vendredi 26 avril 2024
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Grande interview : Le Gouverneur de la Région de Gao, Seydou Traoré, en exclusivité !

Après la crise multidimensionnelle dans laquelle se trouve le Mali de 2012  à nos jours, avec l’occupation de toutes les  villes du Nord, l’Etat a pu organiser des élections présidentielles en 2013 celles législatives en 2016. Cela, grâce à l’assistance de la France et de la communauté internationale. Ensuite, il y a eu la signature d’un accord pour  paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Mais, malgré tous ces efforts, le phénomène d’insécurité reste un danger permanant dans toute la Région. Pour plus de précisions là-dessus, le Gouverneur de la Région de Gao, Seydou Traoré, s’est prêté aux questions du correspondant permanent de votre quotidien LE COMBAT. Lecture de l’issue de cet entretien !

LE COMBAT: Monsieur le Gouverneur, le phénomène d’insécurité persiste sinon devient permanant dans l’ensemble des Régions du Nord en général et à Gao principalement. Qu’est ce que vous êtes en train de faire pour anéantir ou, du moins, circonscrire la recrudescence de ce phénomène dans votre juridiction?

Le Gouverneur, Seydou Traoré : Merci Monsieur le Journaliste de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer dans votre journal. Effectivement, le phénomène d’insécurité prévaut sérieusement à Gao comment partout ailleurs dans le Nord et le Centre de notre cher pays. La crise s’est beaucoup accentuée dans la Région que la ville de Gao été érigée en un centre de commandement pour combattre l’insécurité à partir duquel s’effectue le théâtre des opérations. C’est pour cela que le THEATRE MALIBA avait été créé pour assurer la libre circulation des personnes et des biens non seulement dans la Région de Gao, mais aussi dans les localités et grandes agglomérations du Nord en général. C’est-à-dire, de Nara jusqu’à Taoudéni.

Le 18 janvier 2017, le MOC a été la cible d’un attentat grave. Est ce que cela ne portera pas préjudice  sur le processus de paix et de réconciliation nationale en cours à l’échelle nationale?

Effectivement, nous regrettons ce qui est arrivé, le 18 janvier 2017 dernier, très  tôt dans la matinée. Ce jour là, un véhicule piégé par une Kamikaze  s’est introduit dans la cour où les  éléments de la patouille mixte du MOC étaient en rassemblement et se faire exploser en détruisant la vie de d’autres citoyens qui sont là simplement pour contribuer à l’instauration d’une paix durable et à la mise en œuvre du programme d’intervention du MOC qui est une disposition prévue par les accords d’Alger. Ce sont des jeunes gents, des anciens combattants qui arrivent au  nom de la Plateforme, au nom de la CMA et qui se sont ajoutés aux contingents des FAMA pour que les gens qui se tiraient hier, les uns sur les autres, se retrouvent dans un seul contexte, ensemble, au service du Peuple malien pour dire que nous voila, c’est fini, nous nous sommes réconciliés, on se retrouve en famille et nous allons patrouiller pour sécuriser notre pays. Un tel processus surement ne serait pas à l’avantage de tout le monde, du moins, de l’ennemi de la paix retrouvée, de l’Unité nationale et du Bien-être de tous. Parce qu’il faut se dire que tout le monde n’a pas intérêt à ce que la paix soit là et comme nous, vous et nous, sommes en train de faire. Ces ennemis du processus de pacification du pays ont toujours tenté de mettre des battons dans les roues de notre évolution. A ce titre, cet attentat peut être  considéré comme une autre tentative de faire arrêter la roue de l’Histoire qui tourne dans le bon sens ; donc, contre l’évolution du Mali tout entier dans son processus de paix. Mais ceux qui ont fait ça, certes, ils ont réussi à tuer des gens, mais, ils ne pourront jamais faire arrêter notre processus de paix ; empêcher le Mali d’aller vers la paix, vers son développement.

Monsieur le Gouverneur, une patouille mixte vient de commencer à Gao. Vous avez un appel à lancer aux populations pour la réussite des forces armées et de sécurité dans leur mission ?

En fait, ce n’est pas une patrouille mixte à proprement parler ; mais, juste une opération que nous avons voulu entreprendre ensemble qui est dénommée «Filidjo» et  qui est partie du constat que, malgré tous les dispositifs qui sont là, des individus, des terroristes, parviennent à nous atteindre soit au camp, soit à l’aéroport et maintenant au centre MOC. Face à cette situation, nous avons souhaité que toutes les forces en place FAMA, BARKHANE et MUNISMA, PLATEFORME, CMA, que tous se mettent ensemble pour sortir quelque chose d’efficace, de plus stratégique et brave. L’innovation c’est qu’avant les gens opéraient,  chacun de son côté, les forces Barkhane à gauche, celles de la MUNISMA à droite et les FAMA au centre. Nous avons dit il faut qu’on arrête çà pour une période bien déterminée. Une période qui s’étendre sur d’autres mesures comme la fouille systématique et jusque dans des familles. L’objectif est de sécuriser les populations et leurs  biens. Donc, cette opération est baptisée opération «Filidjo». Nous pensons que nous allons réussir.

Alors, pour réussir, Je dirais aussi aux populations que cette opération n’est engagée contre personne sinon les bandits armés, les terroristes et narcotrafiquants.

Pour terminer je félicite toutes les populations de Gao  et de tout le Mali ainsi toute la Communauté internationale dont la France, les systèmes des Nations-Unies, l’UA, la CEDEAO, pour les sacrifices consentis afin que le Mali retrouve son unité antinationale, sa réputation de havre de paix d’antan, …

Du dernier village de Ménaka jusqu’à Lomé, Niamey, Ouagadougou, Abidjan, de partout, on m’appelle  pour manifester leur solidarité aux victimes de ce dernier drame qui nous est arrivé. Vraiment, je leur dis toutes les reconnaissances du Gouvernement malien, particulièrement celles du Chef de l’Etat, SE Ibrahim Boubacar Kéïta, qui ne ménage aucun effort pour notre cher pays arrive à sortir définitivement de cette crise sans précédent dans son Histoire.

C’est sûr que toutes ces bénédictions et prières spéciales organisées par nos Religieux, Sages et failles des Saints  ne tomberont pas.

Pour toutes les contributions financières, matérielles avec des dons de sang et de toutes natures, je dis, au nom du Président de la République et de son Gouvernement, merci à tous et à chacun.

Pour finir, je dirais aux Maliens que nous devons avoir confiance en nous mêmes.

Réalisée par Mikaela Soufiyana Maïga, notre Correspondant permanent à Gao

 

COULIBALY

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