l’ouverture de la réunion de niveau décisionnelle sur des aspects pendants de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Elle salue ainsi les efforts déployés par le Gouvernement pour tenir la rencontre en présence de tous les mouvements signataires et qui constituent un espoir pour la suite des discussions.
Aussi, El-Ghassim Wane, chef de la mission de l’ONU, a affirmé qu’il y a une volonté forte des autorités de la transition à faire avancer l’Accord pour la paix. Il a salué le travail abattu tout au long des mois écoulés pour réunir les conditions de la tenue de la RND. Il a ajouté que le Mali est à un tournant historique et que le peuple malien aspire profondément à la paix et aux réformes.
Kadia DOUMBIA LE COMBAT