mardi 8 octobre 2024
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Insécurité au Centre: À quand l’identification et l’arrestation des auteurs des différents massacres ?

Les attaques se font et se succèdent en scènes de plus en plus horribles. Les populations du Centre du pays sont sujettes à des  attaques meurtrières sans cesse. Des attaques au sujet desquelles la loi n’est pas muette,  mais n’a jusque là fourni aucune suite pénale, cela,  malgré les promesses avancées dans les communiqués du Gouvernement ponctués des simples condamnations de principe. «Les auteurs seront arrêtés et punis conformément à la loi », nous ont habitués IBK et son Gouvernement.

Plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie dans les différentes attaques perpétrées par des Hommes armés qui sont toujours et tout le temps non identifiés dans les Régions du Centre du pays. Du  Nord, l’insécurité s’est transposée au Centre sur fond de conflits dits interethniques. Un terme rejeté par la quasi-totalité des Maliens qui considèrent les auteurs de ces crimes abominables comme des mercenaires importés des autres contrés.En longueur de journée, nos compatriotes du Centre font ainsi  l’objet d’exactions de toutes sortes : meurtres, assassinats, coups et blessures, enlèvements de bétails, vols d’engins et d’objets de valeurs de la part des groupuscules armés et viols par ces bandits de grand chemin opérant en maitre absolu dans la zone.

Du début 2019 à nos jours, on dénombre des centaines de morts, des rapts et d’importants dégâts matériels notamment dans les villages de Koulongo Habé, Natanga,  Koumaga, Dioura, Gangafani, Yoro, Ogossagou (avec 162 morts le 23 mars 2019), Sobane Da (35 morts le 9 juin), Hèrèmakono (où 13 civils peulhs tués, le 13 mai),  et Saran (Commune rurale de Ouenkoro avec plus d’une trentaine de civils froidement assassinés le weekend dernier).

Au total, le Gouvernement a annoncé avoir ouvert une vingtaine de procédures judiciaires. Mais, selon nos investigations, pour l’heure, le seul dossier qui a abouti à un jugement remonte à près de deux ans précisément le cas de l’attaque de Malémana, au printemps 2016 qui a aussi fait une trentaine de morts. Quelques mois plus tard, douze prévenus étaient jugés, accusés d’« assassinat, de tentative d’assassinat, de complicité d’assassinat, de meurtre et de détention illégale d’armes à feu ». Neuf des douze prévenus ont été acquittés, tandis que les trois autres ont été condamnés à une peine symbolique de cinq ans de prison avec sursis.

Selon une note de l’ONG Armed  Conflict Location & Event Data Project (ACLED), depuis 2016, notre pays a enregistré près de 774 incidents entre milices d’autodéfense et populations civiles, entraînant ainsi la mort de plus de 2700 personnes.

 

Chose stupéfiante

Pratiquement, aucun jugement n’a été rendu ou du moins porté à la connaissance des populations. Et la réponse de la milice Dan Ambassagou à l’annonce de la dissolution de leur mouvement par le Gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga en dit long. «On parle de lutte contre l’impunité. Il faut que cela devienne une réalité et que cette réalité s’installe à partir d’Ogossagou »,avait récemment déclaré  M. Broulaye Samaké de la Pôle antiterroriste lors d’une conférence de presse, en mai dernier. Et il a poursuivi que le dossier de Koulogon, où 39 civils peulhs ont été tués, le 1er janvier, n’a pas été épargné par des irrégularités. « Les armes saisies sur les lieux des tueries ne nous sont quasiment jamais présentées. Elles sont gardées dans les camps militaires et leurs numéros de série ne sont pas inscrits sur les procès-verbaux».

Il faut que le Pouvoir central de Bamako et ses différentes structures se rendent à l‘évidence que seule la procédure judiciaire rigoureuse et républicaine puisse réduire ou éradiquer toute éventuelle volonté de vengeance qui pourrait se développer négativement du jour au lendemain avec cette allure où vont les choses. «Tous les jours, des Hommes sont tués comme des moutons et tout le monde s’en fout. La vie n’a plus aucune valeur au Mali. Les Autorités doivent se lever avant que chacun décide de se sécuriser » avait réagi un manifestant lors de la dernière marche  des mopticiens contre l’insécurité dans leur zone.

Seydou Konaté LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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