Depuis plus de deux mois, les syndicats maliens observent une grève illimitée. C’est dans ce contexte que le Président de la République a prêté serment, le 4 septembre dernier. Cette situation commence à exaspérer les populations qui appellent le Gouvernement et les Magistrats à vite trouver une solution à cette crise qui fait de nombreuses victimes innocentes.
Dans les rues de la capitale, le sujet dominant est la grève des Magistrats.
En effet, cela fait 74 jours que les deux syndicats de la magistrature observent une grève illimitée pour exiger des meilleurs salaires et leur sécurisation surtout dans les zones du Centre et du Nord. La durée de la grève exaspère.
« Je pense que des acteurs de droits qui vont en grève sans service minimum sont inhumains. Ils viennent de montrer aux yeux de l’opinion nationale et internationale qu’ils ne sont pas de vrais défenseurs des Droits de l’Homme. Je leur demande de revenir sur terre et de penser à ceux qui sont en prison et qui attendent d’être jugés», s’emporte Aboubacar Berthé.
Au lieu d’un dialogue, les Gouvernants avaient menacé de retenir les jours de grèves sur le salaire des magistrats. Une menace qui a poussé les Magistrats à étaler dans la presse une affaire de détournement de plus de 3 milliards par le Gouvernement. Un acte assimilé à du chantage et qui n’honore pas la profession.
«La grève des Magistrats pendant même 24 heures n’est pas bonne à plus forte raison atteindre 2 mois. Il faut un dialogue. Mais aussi au lieu de parler des revendications, on s’est retrouvé sur un terrain de chantages. Quand des Magistrats étalent sur la place publique des dossiers en leur possession depuis des années juste pour répliquer à la menace du Gouvernement de retenir sur leurs salaires les jours de grève, c’est dommage et malheureux pour la justice malienne. Ils auraient dû apporter des arguments juridiques pour contester cette menace du Gouvernement mais pas de tomber dans un chantage», dénonce le journaliste Oumar Konaté.
Les citoyens appellent les parties à un dialogue pour mettre fin à la paralysie de l’Administration.
«Je vois que le Gouvernement ne veut pas collaborer. Or, il est temps qu’il le fasse. Beaucoup de prisonniers et des gens à garde à vue attendent que leur situation soit éclairée. Ils méritent de connaître leur sort. L’Administration est aussi paralysée. Les casiers judiciaires et autres documents ne sont plus délivrés. Il faut enclencher un débat franc et sincère pour sortir de cette situation », estime Daouda Koné.
En attendant que cet appel soit attendu, les parties campent sur leur position au détriment de la population malienne.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT