vendredi 22 novembre 2024
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Liberté provisoire pour Sanogo et compagnons : Le cœur du pouvoir balance et balance !

Arrêté le 27 novembre 2013, le général quatre étoiles Amadou Aya Sanogo a été conduit devant le pôle économique du TPI CIII, chez le juge d’instruction Yaya Karambé qui l’a aussitôt placé sous mandat de dépôt. Cela après plusieurs refus de sa part de répondre aux convocations de la justice malienne pour être entendu dans l’affaire dite des « Bérets rouges », ces militaires disparus le 2 mai 2012. Interpellé donc à son domicile, emmené devant le juge, il fut inculpé de « complicité d’enlèvements de personnes ». Trois ans après, tous les ingrédients sont réunis pour assurer une liberté provisoire au patron de la junte de 2012 ou de le juger devant une cour d’assise spéciale.
Depuis, 3 ans Sanogo et compagnons sont écroués. Leur jugement fut plusieurs fois annoncé, puis reporté.
Vers fin septembre, certaines rumeurs enflaient sur son imminente libération, à la suite d’une grâce présidentielle. Des informations tôt démenties, car selon des sources proches de la présidence, aucune éventualité de grâce présidentielle n’a été à l’ordre du jour des mesures spéciales du président de la République dans le cadre des festivités du 22 septembre.
D’ailleurs, récemment, le président du Syndicat Autonome de la Magistrature, Cheick Mohamed Chérif Koné, lors de l’une de ses sorties médiatiques, a précisé que la justice a terminé l’instruction préparatoire, la chambre d’accusation a rendu son arrêt. Par conséquent, maintenant, si Sanogo et compagnons ne sont pas jugés, la faute incomberait au gouvernement.
Faut-il le rappeler, le mandat d’arrêt de Sanogo a été renouvelé trois fois. Toute chose qui fera dire à certains juristes qu’il n’y a plus possibilité de le renouveler. Pour cela, tout indique la mise en liberté provisoire de Sanogo et compagnons en fin novembre prochain. Cette éventualité semble être l’option du pouvoir actuel
Mais l’avocat Me Moctar Mariko, de l’AMDH, n’entend pas les choses de cette oreille, ou du moins souhaite qu’un jugement ait lieu. « Même si le gouvernement met en liberté provisoire Sanogo et compagnons, nous exigeons que le procès puisse se tenir et qu’ils payent de leurs actes car aucun crime ne restera impuni au Mali comme partout au monde. Nous irons au procès et le procès se tiendra » a-t-il affirmé.
Même son de cloche dans les familles des ’’bérets rouges’’ disparus. « IBK a intérêt que Sanogo soit jugé pour ne pas se compromettre lui-même. Lui qui prônait à chaque occasion que nul n’est et ne sera au dessus de la loi » exhorte Mme Sagara, présidente des familles victimes des bérets rouges.
Voilà que la balle est désormais dans le camp du gouvernement. Il nous reste à savoir s’il y aura, ou pas un procès contre Sanogo et compagnons.
En tout cas, des sources introduites au niveau du ministère de la Justice, indiquent que le document du budget pour la tenue de la session spéciale de la Cour d’assise à cet effet, serait dans le circuit.
Bokoum Abdoul Momini LE SURSAUT| lecombat.fr

Djibril Coulibaly

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