jeudi 28 mars 2024
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ME CHEICK OUMAR KONARE SUR AFRICABLE : « Il faut engager des réflexions sur la sortie du Mali de la Cedeao et de l’Uemoa »

 

 

Suite au décret pris le 6 juin dernier, fixant la date de la transition à 24 mois, à deux jours après la décision de la Cedeao de repousser la décision sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry, Me Cheick Oumar Konaré a réagi au décret pris pour les 24 mois.

Dans le débat du dimanche du 12 juin 2021, Me Cheick Oumar Konaré n’a pas du tout mâché ses mots sur la décision prise par ce décret du président de la transition, Assimi Goïta qui fixe la durée de la transition à 24 mois.

Par son intervention, l’avocat a expliqué qu’il a toujours défendu depuis plus d’un an, à savoir que le Mali n’a qu’à fixer la durée de sa transition face à son peuple sans se préoccuper de la Cedeao. ‘’Étant entendu que le Mali est un pays indépendant, la Cedeao défend des intérêts étrangers. Je l’ai toujours dit, et finalement, les autorités finissent par se rallier à cette solution devant la mauvaise foi manifeste de la Cedeao qui avait promis de lever les sanctions dernièrement, mais qui ne l’a pas fait pour des raisons qu’elle ne peut même pas avouer », a-t-il déploré.

L’avocat malien a estimé qu’il est bon, qu’à partir de maintenant que les autorités s’assument davantage, et sur tous les plans. ‘’Si nous sommes dans une situation cavalerie de textes, de bricolages juridico-constitutionnels entre une Charte et une Constitution dont on ne sait pas quoi complète quoi, c’est tout simplement parce que les autorités, de crainte de la même Cedeao, n’ont pas voulu suspendre la Constitution», estime-t-il.

Toutefois, Me Konaré ne comprend pas qu’il y a toujours une incompréhension entre les deux documents. ‘’On prétend que nous sommes sous ordre constitutionnel, et pendant ce temps, il y a une Charte qui vient compléter de manière tout à fait acrobatique la Constitution’’, dit-il.

Néanmoins, il encourage les autorités de la transition à ne pas fléchir devant l’organisation ouest-africaine. C’est pourquoi il a suggéré que des 24 mois, il ne faut pas enlever un jour, que la Cedeao le veuille ou pas. ‘’Et d’ailleurs maintenant, il faut engager des réflexions sur la sortie du Mali de la Cedeao et sur la sortie du Mali de l’Uemoa en vue de créer notre propre monnaie. Des petits pays comme la Gambie, la Sierra Leone, le Libéria ont leurs monnaies. Le Mali peut parfaitement avoir sa monnaie et vivre’’, a-t-il expliqué.

Face à la réaction du président sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine, on pourrait penser que le Mali et la Cedeao seraient sur la même longueur d’onde après cette déclaration de nos autorités fixant la date de la transition à 24 mois. Pour Me Konaré, cela n’est pas le cas. ‘’On n’est pas sur la même longueur d’onde sinon la Cedeao aurait levé les sanctions. Ce que la Cedeao veut, il faut être clair, c’est que la transition finisse dans les plus brefs délais. Même si c’est 6 mois, c’est ça qui plait à la Cedeao, que les élections se tiennent dans un court laps de temps, que les hommes politiques, qui sont pour la plupart inféodés à la France, reprennent le pouvoir et que le terrorisme reparte de plus belle. Voilà le plan de la Cedeao’’, dit-il.

L’homme de droit s’est interrogé sur le rôle de la Cedeao. ‘’Si c’est une organisation qui veut le bien de l’économie sous régionale, pourquoi va-t-elle faire que cette économie traverse un embargo ? Si la Cedeao voulait vraiment que le Mali soit conforté dans sa lutte contre le terrorisme, pourquoi est-ce qu’elle va mettre le Mali sous l’embargo dès lors que l’embargo ne peut que limiter les moyens du Mali ?’’, se questionne-t-il.

Il a expliqué que la Cedeao ne travaille pas pour les Maliens, mais pour elle et pour les intérêts de son parrain. « On n’a pas à l’écouter, je trouve qu’on a perdu le temps à écouter cette organisation, une organisation marionnette au service d’intérêts étrangers», a conclu l’orateur Konaré.

Moriba DIAWARA LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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