Du 1er novembre 2018 à nos jours, 23 écoles sont fermées dans la IIe Région de notre pays, environs 60 kilomètres du Centre-ville de Bamako, par les adeptes de feu Amadou Kouffa et du terroriste en chef, Iyad Ag Ghali. Il s’agit des villages situés dans la Commune rurale de Sébété (Sébété, Fanibougou, Séméné, Gounando, Dandougou, Siribila, Ballala et Madina), celle de Toubacoro (dans le Cercle de Banamba) et les localités deKoblen, Mallo et de Siguima (Commune rurale de Niamana, Cercle de Nara). Les données ont été fournies par le Rapport de l’Académie d’enseignement de Koulikoro. Cela prouve que le phénomène d’insécurité grandissante dû au terrorisme avance lentement mais sûrement vers notre capitale.
Le nombre d’écoles fermées est revu à la hausse cette année. Il est passé de 500 à 800 établissements fermés dans les Régions de Mopti et Koulikoro notamment.
Après plusieurs rencontres d’échanges, les autorités chargées de l’éducation ont entrepris des mesures pour transférer les élèves candidats au DEF dans d’autres écoles de la Région. Mais, ce qui est aberrant, le Gouvernement fait semblant d’ignorer que l’étau se resserre progressivement sur Bamako. En effet, les mesures envisagées par les autorités locales seraient l’introduction de l’enseignement religieux et coranique dans le système éducatif et le déplacement des élèves touchés dans d’autres localités plus paisibles.Ces différentes mesures sont prises au moment où les enseignants des collectivités s’apprêtent à entamer une grève de 240 heures, allant du lundi 21 au vendredi 25 janvier et du lundi 28 janvier au vendredi 1er février, après sa grève des 120 heures dont le préavis avait été déposé le vendredi 4 janvier sur la table de Madame la Ministre Diarra Racky Talla. Le cahier de doléances comporte 10 points qui sont : « L’octroi d’une prime de documentation, l’octroi d’une prime de logement, l’adoption immédiate du plan de carrière du personnel enseignant, la finalisation du processus de la régularisation administrative, l’application effective et immédiate du Décret n°2016/0001/PRM du 15 janvier 2016 fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission; la relecture du Décret n°529/PRM du 21 juin 2013 portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours ; l’organisation sans délai de l’élection professionnelle du secteur de l’éducation ; l’annulation des Décrets n°0800 et n°0801 du 19 octobre 2019 ; l’intégration dans le corps des enseignants du personnel non enseignant en classe et l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’État… »
Après celles des Régions du Nord et du Centre, maintenant, les écoles des zones constituant la ceinture de Bamako sont à leur tour sous l’œil du cyclone. À longueur de journée, des Hommes armés, circulant librement à bord de motos de grosses cylindrées font pression constante sur les populations sans défense pour imposer leur idéologie religieuse sous peine de fermeture de leurs écoles. Des individus armés non identifiés et des extrémistes proches de l’ancien Prédicateur Amadou Kouffa ne cessent de brûler des écoles et des structures administratives tout le long de leur passage. Ce qui atteste probablement qu’il y a mort d’hommes, mais pas dans laKatiba du Macina affiliée à Al-Qaïda d’Iyad Ag Ghali. Pourtant, l’on espérait que la mort de Kouffa aurait contribué au retour rapide de la paix dans le Centre du pays. Mais, hélas !
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT