Pour retourner à Kidal, le Collectif des enseignants veulent des primes de logement, de zone et de risques. Une enveloppe qui pourrait s’élever à plus de 400.000 FCFA par Enseignant. Ils sont à peu près au nombre 460 Professeurs pour toute la Région de Kidal.
Le Collectif des syndicats pose ses conditions pour faire retourner ses militants à Kidal pour donner des cours. Selon le Collectif, il n’est point question d’abandonner leurs postes, encore moins de refuser de retourner malgré l’ultimatum donné aux Enseignants par le Gouverneur de la Région. Parmi ces conditions exigées se trouve le retour des forces armées maliennes et de toute l’Administration sur cette partie du territoire national qui n’est pas encore entièrement sous le contrôle de Bamako. Les Enseignants gardent en souvenir la visite de l’ancien Premier Ministre Moussa Mara en 2014 qui a coûté la vie à six fonctionnaires de l’État lors des scènes de chasse à l’Homme noir par la Communauté touarègue et les ex-Rebelles dans la Région.
Autres conditions préalablement posées, il y a le paiement des primes d’installation et de transport, l’indemnisation de tous les enseignants qui étaient à Kidal au moment de l’éclatement de la crise sécuritaire en 2012.
Le Gouverneur de la Région, Mohamed AG Ichrach, avait menacé fin octobre dernier de suspendre les salaires des Enseignants qui refuseraient de regagner leurs postes à la date indiquée. Pour le moment, dans plusieurs établissements, ce sont des jeunes volontaires qui assurent les cours. Selon nos informations, seulement 10 % des Enseignants sont déjà à leurs postes actuellement. Cette mise en garde par les autorités administratives de la Région de Kidal a fâché plus d’un. La plus part des Enseignants estiment que la sécurité est avant tout. Pour un grand nombre sans l’État et les militaires maliens, ils ne doivent pas aller à Kidal ou ailleurs ; car, c’est l’anarchie. Pas de loi, pas de justice et pas d’autorité.
Pourquoi alors exiger le retour des Enseignants dans cette Région ?
Pourquoi le Gouverneur lui-même était basé à Gao alors qu’il devrait se trouver à Kidal ?
Tant que le Gouverneur de Kidal ne rejoint pas son Bureau à Kidal, tant que la ville de Kidal n’est pas sécurisée par l’Armée malienne d’abord, rien n’est rassurant à l’avis des leaders du Collectif. Le Gouverneur et le l’État malien doivent comprendre que les Enseignants, les Médecins, les Administrateurs civils, tous sont impatients de rejoindre leurs postes. Les gens aiment Kidal. Mais ce sont les conditions sécuritaires qui ne sont pas réunies. Si le Gouverneur, les Préfets et les Sous-préfets ont peur d’aller se faire tuer, les Enseignants sont aussi des êtres humains, ils encourent les mêmes risques. Donc, le Collectif a raison d’exiger des garanties pour la sécurité physique de ses militants, à savoir tous les Enseignants.
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT