Depuis le déclenchement du conflit entre Peulhs et Dogons, dans le Centre du pays, ce réseau est devenu le moyen de communication le plus utilisé pour galvaniser les troupes. Certaines personnes s’en servent comme outil d’appel à la haine et à la vengeance. Par voie de conséquence, ce fut un outil de création et d’aggravation des hostilités entre les différents groupes ethniques sur le plan national et international. Les intervenants sur ces différents groupes n’ont pour la plupart qu’un seul mot à la bouche : «Extermination». Cette haine, elle se ressent de part et d’autre ; c’est-à-dire, tant chez les Dogons aussi bien que chez les Peulhs. Les membres de ces différents groupes ethniques reçoivent instantanément des informations sur toutes actions, exactions menées de part et d’autre. Ce qui engendrait beaucoup de réactions de victoires et de satisfaction morales ; malgré tous ces morts ou destructions des villages et de décimation des troupeaux entiers. Sur WhatsApp se rejoignaient les acteurs en s’encourageant à poursuivre l’effort jusqu’à l’extermination totale de l’ennemi. Sur les groupes en question, des appels sont faits pour l’effort de guerre en espèces ou en nature.
Jadis, ce moyen qui permettait de retrouver des relations perdues, pour informer certains de naissance ou de décès des proches ou autres événements à organiser dans les familles, ce réseau de communication, comme l’avait si bien chanté un musicien guinéen, a rendu le téléphone coupable de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre, d’objet de dislocation des foyers.
Le fouineur : LE COMBAT