La 23e session du Comité de Suivi de l’Accord pour la paix a pris fin à Bamako sur une note satisfaction pour les différentes parties qui se sont engagées dans la mise en œuvre diligente des recommandations de l’accord. Cette 23esession a vu la participation du centre indépendant américain, Carter en tant qu’observateur de la mise en œuvre de l’accord.
Au terme de cette 23e session du Comité de suivi de l’accord pour la paix, les parties ont beaucoup avancé sur les questions des collectivités locales et leur administration et sur la question des quotas et critères d’intégration des ex combattants. Elles se sont même dotées d’un chronogramme pour la mise en œuvre de certains volets prioritaires dans la période allant du 20 janvier à la mi-mars 2018. Un motif de satisfaction pour le Président du Comité de Suivi (CSA), Ahmed Boutache. « Si je dois m’exprimer sur les résultats de cette session, je dirais qu’ils sont tout à fait satisfaisants. Les parties se sont engagées à aller encore plus loin dans la concrétisation des objectifs inscrits dans le chronogramme retenu. Naturellement, elles ont toute la confiance du CSA », s’est félicité le Président du CSA. Selon lui, cette 23e session a enregistré la participation du Centre américain, Carter, en tant qu’observateur indépendant. Une mission qu’il entend mener en toute impartialité. «Nous abordons ce mandat avec une profonde humilité et dans le respect absolu de l’impartialité. Si la paix doit progresser au Mali ce sera à cause des actions entreprises par le peuple malien au profit de tous ses citoyens », a dit Lisa William du Centre Carter.
La présence du Centre Carter est appréciée par les parties qui perçoivent son rôle comme un arbitrage. « Cet observateur indépendant que nous avons toujours demandé est enfin là. Cela va permettre aux parties de mettre dans l’application des engagements qu’elles vont prendre. L’observateur sera aussi témoin d’où vient le blocage », a dit Mahamadou Djery Maïga de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA).
Quid de la tenue des élections à bonne date ?
On le sait, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a rassuré lors de son discours à la nation du 31 décembre dernier que les élections prévues pour cette année 2018 se tiendront à bonne date. Ce fut le cas aussi pour son Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga lors de sa prise de fonction. Mais, on le sait, au delà de ses vœux pieux, la tenue à bonne date des élections est plus tributaire de l’état d’âme des groupes armés que de promesses pompeuses. Ainsi, lors de cette 23e session, la question a été passée au peigne fin. Au sortir de la salle, Mahamadou Djery Maïga a livré des propos rassurant à notre micro par rapport à la tenue de ces élections. «Nous sommes aujourd’hui engagés, toutes les parties pour que notre pays ne tombe pas dans un vide constitutionnel. Il faut absolument qu’il y ait les élections. C’est pour cela que nous allons tout mettre en œuvre pour que tout puisse bien se passer et très vite », a-t-il déclaré. L’une des conditions concrètes pour la bonne tenue de ces élections est l’opérationnalisation très prochaine des patrouilles mixtes de Tombouctou et Kidal. Selon Mahamadou Djery Maïga, les listes ont été fournies, les moyens ont été donnés ; il ne reste plus qu’une réunion politique pour dire le jour de démarrage des patrouilles.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT