Le Secrétaire Général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations-Unies, Jean-Pierre Lacroix, a annoncé, le mardi dernier, l’arrivée des renforts, le déploiement prochain dans le centre du Mali d’une force de réaction venant du Sénégal.
A quelques semaines de l’examen prochain du renouvellement du mandat de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), et après six semaines de sa prise de fonction, Jean-Pierre Lacroix a effectué une visite au Mali. Au cours de cette visite un Rapport doit être fourni sur la situation au Mali qui, d’après le secrétaire Général adjoint aux opérations des maintiens de la paix des Nations-Unies, est caractérisée par « la persistance des défis en matière de sécurité », surtout dans le centre du Mali et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
A la suite de la reconnaissance de manque de capacité de la MINUSMA, Jean-Pierre Lacroix a annoncé l’arrivée des renforts, le déploiement prochain dans le centre du pays d’une force de réaction venant du Sénégal.
Parlant du centre, faut-il admettre que les Régions de Mopti, Ségou et Koulikoro sont progressivement dégradées par des conditions sécuritaires. Au-delàs des renforts, on prévoit aussi une addition d’équipements et de moyens technologiques.
A propos de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le Responsable onusien reconnaît la lenteur. «C’est long. Il y a une lenteur, des retards. Il y a une attente des Maliens et des partenaires aussi qui ont engagé des ressources dans ce processus », note-t-il. A cet effet, il appelle les différentes parties signataires de l’Accord à faire davantage d’efforts, sans indexer précisément aucun côté devant être fautif.
Cependant, Mahamat Saleh Annadif, Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies au Mali, pointe un doigt accusateur vers les deux principaux groupes armés. Selon lui, il n’y avait pas de blocage avant le 22 juillet 2016, date à laquelle la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme ont commencé à s’affronter à Kidal.
En plus, continua-t-il, il y a eu aussi la tragédie à Gao, avec l’attentat contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), le 18 janvier 2017 avec plus de 70 morts. Ce qui a, du coup, porté un coup dur aux patrouilles mixtes.
Ces phénomènes, selon le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies au Mali, sont pour beaucoup dans le retard que connaît la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale dans notre pays.
D’après lui, la plus grande menace qui pèse sur l’Accord réside en l’hostilité entre la CMA et la Plateforme, qui n’observent pas des dispositifs du cessez-le feu. A cause de la méfiance entre ces mouvements, les sites de cantonnement sont vides malgré qu’ils soient prêts et disponibles.
En outre, le Diplomate onusien dénonce la non opérationnalisation du MOC de Kidal. Lequel qui devrait sécuriser la mise en place des autorités intérimaires. «La CMA n’a pas libéré le camp n°1 qui devait accueillir le MOC. C’est une décision qui a été prise et elle doit la respecter », conclura-t-il.
Oumar Diakité : LE COMBAT