L’élu de la commune IV multiplie les sorties ces derniers jours. Il a affirmé mardi dernier que le discours à la nation du dimanche 14 juin 2020 n’est “pas à la hauteur de la profondeur de la Crise“. Et que le Président de la République devait “mieux faire ! “.
A-t-il compris le message ? De toute évidence, le Président de la République avait compris que son peuple était resté de marbre après cette première sortie après la mobilisation du 5 juin dernier. C’est pour cette raison qu’il tente de se reprendre. Il s’est prononcé encore pour une deuxième fois le mardi devant le cadre d’action, de médiation et de veille, des confessions religieuses et des organisations de la société civile. Même s’il a posé un petit pas, il n’a pas touché le cœur du problème pouvant faire changer d’opinion le M5-RFP avec qui le dialogue est rompu.
“Si le discours du mardi est plus concret que celui du dimanche, le Président doit comprendre qu’aucune sortie de crise n’est envisageable sans des changements clairs et profonds à la Cour constitutionnelle et à l’Assemblée nationale“, s’est exprimé l’ancien premier Ministre Moussa Marra sur sa page Facebook, hier mercredi 17 juin 2020.
Le mardi, il a rendu visite à la famille fondatrice de Bamako pour échanger au sujet de la crise sociopolitique actuelle. Il est à la recherche des “voies et moyens permettant la stabiliser le Mali’’, avait-il annoncé sur sa page.
Le Président du Parti Yéléma a “rendu visite aux familles fondatrices de Bamako pour échanger avec elles sur la situation socio politique du pays ainsi que des voies et moyens permettant de stabiliser le Mali “.
Selon lui, les “discussions ont été franches et sincères sans langue de bois“ avec la famille fondatrice.
Bien avant cette rencontre avec la famille fondatrice de Bamako, l’ancien Premier Ministre d’IBK s’est prononcé longuement dans un entretien sur le récent discours à la nation du Président de la République. Il estime que ce discours à la nation du dimanche 14 juin 2020 n’est “pas à la hauteur de la profondeur de la Crise“. Il a aussi exprimé ses craintes sur le risque d’une radicalisation des positions.
Selon l’honorable Moussa Mara, le Chef de l’état aurait dû annoncer des décisions répondant aux “récriminations“ pour éviter de verser l’huile sur le feu.
“Je crains que les mesures annoncées par le chef de l’État ne contribuent au contraire à radicaliser encore plus les positions de ceux qui réclament son départ et donc à tendre davantage le climat sociopolitique“, a-t-il dit. Faisant comprendre qu’il ne pense pas que ce discours ait été à la “hauteur des enjeux pour apporter une réponse à l’extraordinaire exaspération de nos compatriotes“. Il l’a invité à redresser la barre. Mais après cette deuxième sortie du président qui laisse le peuple sur sa soif, tous les espoirs d’un retournement de situation semblent presque enterrés avant vendredi. Que Dieu nous sauve !
Bourama Kéïta