Augmentation du nombre de Maliens victimes de la pauvreté, augmentation de la dette publique, c’est le tableau sombre dressé par la Banque mondiale dans un de ses récents rapports sur l’économie malienne en 2020. Évoquant les causes de cette contreperformance rapide et sévère, l’institution de Breton Woods pointe du doigt le coup d’État de 2020 et la Covid-19.
Sur le plan économique, les efforts du régime déchu d’IBK ne sont pas à comparer avec ceux consentis par les organes de la transition. En gros, c’est ce que la Banque mondiale, dans son rapport sur l’économie malienne, a tenté de faire comprendre aux Maliens.
Selon le rapport de la banque, le Pib du Mali a chuté de 5,1 % à 2% en 2020. Et les conséquences sont catastrophiques. Ce sont les pauvres citoyens maliens qui font en premier lieu les frais de cette situation économique chaotique. Selon les estimations de la Banque mondiale, le nombre de pauvres au Mali a augmenté aujourd’hui de 900 000 personnes. Quant au déficit budgétaire et à la dette publique, ceux-ci ont flambé de plus de 44% du PIB. Mais, ce n’est pas tout. Les entreprises sondées par la Banque mondiale au cours de l’enquête affirment avoir essuyé des pertes pour plus de 80% d’entre elles, voire déposé le bilan (plus de 10% d’entre elles). Dans le même rapport, la banque regrette la fermeture d’écoles provoquée par la baisse des revenus des ménages empêchant certains citoyens d’avoir l’accès à l’éducation.
À en croire la Banque mondiale, les causes de ce drame économique rapide ne sont autre chose que la crise sanitaire de la Covid-19 et le Coup d’État militaire opéré par le Colonel Assimi Goïta et ses collègues. Pour stopper cette chute libre de l’économie malienne, la banque a formulé des recommandations au gouvernement malien. Elle demande au pouvoir transitoire de : « trouver un équilibre entre les dépenses de sécurité, les dépenses sociales et celles liées à l’investissement, tout en maintenant la viabilité budgétaire».
Pour rappel, cette chute du PIB vient verser dans l’eau les efforts économiques réalisés par le pays durant les cinq dernières années où la croissance moyenne économique était de 5,1 %. Cette mauvaise nouvelle intervient au moment où le gouvernement de la transition s’apprête à soumettre à l’approbation du Conseil National de Transition un projet d’ordonnance de loi de finances dans les jours prochains.
Zeïd Keïta LE COMBAT