lundi 2 décembre 2024
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Gouvernement Abdoulaye Idrissa Maïga : C’est parti pour la ‘’remontada’’ du RPM

La date du 8 avril 2017 à laquelle la Primature de la République malienne passait, pour la première fois de l’ère IBK, aux mains du Rassemblement Pour le Mali (RPM), pourrait rester à jamais gravée dans les anales de l’Histoire politique de ce pays. Ce, dans la mesure où elle marque le coup d’envoi d’une spéciale remontée (remontada) de pente qui se voudrait spectaculaire pour le parti au pouvoir. Vivement critiqué et désavoué par son électorat durant les quatre premières années de sa gestion des affaires, le RPM a fini par réaliser qu’il se doit de redorer le blason pour arborant la Primature les couleurs du parti afin d’espérer un retournement de situation à même de sauver les meubles pour 2018. A une année de cette échéance, le sieur Abdoulaye Idrissa Maïga arrive, donc, en messie pour faire la preuve que la fin de toute chose est mieux que son début. De quelles armes dispose-t-il ?

 

Et ce n’est pas la fin du premier mandat du Président Ibrahim Boubacar Kéïta qui va déroger à cette maxime. C’est, donc, se sachant très attendu à pieds fermes et tous les yeux des tisserands rivés sur lui que l’ancien Directeur de campagnes du candidat IBK en 2013, a enfourché son cheval de bataille très tôt le matin aussitôt après avoir reçu les clés de son ‘’laboratoire’’ des mains de son prédécesseur. Le jeu de la remontada en vaut la chandelle. Une demande de trêve lancée aux syndicats grévistes dans son discours de passation de service, ponctuée d’un tour aux hôpitaux nationaux Gabriel Touré et Point G et la potion magique est ainsi constituée. L’ancien Ministre de l’Environnement, de l’Administration territoriale puis de la Défense et des Anciens combattants entre de pleins pieds dans la course contre la montre devant soigner en une année l’image cornée de son parti avec de nombreux maux qui ont longuement terni son image pour finir par l’enfoncer dans les sondages de vote. Ces maux qui ont anéanti le parti des tisserands, à compter de son accession au pouvoir, portent les noms  de mal gouvernance et de corruption. On se rappelle encore des fameuses affaires d’achat d’avion présidentiel, de surfacturation dans l’achat des équipements militaires, d’engrais frelatés, etc. A ce lot, sont venus se greffer les mouvements sociaux dans lesquels les syndicats donnent de la voix en grèves illimitées réclamant monts et merveilles.

Autant de coups reçus par le RPM qui font croire que le nouveau Premier Ministre, appelé à la rescousse, vient en médecin après la mort. Mais, au sein du parti, on croit dur comme fer à une résurrection mieux à une réanimation avec Abdoulaye Idrissa Maïga à la baguette. Celui-ci revêt, du coup, le manteau d’un véritable stratège disposant de plus d’un tour dans sa gibecière. Pour y arriver, il nous revient de son entourage qu’il compte focaliser son savoir-faire sur les derniers évènements en date susceptibles de peser dans la balance électorale de 2018. Les caisses de l’Etat ayant montré leurs limites pour satisfaire les doléances des grévistes, Abdoulaye Idrissa Maïga entend joindre aux pétrodollars saoudiens que le Chef de l’Etat mettra à sa disposition, un mea-culpa du Gouvernement pour débloquer la situation sur le front social. Le Président IBK se rendra dans les tous prochains jours dans le Golfe persique pour ce ‘’SOS’’.

Mais la clé du succès de la mission qu’il a confié à son ex Directeur de campagnes réside surtout dans la physionomie qu’il s’apprête à donner à son équipe.

En effet, ce n’est nullement pas pour du folklore que le RPM s’est, pour cette fois-ci, la première d’ailleurs, décidé à enrôler les partis de l’opposition dans l’équipe dirigeante. Histoire de parler de Gouvernement d’union nationale.  Leur ‘’donner à manger’’ pendant le reste de ce quinquennat devrait contribuer à les affaiblir davantage afin qu’ils perdent eux-aussi le peu de crédibilité qui leur reste auprès de l’électorat après leur passage ridicule à la Conférence d’entente nationale. Pour une opinion déjà lasse d’une opposition fébrile, abonnée  à prendre les ‘’trains en marche’’, quelle que soit la distance qui sépare la locomotive du quai, la Présidentielle de 2018 apparaitra comme un scrutin sans grand enjeu. Cela, pour qu’elle ait du mal à faire le choix entre un sorcier et un voleur. Occasion, donc, qu’à défaut de la remontada historique que l’on espère du côté des tisserands, le nouveau PM voulait, tout au moins, réussir à éviter à son parti un «Takôkélé» du bord de Soumaïla Cissé ou à assurer au RPM un ballotage avec l’opposition. Tout devrait se jouer dans la proportion de 30% que le stratège comptait octroyer à cette opposition dans cette équipe; une part de gâteau que ce bord politique a catégoriquement refusé.

Katito WADADA  

Rédaction

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