La Journée internationale des femmes reste aujourd’hui d’une brûlante actualité. Bien que cette journée soit l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes, elle est aussi l’occasion pour les groupes et associations des femmes de préparer des manifestations pour fêter les victoires et les acquis et, enfin, faire entendre leur voix dans le but d’améliorer leur situation de vie.
«Les gens ont peut-être peur de l’affaire des Bérets rouges. C’est pour cela que les autorités ne se sont pas manifestées à notre égard pour cette journée mémorable», nous a confié Mme Sagara Bintou Maïga, la Présidente de l’Association des femmes et parents des Bérets rouges assassinés. Cela, avec un air étonnant et plein d’émotions. A cet effet, l’Association des femmes et parents des Bérets rouges assassinés, bien qu’étant touchée émotionnellement, pense les consulter pour la célébration du 8 mars au Mali. Ce qui ne pourrait peut-être que les aider à digérer un peu la situation dramatique.
Concernant le 8 mars, la journée dédiée à toutes les femmes du monde, l’Association des femmes et parents des bérets rouges assassinés se sentent être marginalisées. Elles ne sont prises en compte par aucune autorité et personne ne leur a ni associé ni consulté dans le cadre des préparatifs des activités marquantes cette journée en la mémoire des femmes du monde. «Tout le monde a peur de l’affaire des Bérets rouges ; peut-être c’est pour cela que personne ne veut nous rapprocher. Ils ont peut-être peur de perdre leurs postes», déplora Mme Sagara Bintou Maïga, la Présidente de l’Association des femmes des Bérets rouges assassinés.
Ainsi, pour cette journée mondiale des femmes, l’association n’envisage aucune activité.
En dehors de la célébration de cette journée, l’association se plaint aussi de leur mésaventure. Les membres de l’association déplorent surtout le fait de ne pas pouvoir voir les corps de leurs défunts et il y a de cela déjà près de cinq ans. «On aimerait que le jugement se termine le plus rapidement possible pour permettre l’officialisation des corps de nos enfants afin qu’on puisse les enterrer comme ils le méritent», dixit la Présidente de l’Association des femmes et parents des Bérets rouges assassinés. «On aimerait voir leurs dépouilles avant notre mort, par ce que six personnes de l’association, dont 4 femmes et 2 hommes, sont déjà décédés sans pouvoir enterrer les leurs», poursuit la pauvre Dame.
La réponse à une question de savoir si l’association reçoit des dons de la part du service social de l’armée, souriante, Sagara Bintou Maïga réagira en ces termes: «On attend le jugement et, en attendant, on remet tout à Dieu. On dit que c’est après le jugement que la mort de nos enfants peut être officialisée. Peut-être que c’est pour cela que le service social de l’armée ne s’est pas encore manifesté à notre égard».
Quand même elle fait confiance à la Justice malienne, parce qu’à un moment il n’y avait plus d’espoir concernant la tenue du procès du Général Amadou Aya Sanogo, qui finalement a pu s’ouvrir. Pour elle, l’espoir est, donc, toujours permis.
A la conclusion de notre entretien avec la Présidente de l’Association des femmes et parents des Bérets rouges assassinés, Mme Sagara Bintou Maïga n’a pas manqué de demander au Gouvernement de veiller à ce que la justice, dans cette affaire, soit faite de manière équitable et dans un temps raisonnable.
Adama A. Haïdara : LE COMBAT