Sans nul doute. Le dableni est servi et le boire toute honte bue. Pour répondre d’une accusation portant sur une apologie à l’insurrection contre les institutions de la République, le procureur près du Tribunal de la CV a cru bon de convoquer le prêcheur Cheick Mahmoud Dicko et l’interroger à propos.
À la grande surprise de chacun et de tous, la convocation qu’il avait déjà en main et qu’il se préparait à répondre a été annulée. Comment, pourquoi et quand ? On n’en sait toujours rien et aux dernières nouvelles, une mission de bons offices dirigée par l’honorable Tièbilé Dramé, ministre des Affaires Etrangères aurait été dépêché à son domicile pour dit-on, présenter de sincères excuses du pouvoir. Le mot n’est pas fort et pas du tout alors. La justice malienne contrairement à tout ce qui se disait depuis un certain petit temps, serait-elle réellement libre ? Où serait donc passé le pouvoir d’auto saisine d’un magistrat, genre Sombé Théra avec la maîtresse du président sous ATT ? Une convocation reportée et des autorités qui se confondent en excuses. La supposée accusation d’une apologie à l’insurrection contre les institutions de la République. Tout est à partie à l’eau, écorchant au passage l’autorité d’un ministre qu’on qualifiait d’irrésistible jusqu’à hier mardi. Personne pour expliquer ou décortiquer l’argument avancé pour justifier le report auquel s’en est suivi un ballet quasi diplomatique pour apaiser la colère du Cheick Mahmoud Dicko. Pourquoi le pouvoir s’est-il obligé à se mêler dans une affaire de justice et s’en emparer de la suite, celle de l’arrêt pur et simple d’une procédure en béton bien ficelée qui aurait sans doute envoyé le Cheick tenir compagnie à Bandiougou Doumbia ? N’y aurait-il pas désormais du deux poids, deux mesures dans une justice qui jouait déjà à la rédemption?
Cheick Alpha Sow.