vendredi 22 novembre 2024
Accueil | Important | Me Mamadou Konaté, Chef du département de la Justice : Un Ministre assez bavard

Me Mamadou Konaté, Chef du département de la Justice : Un Ministre assez bavard

S’il y a une personnalité qui a décidé de se faire de la pub dans cette affaire dite de Ras Bath, c’est bien le tout nouveau Ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté. De descente sur le terrain à conférence de presse, il fait tout pour être sous les projecteurs. A quelles fins ?

 

Au lendemain du saccage du Tribunal de la Commune IV par les fans de l’animateurs Ras Bath, le Ministre de la Justice, Me Ismaël Konaté, a fait une descente sur le terrain pour, dit-il, constater de visu les dégâts. Sur place, il a été frappé par l’ampleur des dommages causés et l’acharnement avec lequel les manifestants se sont rués sur les «symboles» de l’Etat. Il ne l’a pas digéré. D’ailleurs, quel Homme d’Etat, quel démocrate peut digérer ce genre de situation ? La réponse est, sans doute, aucun.

Mais, après le tour des lieux, le Ministre Konaté a jugé nécessaire de menacer ceux qui ont causé ces dégâts. Il a sorti la punch line qui a fait les manchettes des canards de la place. «Il faut que quelqu’un paye, et quelqu’un va payer ». Sur ses grands chevaux, l’homme était déjà dans la « vengeance ». Le peu d’égard qu’il a eu pour la mémoire du défunt en ne focalisant son intervention que sur les pertes matérielles renseigne sur la personnalité de notre Ministre. Une personnalité qui n’est pas sans rappeler celle d’un autre Avocat Ministre, en la personne de Mohamed Aly Bathily, ministre des Domaines de l’Etat et non moins père du « controversé » Ras Bath. Faire des grosses déclarations émotionnelles. Demandez à Moussa Mara qu’est ce que ça lui a coûté.

Qu’est ce que le Ministre espérait prouver en se précipitant sur les lieux pour ensuite pointer un doigt menaçant sur nous autres téléspectateurs de l’ORTM qui n’avons rien à avoir avec ces incidents? Certes, un Ministre doit être ferme; mais il savoir aussi se montrer pondéré et capable de maîtriser ses émotions personnelles. Toute chose que notre cher Maître semble confondre. En envoyant le Procureur Général devant les caméras lire les délits reprochés à Ras Bath, il le fourvoie. Car, comme le dit un internaute, si on devait arrêter pour ces délits d’ « injures à caractère sexuel, etc. » pas mal de jeunes rappeurs et de prêcheurs seraient déjà derrière les barreaux. D’ailleurs, Me Amadou Tiéoulé Diarra n’a pas raté le coche en dénichant les failles d’un procès qui a tout l’air d’un « règlement de comptes». Après les incidents, deux enquêtes ont été ouvertes pour d’abord situer les raisons qui ont amené ces scènes de casses et une autre pour dégager les responsabilités des uns et des autres. Dans cette dernière enquête, la police ne dormirait pas sur leurs lauriers. Car, au lendemain de la manifestation, le Directeur Général-adjoint de la police est sorti pour dire qu’aucun policier n’était en possession d’armes. Par la magie des réseaux sociaux (encore les réseaux sociaux), on a pu voir des images des policiers dans des pick up avec des armes au poing. L’on espère que les enquêtes vont élucider sur ce dernier aspect.

Aussi, comme si la visite de terrain ne suffisait pas, l’Avocat de Ministre a ensuite convoqué une conférence de presse. Une conférence juste pour se taper la poitrine en disant qu’il est à la base de l’interpellation de Ras Bath. Cela, sans aucune preuve de retenue ni pour notre jeune démocratie ni pour le défunt qui est un citoyen malien, malgré tout. Tout de go, le Ministre balance: « J’ai instruit au Procureur d’ouvrir une information judiciaire contre Ras Bath ». Oui, on le sait, le Parquet dépend de vous, Monsieur le Ministre, mais quel intérêt à convoquer une conférence de presse pour dire ce que même les néophytes en droit savent ?

Selon lui « Ras Bath a été arrêté en raison du caractère excessif de ses propos envers des personnalités…. ». Ce qu’il ne dit pas c’est que ces personnalités auxquelles il fait allusion sont ses employeurs.

On comprend donc toute la verve du Ministre-avocat pour défendre ses « clients » du jour. C’est sûr que les honoraires pour cette défense feraient des jaloux. Sachons raison gardée qu’à même, Monsieur le Ministre.

A quand la prochaine plaidoirie ?

Mohamed Dagnoko

COULIBALY

Voir aussi

3E ÉDITION DU SALON DES MEDIAS: La dynamique de rehausser l’image du pays maintenue

Prévu du 30 mai au 2 juin 2024 au Palais de la culture Amadou Hampâté …

Laisser un commentaire

Aller à la barre d’outils