C’est enfin le Jeudi 22 Septembre 2016, le jour de la fête du 56e anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance que le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a effectué son 100ème voyage à l’extérieur du Mali, plus précisément à New York au siège de l’ONU. Il vient de boucler ainsi son centième voyage en trois ans. Et si l’on en croit le rapport récemment publié par le PARENA, les distances parcourues sont de l’ordre de 618.926 kilomètres soit 15 fois le tour de la terre. A en juger par la distance parcourue, le Président IBK a été sans nul doute celui qui a porté la voix du Mali à l’extérieur. Les deux questions qui taraudent l’esprit du contribuable malien sont celles de savoir si la voix du Mali a été réellement entendue ? Ou si les voyages n’ont pas couté plus qu’ils n’en ont rapporté au Trésor ?
Ces deux questions ont leur pesant d’or au regard de la complexité, de la délicatesse et de l’aggravation de la crise socio sécuritaire voir même politique du Mali. Et pourtant, c’est pour aller parler de cette crise et apporter une solution définitive que les différents voyages avaient été effectués par le Président de la République. L’on se souvient encore des propos qu’il a tenus lors d’une de ses interviews, pour répondre à ses détracteurs qui lui ont qualifié de globe-trotteur, de Magellan le navigateur interplanétaire ou de pigeon voyageur. Le Président IBK avait dit que la voix du Mali post-crise devait être portée un peu partout dans le concert des nations du monde pour qu’on sache sa gravité dans l’espoir d’attirer des aides sur le pays pour lui sortir du trou. Quinze fois le tour de la terre n’auront pas suffi à vendre la cause malienne et la crise socio sécuritaire reste encore entière. Pire, Kidal qui était jusqu’avant les affrontements du 21 Mai 2014 dans le giron de la République est devenu une enclave sur le territoire malien comme Cabinda en Angola. En trois ans de gestion du régime IBK, le Mali n’a jusque-là pas connu de paix, de stabilité ni de prospérité. L’Etat a été tellement affaibli qu’il est devenu la risée de ses voisins. Quel est le patriote qui n’a pas été sidéré par les propos du Ministre de l’Intérieur du Niger qui déclara publiquement que l’affaiblissement de l’État au Mali est devenu une menace pour le reste de la sous-région.
Que dire de la saignée financière causée par les multiples voyages présidentiels sur le budget de l’Etat, à commencer par l’achat du fameux Boeing 737 dont le prix varierait entre 7, 17, 20 et 21 milliards de francs CFA, à en croire les versions jusqu’ici accréditées : 17 milliards pour le président de la République, 7 pour l’ancien ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maiga, 20 pour l’ancien Premier ministre Moussa Mara et 21 pour l’ancien ministre des Finances, Madame Bouaré Fily Sissoko. Mensonge d’Etat quand tu nous tiens. Le Parti du Bélier blanc fidèle à sa tradition vient encore d’ouvrir la boîte à pandore du Boeing 737 dans son dernier document intitulé «IBK, trois ans après : Le Mali au bord de l’effondrement ». Tiébilé Dramé et ses camarades sont revenus sur l’affaire de l’avion présidentiel dont voici un extrait choisi: «l’Etat continue de payer pour l’avion…. Le 23 août 2016, en fin d’après-midi, le Boeing 737 du parc présidentiel malien s’est posé à Bamako. Il venait de subir, pendant 13 jours, une remise à neuf complète dans les ateliers de Boeing à Bâle en Suisse. Qui a payé la facture de cette révision? » La réponse est une vérité de la palisse, c’est le contribuable malien. A quand la fin de toutes ces dépenses de prestige ?
En somme, si certains voyages sont justifiés et ont contribué à faire entendre la voix du Mali à travers le monde, d’autres ont tout simplement été un grand gâchis financier.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com| lecombat.fr
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