Le président des Jeunes du parti ADP-Maliba, Cheick Oumar Diallo, est resté droit dans ses bottes à l’occasion d’une interview sur la chaine Africable conduite par le journaliste Sékou Tangara.
Montant au créneau pour dénoncer ceux qui « se cachent derrière la CMAS pour obtenir dans la rue ce qu’ils n’auront jamais dans les urnes », COD a clarifié sans sourciller le positionnement du parti de l’entrepreneur Aliou Diallo qui appelle, entre autres, à des législatives partielles, à la démission des membres de la Cour Constitutionnelle, à l’accélération des réformes proposées lors du Dialogue National Inclusif ainsi qu’à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Cheick Oumar Diallo, Président des Jeunes du parti ADP-Maliba au cours de son interview réalisé par le journaliste Sékou Tangara d’Africable a souhaité clarifier face aux « motifs de crispation sincères » d’une grande partie de la population malienne, la ligne politique de l’ADP-Maliba, qui rejette les appels de certains acteurs politiques à l’instauration d’un vide institutionnel au Mali. Le parti avait rejoint la majorité présidentielle en mai dernier insistant sur la nécessité d’une union sacrée afin de mettre en œuvre les recommandations du Dialogue National Inclusif (DNI). Un positionnement politique dans la majorité totalement assumé qui n’empêche pas pour autant le parti de garder sa franchise sur les sujets les plus brûlants du moment, notamment la crise politique qui a éclaté voilà près d’un mois.
Selon ses dires : « la vision de l’ADP-Maliba c’est de comprendre qu’aujourd’hui il y a des problèmes qui dépassent les questions de personnes, comprendre également que la situation de notre pays nécessite une union nationale de tous les Maliens. Cette union passe par un dialogue, une table à laquelle tout le monde s’assiérait pour convenir d’une feuille de route consensuelle ».
Pour le Président des jeunes de l’ADP-Maliba : « c’est exactement ce qui s’est produit en fin 2019 ». En effet après de longues consultations sociopolitiques, le Président IBK avait accepté en décembre 2019 d’initier un vaste dialogue avec l’ensemble de la population malienne. À l’époque, le Président malien a pris l’engagement de mettre en œuvre les conclusions de cet exercice démocratique dont les recommandations constituent désormais le cœur du programme politique d’ADP-Maliba. Sur cette base, le parti du Député Aliou Boubacar Diallo a accepté de rejoindre les rangs de la majorité présidentielle pour garantir la mise en œuvre de ses conclusions.
Revenant sur la crise politique de ces dernières semaines, le président des Jeunes de l’ADP-Maliba rappelle que son parti a fait le choix de la responsabilité visant à « comprendre toute la complexité de la situation sociopolitique que vit notre pays », tout en rejetant les solutions populistes et « la création d’un vide total au niveau institutionnel » par la démission du Président malien et de toutes les autres institutions, telle qu’exigée par le Mouvement du 5 juin.
À l’en croire : « c’est évident que le fonctionnement institutionnel de notre pays est à remettre en cause dans beaucoup de ses aspects, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut déchirer notre constitution, la jeter à la poubelle et rentrer dans une aventure que personne ne maitrise ».
Selon lui, les motifs de certains acteurs de cette lutte sont douteux : « ceux qui appellent au vide constitutionnel aujourd’hui sont les mêmes qui, en 2012, ont tout fait pour que l’on retourne à l’ordre constitutionnel », avant de poser la question, à savoir : « Pourquoi doit-on aujourd’hui quitter l’ordre constitutionnel qu’ils défendaient hier ? »
Répondant aux détracteurs de son parti, COD a rappelé que « l’ADP-Maliba n’est pas du genre à raser les murs ou à se cacher dans les buissons ». Il a indiqué que, Aliou Diallo et le parti ont toujours assumé pleinement leurs positions. Dans le cas d’espèce, l’ADP-Maliba défend une position de principe qui est de rester dans la Constitution tout « en apportant des solutions juridiques et des aménagements politiques aux revendications légitimes des populations ».
Dans le registre des propositions de sortie de crise, l’ADP-Maliba estime que la dissolution de l’Assemblée Nationale serait une « injustice pour les populations qui ont librement choisi leurs députés ». COD renchéri en expliquant qu’il n’y a « aucune garantie qu’en procédant à la dissolution de l’Assemblée nationale on parviendra à organiser rapidement de nouvelles législatives en raison des contraintes financières et sécuritaires évidentes du Mali ». Il a poursuivi que : conformément aux déclarations de son mentor, l’Honorable Aliou Diallo, le parti recommande plutôt : « des législatives partielles là où il y a eu des fortes contestations ». L’ADP-Maliba appelle par ailleurs les membres de la Cour Constitutionnel à « comprendre que la confiance est rompue avec la population et en tirer toutes les conséquences ».
Aussi, l’ADP-Maliba estime que : « chacun doit répondre à l’appel d’un gouvernement d’union nationale pour qu’on se donne la main et qu’on travaille tous ensemble à la mise en œuvre des résolutions du dialogue national. Le pays est dans un blocage politique. Le Mali est sans gouvernement depuis deux semaines. Le pays est paralysé à dessein, il est temps de le remettre au travail », a-t-il laissé entendre.
Ensuite, il a précisé que sa formation politique n’était pas « dans des logiques de confrontation, car le mali a besoin de certains points d’équilibres et d’aménagements politiques ».
Pour terminer, il a réitéré aux Maliens et Maliennes à : « s’engager résolument dans la voie de la construction, de la raison, de l’équilibre tout en prenant en compte les frustrations légitimes des populations. Ces frustrations nous en sommes conscients, c’est d’ailleurs nous qui les avons exprimées et portées lors du dialogue national ».
Aïssétou Cissé