Dans une déclaration rendue publique le lundi 4 avril 2022 par le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), a annoncé que le domicile de son président a fait l’objet d’une descente musclée par des hommes armés non identifiés. L’incident a suscité de la part du bureau politique national du parti, la condamnation et l’appel à la mobilisation, car il voit en l’acte des intimidations et menaces.
“Le Bureau politique du parti SADI informe l’opinion nationale et internationale que ce lundi 4 avril 2022, aux environs de 17heures, des hommes lourdement armés (une douzaine) ont fait irruption au domicile du Dr Oumar Mariko, président du parti. Ces individus armés se sont emparés des téléphones des parents qui s’y trouvaient et leur ont intimé l’ordre de leur donner la position d’Oumar Mariko qu’ils recherchent activement’’, a indiqué par communiqué le parti SADI qui ajoute que le domicile de Oumar Mariko avait été encerclé.
Pour le parti SADI, cette descente digne d’une scène de vidéo rappelle le tristement célèbre Comité militaire de libération nationale, cette soldatesque néocoloniale qui s’est illustrée par la terreur pour réduire au silence tous ceux qui les empêchent de tourner en rond.
Cette descende musclée a été précédée par une campagne médiatique accusatoire menée, tambour battant, par des éléments fanatisés du CNSP qui en appelaient ouvertement à l’arrestation du président du parti SADI, suite aux propos tenus lors du débat sur le bilan du mouvement démocratique organisé, le 2 avril 2022 par le parti ADEMA-PASJ.
Face à cette situation, le parti, dans son communiqué, a dénoncé avec vigueur les intimidations et menaces du pouvoir à l’encontre de toute expression autonome et indépendante contraire à la vérité officielle.
Le SADI a condamné les atteintes graves aux libertés individuelles et collectives devenues la marque de fabrique du régime de Transition qui s’est désormais spécialisé dans le radicalisme verbal, outrancier et démagogique, sous le clinquant artificiel d’un patriotisme de la 25e heure.
Dans ce communiqué, le parti dénonce l’acharnement des autorités de la Transition contre le Président du Parti, tout en prenant l’opinion nationale et internationale à témoins sur les dérives autocratiques du régime de la Transition.
Par ailleurs, SADI appelle l’ensemble des forces démocratiques et patriotiques, les militants et militantes du parti à se mobiliser et à se dresser comme un seul homme et résister pour barrer la route à la répression.
Rappelons que le week-end dernier, à la faveur d’un débat sur le bilan du mouvement démocratique, organisé le 2 avril 2022 par ADEMA-PASJ, le président de SADI, Oumar Mariko, l’un des acteurs de la lutte démocratique de 1991, prenant la parole, avait critiqué la transition et laissé entendre que l’armée était venue « assassiner des gens » à Mourah, dans le centre du pays.
Cette allégation est tenue par le politique au moment où de pareilles informations circulent sur les réseaux sociaux et même soutenues par la Communauté internationale et au moment où une enquête est en cours.
Selon l’AFP, un membre de la famille de l’homme politique et un responsable de la sécurité ont déclaré, le lundi qu’il (Mariko) avait reçu une convocation pour se présenter à la gendarmerie, le mardi matin. Au moment où nous mettons l’élément sous presse, aucune information sur cette convocation n’a filtré.
Les FAMa ont annoncé vendredi dernier avoir tué « 203 combattants » de « groupes armés terroristes » lors d’une opération près de Djenné, menée du 23 au 31 mars. Cette annonce a été suivie d’une vague de condamnations, de la France aux États-Unis, en passant par les Nations Unies, sur de possibles « exactions des soldats maliens et des mercenaires russes’’.
Lansine COULIBALY LE COMBAT