Nous nous sommes fait passer pour un visiteur, au passage de l’entrée principale de la Maison d’arrêt de Bamako. Et là nous avons appris que le téléphone est interdit dans les enceintes de la prison. Un Homme, autrefois parkeurs, qui se faisait aider dans cette activité de garde de moto par un autre jeune. Mais, selon ce dernier, son ami s’est mu en gardien de téléphones devant la grande prison de Bamako-Coura ; car, cela est devenu une activité beaucoup plus rentable que de faire parking d’engins à deux roues. Ainsi, selon notre interlocuteur, auprès de l’intéressé, la consigne est simple : «100 FCFA et un ticket indiquant votre nom derrière le téléphone, et le tour est joué. Ce lieu de souffrance pour certains constitue de nos jours une aubaine pour d’autres. Les gardiens s’y feraient de l’argent ; car, pour franchir le portail principal avant d’accéder à l’intérieur de la grande cour, chaque visiteur, qu’il soit muni ou non d’un permis de visite valable pour un mois et délivré par le Juge, est obligé de payer une somme de 500 FCFA. Ensuite, pour pouvoir entrer avec votre détenu, il vous faut 1000 ou 500 FCFA pour celui qui doit aller l’appeler de sa cellule.
Toutefois, la réalité est que l’on ne peut pas blâmer ces gardiens. Cela, vu que les hautes autorités se tapent des centaines de millions de pots-de-vin. Finalement, au Mali chaque Fonctionnaire fait son business. La corruption est définie comme le fait d’offrir, de promettre ou d’octroyer quelque chose afin d’influencer un Agent public dans l’exécution de ses fonctions officielles. Les pots-de-vin peuvent se présenter sous forme d’argent, d’autres avantages pécuniaires ou matériels de grande valeur même ou de services, tels qu’une adhésion à un club privé juteux ou la promesse d’une Bourse d’études pour un enfant, etc. Et c’est tant pis pour les innocentes victimes ou prévenus issus des familles pauvres !
Le Fouineur