dimanche 13 octobre 2024
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LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU SAHEL: Le problème n’est pas que financier

Beaucoup de Sahéliens applaudirent des deux mains la mise en place d’une force conjointe militaire de cinq pays de la zone pour prendre en mains leur destin sécuritaire. Seulement, à l’épreuve du terrain, la tâche s’annonce plus ardue que prévue. Et en plus d’un manque criard de financement, la force qui devra au plus vite atteindre sa plénitude vu les nombreux défis du terrain, se retrouve confrontée au très faible niveau des armées qui la composent, à l’exception du Tchad. Comme si cela ne suffisait, l’Administration Trump refuse toujours de libérer les fonds pour la force.

Sur la situation sécuritaire au Sahel, le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres a été, on ne peut plus claire. La guerre contre le terrorisme dans la zone est très laborieuse, et la tendance positive serait du côté des assaillants. De tels propos émanant du numéro 1 des Nations-Unies veut tout dire. Et l’on se demande bien à quoi a bien pu servir tout le ballet diplomatique qui a eu lieu à Paris, Bamako ou encore à Ouagadougou pour la mise en place d’une force militaire conjointe avec le parrainage, un peu comme d’habitude dans tout ce qui concerne le volet sécuritaire en Afrique de l’ouest depuis un certain moment, la France.

En février 2018, à Bruxelles, la communauté internationale s’était engagée à hauteur de 414 millions d’euros pour la force. Mais cette somme semble ne peut pas suffire pour rendre opérationnel le projet sécuritaire tant les besoins sont énormes. Et sur le plan diplomatique, les Etats-Unis d’Amérique refusent toujours un financement pérenne du G5 Sahel. Résultat, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans la zone. Au péril terroriste est venu se greffer un semblant de conflit intercommunautaire qui a pris une toute autre dimension ces deux dernières années avec un mode opératoire des assaillants beaucoup plus « professionnel ».

Face à cet état de fait, les Etats peinent à faire face valablement au défi sécuritaire. Dès lors, une question prend tout son sens : à quoi servira de financer à souhait une force dont des composantes peinent à remplir les critères de base d’une armée régalienne ? Loin de nous l’intention de jeter l’opprobre sur les armées nationales de la zone, mais la santé sécuritaire du Sahel se porterait beaucoup mieux si ces armées avaient accompli assez valablement leur boulot durant les deux voire trois décennies écoulées. L’on serait aujourd’hui, certes, toujours face au péril du terrorisme, mais à des proportions beaucoup moins importantes.

Il semblerait bien donc, que Trump, en refusant d’apporter son plein soutien financier à cette force, aurait pris sa meilleure décision diplomatique depuis son accession à la Maison Blanche. Car donner de l’argent à une entité militaire dont les fondements peinent à assurer l’intégrité territoriale de leur Etat respectif, serait du gâchis.

L’heure serait donc pour les pays du G5 Sahel à la remise en question, militairement parlant. Car on ne peut pas construire une maison avec un sous-bassement hasardeux peu importe tout le matériel qu’on aura à investir.

Ahmed M. Thiam INFO SEPT 

Djibril Coulibaly

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