Il n’y a pas eu d’activités, hier, lundi, dans la cité garnison de Kati. Des hommes et des femmes majoritairement jeunes ont pris d’assaut la principale route RN3 pour exprimer leur indignation face à la dégradation continuelle des routes qui ne font l’objet d’aucun entretien depuis plusieurs années. «Sur cette route, c’est chacun pour soi, le calvaire pour tous», scandent les manifestants sidérés en bloc.
Depuis l’arrivée de Ladji Bourama à la tête du pays, après le second tour du scrutin présidentiel de 2013, la situation déplorable du pays va de mal en pis. Toutes les promesses mensongères prises lors de la campagne dans le domaine des infrastructures routières et autres secteurs clés du développement n’ont été qu’une vieille histoire. Et, pire encore, on a tendance à aller vers l’installation d’un autre système de revendication. À savoir : ‘‘Taper fort pour se faire entendre’’. C’est du moins ce qu’on peut retenir des réactions récentes des Maliens envers l’indifférence du Régime véreux du châtelain de Sebenikoro. Outre les grèves illimitées, les marches intempestives, c’est le blocage des routes qui deviennent la règle d’or du moment. Faut-il craindre le pire ? En tout cas, rien ne rassure pour le moment. Après le cas des cheminots qui réclamaient leurs six mois d’arriérés de salaires qui ont barricadé les routes de Bamako, en mai dernier, c’était hier le tour de la population de Kati de prendre en otage les artères principales à des heures de pointe pour exiger la réparation des routes de ladite ville en dégradation continuelle.
En effet, hier, lundi 17 septembre, la cité des casernes de Kati a donné le ton à la manifestation contre le manque d’attention des autorités en charge des infrastructures routières du pays. Les jeunes frustrés s’étaient donné rendez-vous sur les lieux stratégiques de la ville : «Où vont nos impôts et nos taxes ? » « Où vont les recettes du péage ? », « Pas de route, pas de développement ». C’était, entre autres, les cris de colère que l’on pouvait entendre scander les manifestants, hier, dans la Commune urbaine de Kati, une ville située à une quinzaine de kilomètres de la capitale. Des pneus, des troncs d’arbres et des ordures ménagères étaient entreposés au milieu de la principale artère RN3 liant Bamako à plusieurs autres régions et bien d’autres pays de la Sous-région notamment le Sénégal, la Guinée Conakry et la Mauritanie. Les automobilistes, les motocyclistes et même les piétons ont tous été de rebrousser chemin. Une manière pour eux d’attirer l’attention des autorités nationales afin qu’elles procèdent, au moins, à la réfection immédiate de la route. Selon les manifestants, presque toutes les voies de la ville de Kati sont en état désastreux pour faute d’entretien nonobstant les nombreuses alertes à l’adresse des autorités. Il s’agit notamment de l’axe RN3 qui passe devant le lycée Mamby Sidibé pour se joindre à Kolokani et celle qui traverse le centre-ville. Les usagers endurent le pire des souffrances sur cette route qui fut l’une des plus grandes réalisations du Président ATT.
En effet, de nos jours, la dégradation avancée des routes est sur toutes les lèvres à Bamako et dans les autres grandes villes du pays plongeant. Car, de nos jours, les usagers sont dans un calvaire infernal. Surtout en cette période de grande saison pluvieuse. Actuellement, les routes sont envahies par les étangs, les trous … Les autorités compétentes sont fortement interpellées afin de trouver une solution idoine pour soulager les usagers de ce trajet: «Nous manifestons aujourd’hui pour dire aux autorités de réagir dans un très bref délai. Nous ne pouvons pas accepter l’état désastreux et honteux de cette route qui contribue au développement économique du pays», a entonné un manifestant.
Même si les autorités locales sont intervenues pour apaiser la tension, les jeunes se disent déterminés à reprendre la lutte si les promesses sur la réhabilitation de ladite route ne se concrétisent pas très prochainement. «Le Gouvernement doit agir vite sinon ça sera une continuité. Alors mieux vaut tard que jamais. Beaucoup de gens n’ont pas été au travail aujourd’hui », scandaient les jeunes manifestants. Cette situation désastreuse des routes qui deviennent des étangs salissent l’image du pays. Selon un autre, cet état honteux des routes « n’honore surtout pas le pays, et mérite une attention particulière de la part de nos plus hautes autorités».
Seydou Konaté : LE COMBAT