Les neuf syndicats signataires du protocole d’accord du 15 octobre 2016 ont entamé une énième grève de 240 heures depuis le lundi 21 janvier jusqu’au vendredi 1erfévrier prochain.
La synergie des syndicats de l’éducation nationale, dont le SYNEB ; la COSES ; le SYPESCO ; le SYNESEC observe, depuis le lundi dernier, une cessation de travail sur l’ensemble du territoire national. Cette situation qui paralyse le monde éducatif malien est survenue à la suite de l’échec des négociations avec le Gouvernement qui, selon les grévistes, n’a pas été en mesure de faire des propositions concrètes pour l’apaisement du climat scolaire à travers la satisfaction totale de leurs revendications concernant l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Parmi les dix points de revendication, on peut citer l’octroi d’une prime de documentation et une prime de logement.
Suivie par presque tous les enseignants des écoles fondamentale et secondaire, cette grève est faite pour une amélioration du cadre de travail et de vie des enseignants. «Il faut noter que cette grève n’est, en aucun cas, notre souhait ; mais, nous, les enseignants, nous luttons pour une cause noble. Par contre, nous voulons tous un meilleur avenir pour les jeunes de ce pays qu’est le Mali, et cela sur la base d’une bonne éducation», se justifie le Directeur Fomba de l’école fondamentale de Sotuba-village. Sachant bien que les examens arrivent à grands pas, certains enseignants disent être prêts à tout prix pour obtenir gain de cause. Quel qu’en soit le prix à payer. «La grève est un droit constitutionnel pour tous ; donc, nous voulons que nos conditions de vie et de travail changent», a entonné Djénéba Forgoro, enseignante à l’école fondamentale Nelson Mandela de la Commune I du District de Bamako.
L’environnement malien est confronté aujourd’hui à plusieurs difficultés dont celle sécuritaire qui cautionne jusque-là la fermeture de plusieurs centaines d’écoles dans les Régions du Nord et du Centres du pays. Et s’il faut que les grèves s’y ajoutent, ce sera une grande perte pour les élèves et toute la nation malienne. «Cette grève constitue une perte de temps pour nous, les élèves en classes d’examens, par ce que nous n’arrivons pas à suivre tous nos programmes comme il faut. Il faut que les autorités maliennes prennent des dispositions pour que les choses puissent rentrer dans l’ordre avant qu’il ne soit trop tard», nous a déploré un élève de la classe de 9eme année.
Kayes se fait entendre
Hier matin, troisième journée de la grève des 240 heures de la synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016, les populations plus singulièrement les femmes de la cité des rails ont pris d’assaut les devantures du Conseil de cercle de Kayes. Ce, après l’arrêt des trains qui leur étaient profitables. Selon ces manifestantes, elles ne veulent plus croiser les bras quant à l’avenir de leurs enfants aussi. Donc, elles disent non à cette paralysie de l’école sévissant dans leur Région depuis plusieurs mois maintenant. Cela, à cause du non payement de 15 mois d’arriérés de salaires des enseignants qui relèvent du Conseil de cercle de Kayes. Une crise que vient aggraver cette série de grèves déclenchée par les syndicats signataires du protocole d’accord du 15 octobre 2006. Au moment où nous mettions cette information sous presse, la page d’information locale KAYES-INFOS annonçait que les femmes ont décidé de revenir sur les mêmes lieux ce matin, jeudi 24 janvier 2019, pour maintenir la pression afin que leurs enfants puissent bénéficier leur droit à l’éducation garanti par la Constitution du 25 février 1992 en vigueur.
DAKONO Marie claire, Stagiaire : LE COMBAT