vendredi 19 avril 2024
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Leçon de géopolitique : La nouvelle constitution malienne compromise, à moins d’un renoncement public d’IBK à briguer un second mandat !

Le chaudron de la contestation contre le projet de révision constitutionnel ne cesse de bouillir au Mali. Après avoir été adopté par l’Assemblée Nationale, le referendum était prévu le 9 juillet prochain. Seulement depuis, le vent de la révolte contre l’initiative du président de la République de réviser la Loi fondamentale ne cesse de croitre au point de pousser les hautes autorités à reporter sine die la consultation populaire. Le ministre Tapo qui a en charge de mener à bien le referendum martèlera que ce n’est nullement à cause de la contestation populaire que le projet fut reportée mais bien suite à une plainte déposée par l’opposition politique. Personne n’est dupe !
A y voir de plus près, la première version de la nouvelle constitution comportait des innovations assez intéressantes pour le Mali au nombre desquelles nous pouvons citer l’octroi de quelques sièges du parlement aux maliens de l’extérieur, l’interdiction de changer de coloration politique en plein mandat électif ou encore la création d’une Cour des comptes. L’on pourrait se demander alors, pourquoi tant d’opposition à l’encontre d’un tel projet. Certes, des dispositions de la nouvelle mouture de la Loi fondamentale peuvent être qualifiées de pouvoirs exorbitants pour un président de la République, mais sous d’autres cieux, c’est bien lui qui nomme une bonne partie des membres du Sénat et même le président de la Cour Constitutionnelle. Avec le recul, l’on se demanderait, qui d’autres mieux que le président de la République pourrait procéder à toutes ces nominations.
Seulement voilà, l’énorme haro qu’une bonne partie de la jeunesse malienne cria à l’annonce de la consultation populaire est très peu justifié par les lacunes ou erreurs que pourraient comporter la nouvelle constitution. C’est bel et bien contre IBK que la jeunesse malienne s’insurge car très déçue de sa gouvernance qu’elle croyait pourtant prometteuse. D’ailleurs, un nombre assez conséquent de contestataires ignorent les grandes lignes de la première version de la nouvelle mouture de la Constitution. Et, les quelques mauvaises interprétations qui avaient été faites les premières heures de sa diffusion publique témoigne du ras-le-bol généralisé qui sévit en ce moment face à la gouvernance d’IBK. Il est même plus que probable que si le bilan de celui-ci était acceptable, que le projet de constitution allait passer pratiquement comme une lettre à la poste.
Mais, le referendum qui s’annonce va bien au-delà d’une simple consultation populaire. Il sera, très probablement, un baromètre qui permettra à IBK de jauger ses chances d’être une nouvelle fois élu à la tête du pays. Sauf que le temps presse et la pression de la communauté internationale quant à l’adéquation de la Constitution du Mali avec l’Accord pour la Paix et la Réconciliation se fait de plus en plus lourd sur Koulouba. Coûte que coûte, il faut une nouvelle constitution au Mali, mais à quel prix ?
IBK est-il assez conscient de son impopularité pour comprendre que le principal frein à l’adoption d’une nouvelle constitution n’est autre que lui-même ? Sa gouvernance aura failli à imposer une gouvernance vertueuse en luttant contre le népotisme et la corruption quand son entourage s’adonne à toutes sortes d’infamies. Et, il se murmure au sein de la jeunesse qu’avec l’entrée en vigueur d’une telle constitution avec un pouvoir de nomination si vaste pour le président de la République, c’est « ma famille d’abord » qui prendra le large.
Emboitera-t-il le pas à son ami François Hollande, cette fois plus tôt que prévu, afin d’annoncer qu’il renonce à briguer un second mandat, d’abord pour son propre salut mais aussi et surtout pour que la nouvelle mouture à venir de la Constitution ait plus de chance d’obtenir le oui du peuple malien ? Les prochains jours s’annoncent cruciaux pour l’avenir immédiat du Mali.
Ahmed M. Thiam
thiam@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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