L’annonce a été faite hier, à l’Hôtel Salam, par le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Me Ismaël Konaté, lors de la présentation du Rapport de synthèse de l’enquête conjointe Direction Nationale de l’Administration Judiciaire (DNAJ)/ USAID sur l’Etat des juridictions au Mali.
Au cours de cet atelier, plusieurs annonces ont été faites par le Ministre en vue de renforcer la Magistrature et d’améliorer leurs conditions de travail. L’une des mesures phares, en tout état de cause, concerne les jeunes Diplômés en Droit, et le recrutement de 100 d’entre eux cette année. Dans ce recrutement, il y aura, selon le Ministre Konaté, une inclinaison pour les femmes qui représentent moins de 11% dans le milieu judiciaire.
Au cours de ce mois d’avril, il sera lancé la formation continue et permanente avec le programme de formation des Juges commerciaux, la dotation de l’Institut national de formation judiciaire d’une salle de vidéoconférences polyvalente. S’agissant des infrastructures, il sera procédé à la construction et à la rénovation des palais de justice, des prisons, des Commissariats de police judiciaires, des Brigades de Gendarmerie et des maisons de justice, etc.
Mais, à côté de cela, le Ministre dira que leurs ambitions sont aussi que « le Juge malien soit amené à trancher les litiges dont il est saisi dans un délai raisonnable, dans la transparence, la sérénité et dans le cadre digne de la justice». Si l’indépendance des Magistrats doit être assurée, il leur revient d’être tous responsables, selon Me Ismaël Konaté. Car, selon lui, «l’indépendance ne saurait se concevoir sans les obligations de transparence, de diligence et d’exemplarité professionnelle,…. ». C’est pourquoi cet atelier devra être, selon lui, l’occasion de «bâtir le portrait-robot du Magistrat de 2030 en prospectant sur son âge, sa formation, ses qualités humaines, les exigences morales et professionnelles, éthiques et déontologiques dont il devrait faire preuve. Car, dira-t-il encore, « la consolidation de l’Etat de droit implique une profonde modernisation de notre appareil judiciaire, d’abord, à travers les bâtiments, et les équipements ensuite les hommes et les femmes qui servent la justice dont les mentalités devraient nécessairement évoluer et se renouveler».
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT