Le Mali est passé d’une production de 2 millions 308.233 tonnes à 2,451 millions de tonnes en seulement moins de 5 ans. Une production record qui le classe deuxième au rang des plus grands producteurs de riz en Afrique de l’Ouest après le Nigéria, selon l’agence Ecofin. Ce résultat est le fruit d’un programme ambitieux dénommé « initiative riz » instauré depuis la campagne agricole 2007-2008 sous ATT et son PM Modibo Sidibé.
Avec 100.000 hectares de terres irrigués, l’Office du Niger compte parmi les plus grands aménagements hydro-agricoles du continent africain. Mais, malgré ses atouts, le Mali importait chaque année le riz en grandes quantités. Pour mettre un frein à ce phénomène incompréhensible, l’ancien Premier Ministre, Modibo Sidibé (septembre 2007- avril 2011) a mis en place un programme dénommé «Initiative riz » en prélude à la campagne agricole 2007-2008. Comme son nom l’indique, ce programme avait pour objectif d’augmenter la production du riz de 50% en une année. Ce qui ferait passer la production de 1.082.384 à 1.624.246 tonnes. La réalisation de ce programme permettait de couvrir les besoins nationaux qui s’élevaient à 900.000 tonnes et de dégager un excédant commercialisable de plus de 100 000 tonnes. A l‘arrivée, les résultats étaient au rendez-vous. A Mopti et à Ségou, les deux principales Régions rizicoles du pays, les taux de réalisation étaient respectivement de 108, 98% et 93,4%. Les données de l’Enquête Agricole de Conjoncture (EAC) ont quand à elles estimé que les objectifs ont été globalement atteint à 80%.
Avec la reconduction de ce programme, le Mali a atteint 2.308.233 tonnes en 2011. En 2015, c’est la production record de 2,451 millions de tonnes qui place le Mali au rang du deuxième plus grand producteur de riz en Afrique de l’Ouest après le Nigéria, selon l’agence Ecofin.
Ce programme qui a été primé à Kampala, en 2010, au cours du forum Agri Business et par European Marketing Center for Research and Consulting (EMRC) a dû, pour atteindre ces bons résultats adopter une stratégie. Il s’est agit de : la subvention agricoles (engrais et semences), préfinancement des équipements, renforcement de l’appui conseil, et l’appui au fonctionnement de certaines structures de productions. Le tout visant à éviter une baisse drastique des prix au producteur, tout en garantissant la stabilité des prix pour le consommateur.
Ce programme pour sa réussite, s’est adossé à de nombreux Projets d’investissements. Le Millenium Challenge Account (MCA) qui a démarré en 2010 a mis en culture de 5200 hectares sur les 14 mille prévus. La crise a entrainé son arrêt. L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) qui prévoit la mise en irrigation de 11 mille hectares est en cours. Enfin, le plus important est le projet « Malibya » entre le Mali et la Libye qui envisage l’aménagement de 100 mille hectares. Avec la crise Libyenne, ce projet a pris du plomb dans l’aile. Mais des acteurs de sa mise en œuvre sont toujours sur le terrain et le travail avance à pas de caméléon. Le maintien de l’initiative riz par l’actuel régime et son engagement en faveur de l’agriculture, vont dans le sens de la pérennisation des acquis.
Le 22 décembre 2015, il a mis à la disposition des agriculteurs 1000 tracteurs subventionnés. En plus de 15% du budget national qui est alloué à l’agriculture, cette mécanisation de l’agriculture permettra d’accroître la productivité agricole en général et celle du riz en particulier.
Mohamed DAGNOKO : LE COMBAT | lecombat.fr