vendredi 22 novembre 2024
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KARIM KEITA ET KARIM WADE Deux hommes, deux fils, un même destin ?

Depuis l’avènement d’IBK au pouvoir en 2013, son fils Karim Keita ne cesse de défrayer la chronique. Son nom est  lié, à tort ou à raison,  à beaucoup  d’affaires rocambolesques de la République. De l’achat des équipements militaires avec la société écran, GUO-star de l’homme d’affaires Kagnassy, à celui des engrais et des tracteurs frelatés en passant par l’achat de l’aéronef présidentiel, tout semble le mouiller. Pas plus que récemment, une certaine information relayée par l’inter de Bamako dans sa parution du 1er août 2016 faisait état des raisons de l’éviction du ministre de l’énergie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Keita pour refus d’accorder le marché de fourniture de carburants à l’EDM  à la société ORYX Energies dont Karim serait l’un des gros actionnaires. Et le maintien du ministre de la défense, Tiéman Hubert Coulibaly, serait motivé par l’attribution de ce même marché à l’armée au compte de la même société. A quand la fin de l’impunité, du népotisme, du conflit d’intérêt et de compétence  à la tête de l’Etat ?

 

La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir à quoi la longue expérience politique d’IBK aura servi ? Pour rappel, parmi les candidats à l’élection présidentielle en 2013, IBK était celui qui avait occupé plus de postes de responsabilité dans le Mali post- révolution. Donc logiquement, il  est censé avoir plus d’expérience que les autres. Pour avoir été témoin de  l’implication des familles présidentielles dans la gestion des affaires publiques sous Moussa Traoré et ATT, il devait savoir raison garder, tenir à distance la sienne ou tout au plus, s’inspirer de la leçon que donna Alpha Oumar Konaré dans ce domaine.  A deux ans de la fin de son mandat tous les signaux semblent être au rouge. La sempiternelle corruption se pratique maintenant à ciel ouvert. Dans tous les secteurs, le népotisme et le favoritisme crèvent les yeux. Le clientélisme est partout rampant. Mais le hic est que le nom de Karim Keita se trouve mêlé à tous les scandales qui ont pignon sur rue au Mali, et cela  sous le regard complaisant de son père. Beaucoup de nominations dans l’Administration seraient, directement ou non, influencées par le fiston national. Idem pour certains départs du gouvernement de ministres ou agents à des hauts postes de responsabilité. Le pouvoir absolu corrompant absolument, Karim Keita est entrain de suivre inexorablement le même destin que son homonyme Karim Wade, autre fils de président.  Karim Keita et Karim Wade, apparaissent comme deux hommes, deux fils avec un même destin. Tant par leur usage du pouvoir du père, leurs pratiques, leurs comportements, leur homonymie semblent se marier. Le « ministre du ciel, de la mer et de la terre », Karim Wade, cumulait en son pouvoir plusieurs départements ministériels et a été à la base de plusieurs départs de cadres du PDS du gouvernement et même du parti. On peut citer entre autres, Idrissa Seck le tout 1er Premier ministre d’Abdoulaye Wade qui quitta et le gouvernement et le parti, Macky Sall qui tomba du perchoir à l’Assemblée Nationale du Sénégal pour avoir demandé des comptes au tout-puissant Karim Wade. Son tort est d’avoir exigé un rapport sur l’utilisation des fonds de l’OCI sur l’organisation de son sommet à Dakar. Il quittera sur ces faits le PDS de son mentor Abdoulaye Wade pour fonder sa propre formation politique, l’Alliance Pour la République.

Quant à Karim Keita  du Mali,  en plus des affaires scabreuses auxquelles son nom est mêlé, il  serait  aussi à la base des départs des ministres du gouvernement dont  Oumar Tatam Ly, le 1er Premier  ministre d’IBK. Son tort aura été de s’être opposé au choix de Karim Keita pour le perchoir de l’Hémicycle. Pour rappel, le choix du Premier ministre Tatam Ly comme celui du président IBK était Abdrahamane Niang, tandis que  Karim Keita roulait pour son beau père Issiaka Sidibé.  Et l’histoire semble aujourd’hui donner raison au président et à son PM. L’honorable Karim Keita fait et défait la République au gré des intérêts de la famille d’abord. Autrement, comment expliquer le départ de Bah N’Daou, ancien ministre de la défense, ancien colonel à la retraite et réputé homme intègre et son remplacement par Tièman  Hubert Coulibaly. Mamadou Frankaly Keita fera aussi les frais pour refus d’accorder le marché de fourniture de carburants à l’EDM  à la société ORYX Energies dont Karim Keita serait l’un des gros actionnaires.

En définitive, si Karim Wade a payé cher tous ses forfaits de gestion commis avec la complicité du père par une lourde peine d’emprisonnement et qui n’aura son salut qu’à la clémence de l’une de ses victimes, Macky Sall. L’erreur est humaine mais y persévérer est impardonnable. Il n’y a de richesse que d’homme, souhaitons que Karim Keita se rachète au plus vite avant qu’il ne subisse comme son homonyme au Sénégal les mêmes rigueurs du Karma. Le père est attendu pour siffler la fin de la recréation du fils.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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