« L’Occident est aujourd’hui, superchampion du monde. Il ne faut pas avoir honte de dire la vérité ! Le monde est aujourd’hui à la remorque de l’Occident. Il ne faut pas avoir honte de reconnaître la vérité ! Les grandes découvertes scientifiques ont permis à l’Occident, de conquérir et de dominer notre planète. C’est la pure vérité ! Hormis, l’Omniscience et l’Omnipotence, de l’Unique Créateur et Gouverneur de l’Univers (Allah, s.h.w.t.), la Terre et l’Espace sont aujourd’hui, sous la domination et sous le contrôle de l’Occident. C’est un fait réel ! Et, il faut avoir l’honnêteté intellectuelle et morale, de reconnaître cette vérité entière et absolue ! C’est aussi une évidence qui saute aux yeux ! Juste un rappel de cette réalité tangible à la conscience des Hommes !
L’universalisation et la codification planétaire des idées de liberté, d’égalité et des droits de l’homme… de l’Occident, sont hors de doute. Aussi l’universalisation des institutions politiques de l’Occident, comme la République et la Démocratie, et la diffusion également planétaire, avec effets d’impacts, des modèles et systèmes de l’Occident, comme l’État de droit, la mondialisation ou la globalisation, le multiculturalisme… et la gouvernance ; gouvernancequi est aujourd’hui en vogue au Mali, sont une vérité vraie !
Ce sont tous des produits importés de l’Occident, et de portée universelle, qu’il faut savoir adapter, aux réalités socioculturelles de chaque pays, avec l’idée de penser toujours, à innover et à inventer… Alors, vivement qu’on pratique la gouvernanceen République du Mali ! »
Comme le mot Démocratie, qui est employé parfois à tort et à travers, le mot Gouvernance est aujourd’hui, largement galvaudé !
Qu’est-ce que donc la gouvernance ? Il est bon de savoir, ce que c’est que la gouvernance, dans l’esprit et la lettre de cette notion, pour bien s’atteler à son application correcte dans les faits et cela, dans l’intérêt supérieur de notre pays, le Mali. En effet, pour savoir ce que c’est que la gouvernance, référons-nous aux définitions suivantes :
1) Selon le dictionnaire « le Petit Robert »-édition 2015 « la gouvernance est une manière de gouverner, exercice du pouvoir pour gérer les affaires nationales […] Méthode de gestion d’une entreprise » p.1172 ;
- Dans le ‘‘Lexique de Science Politique’’, il est écrit ce qui suit : « De manière générale, la gouvernance désigne, le plus souvent, les formes contemporaines de régulation collective qui se développent sur la base de relations entre acteurs publics et privés, et dans des cadres institutionnels et territoriaux pluriels, plus ouverts et plus instables […] Dans certains cas, la notion permet parfois, de justifier la nécessité d’ouvrir l’État à des modes de gestion du privé, soit un transfert dans l’espace public de ce que l’on qualifie parfois de gouvernance des entreprises (corporate governance) » 4èmeédition 2017, sous la direction d’Olivier Nay, Professeur à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne – Dalloz. p.267 à p.268 ;
- Pour le professeur émérite à Sciences po, Monsieur Defarges, « La gouvernance se définit alors comme un système d’organisation et de préservation de la concurrence. Gouverner, ce n’est plus fixer et réaliser des objectifs, c’est établir et surveiller un terrain de jeu. L’intérêt général n’étant plus quelque chose au-dessus, mais quelque chose autour. Il ne s’agit plus de gouverner, mais de poser des règles et de garantir leur bonne application ». Cf. Philippe Moreau Defarges, Ministre plénipotentiaire, Chercheur et codirecteur du rapport RAMSES à l’IFRI, professeur à l’IEP, in ‘‘la gouvernance’’, 4èmeédition, 2011 février. PUF 2003 – 75014 Paris. p.26.
Sur le vu de ces trois définitions, on peut faire le commentaire suivant : la définition du dictionnaire ‘‘le Petit Robert’’ est un peu vague. Cette définition, n’étant pas alors détaillée et précise, on a tendance à confondre, gouvernement et gouvernance, d’une part, et à appliquer la gouvernance seulement à l’entreprise, d’autre part. La définition du ‘‘Lexique de Science Politique’’ et celle du Professeur émérite, Monsieur Philippe Moreau Defarges, se recoupent dans une certaine mesure, et convergent vers la même réalité, à savoir : reconnaître la différence entre le gouvernement et la gouvernance, et reconnaître également que l’État doit emprunter le mode de gestion de l’entreprise, et s’ouvrir davantage. En effet, c’est ce qu’on peut remarquer dans les pays qui optent, progressivement et avec réalisme, pour la gouvernance. C’est une innovation dictée, par l’évolution des sociétés des temps modernes ! Et c’est pourquoi, nous retenons ces deux dernières définitions de gouvernance qui, en réalité, n’en font qu’une seule, c’est-à-dire, une gestion innovante et idéale, en ces temps modernes.
Nous disons donc que la thématique de ‘‘la gouvernance serait, née au XIIème siècle en France et resurgit dans le dernier quart du XXème siècle, dans la langue anglaise. Avec la mondialisation ou la globalisation, émerge vers les années 1990, le mot gouvernance qui vise en fait, à gouverner le mieux possible la planète par […] un processus d’organisation et d’administration des sociétés dans le respect et l’épanouissement des diversités’’, selon le Professeur émérite, Monsieur Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ PUF 2003 p.6.
Du moment que, la gouvernance, thématique nouvelle, ‘‘vise à gouverner le mieux possible notre planète’’, on peut déduire, qu’il y a une certaine rupture avec la méthode classique du gouvernement stricto sensu. Nonobstant, il faut reconnaître que la notion de gouvernement et la notion de gouvernance sont connexes, et leur domaine est le même, en ce qui concerne l’organisation et la gestion des structures collectives, comme l’État, les organisations internationales et les entreprises. Il faut noter aussi que le gouvernement n’est pas synonyme de gouvernance. Ces deux notions différencient par le champ dont elles se déploient. Organe institutionnel, le gouvernement se trouve au sommet de la hiérarchie étatique, et donne des ordres à la société. Quant à la gouvernance, elle rejette toute hiérarchie, et elle n’est pas une entité. Elle est un phénomène plus large que le gouvernement. Il est vrai qu’elle incorpore les mécanismes gouvernementaux, mais elle s’étend aussi à des dispositifs informels, non gouvernementaux. Elle est un ‘‘système de règles qui se base aussi bien sur les relations interpersonnelles, que sur les lois et les sanctions’’.
Et dans l’optique de la gouvernance, il faut signaler également que ‘‘le public et le privé ne peuvent pas être séparés. L’un n’est rien sans l’autre’’, fait remarquer le Professeur émérite, Monsieur Philippe Moreau Defarges, qui poursuit en indiquant que ‘‘ dans le monde de la gouvernance, l’entreprise considérée comme la source de la prospérité, est exaltée, et l’État n’est plus qu’une instance fonctionnelle’’. p.32 du livre de ‘‘Philippe Moreau Defarges’’, in ‘‘la gouvernance’’ – PUF 2003.
L’approche de la gouvernance, c’est de faire en sorte qu’il y ait moins de commandement et d’hiérarchie, que de procédure de négociation, en réseau, son mode de coordination.
Au Mali, depuis quelque temps, on emploie souvent, et même peut-être, abusivement, le terme gouvernance dans les discours à saveur politique. C’est dire que, décidément, l’expression est vraiment en vogue au Mali ! Ce n’est pas d’ailleurs étonnant, parce que, le modèle de gouvernance a été imposé par les partenaires techniques et financiers, comme le reconnaît le Professeur Supiot en ces termes : « […] La notion de gouvernance a été adoptée à la fin du siècle dernier par les organisations économiques internationales (Banque Mondiale et FMI), qui ont imposé ce modèle de gestion aux pays dits en voie de développement dans le cadre des plans d’ajustement structurel, puis de lutte contre la pauvreté ». Alain Supiot ‘‘la gouvernance par les nombres’’. Institut d’études avancées de Nantes/Fayard-France 2015 – p.46 à p.47. Et le même auteur, de préciser dans le même livre, en écrivant : que « cette bonne gouvernance promue par ces organisations, s’est traduite par une réduction drastique du périmètre de l’État, notamment dans le domaine social et culturel, au profit de l’initiative privée et de la société civile » p.47.
Il faut comprendre la gouvernance, comme ‘‘un système démocratique de gestion parce que, se nourrissant des ingrédients de la démocratie, dans une perspective de management’’. Le droit se substituant à la force, c’est par le talent et le mérite, dans la bonne gouvernance, que le citoyen peut accéder à l’emploi et aux postes de responsabilité, respectant ainsi, les principes de la démocratie et les valeurs de la République. La participation est importante dans la gouvernance, une participation qui se fait en continu, et non à des moments précis, comme la consultation électorale et périodique, dans la démocratie.
Il faut souligner, qu’au nom de la gouvernance, l’État utilise ‘‘les impératifs de gestion analogues à ceux de l’entreprise, et celle-ci se donne des tâches dites citoyennes (aides financières à des activités non lucratives)’’. Et selon une certaine thèse, ‘‘l’administration publique n’est pas autre chose qu’une entreprise’’, sous cet angle, il est logique, que ‘‘l’Etat s’applique à lui-même, les principes de la gouvernance de l’entreprise’’. En d’autres termes, plus précis et plus explicites, ‘‘le now public management – la nouvelle gestion publique – consiste à étendre à l’administration publique, les règles et méthodes de l’entreprise privée […]’’. Alain Supiot, in ‘‘la gouvernance par les nombres’’. Institut d’études avancées de Nantes/Fayard – France 2015, p.228. Et cette vision est partagée et appuyée par Charles Debbasch et Frédéric Colin qui écrivent ce qui suit : « les règles de gestion qui font leur preuve dans les entreprises privées, peuvent et doivent être appliquées dans les services publics. Le souci du coût et du rendement doit pénétrer le secteur public. Ces impératifs conduisent à assimiler l’administration de l’État et des entreprises privées, à leur appliquer les mêmes règles (par ex, le droit de concurrence), à refuser que la fonction publique soit séparée du monde du travail ». Cf. le livre ‘‘Administration publique’’ 6èmeédition –Economica – 49, rue Héricart 75015 – Paris 2005 .p.5.
Les mêmes auteurs écrivent, aussi, dans le même livre cité ci-dessus, que selon une certaine thèse : ‘‘l’administration n’est autre chose qu’une entreprise. On doit calquer son organisation sur celle des entreprises. Ce point de vue triomphe particulièrement aux États-Unis. […] L’administration doit accomplir ses tâches, comme le ferait un particulier’’. p.5.
À mon humble avis, l’évolution conduit davantage et progressivement, les États modernes vers ce système qui s’inscrit dans la logique de la gouvernance, dont nous traitons, ici, trois principaux éléments à savoir :
I- La thématique de la gouvernance politique : le pouvoir politique n’a plus comme seul attribut de garantir l’ordre, la sécurité, et de veiller à l’application de la loi… Il doit veiller aussi, à l’amélioration constante de la condition humaine. Quelle est donc la meilleure approche pour y parvenir ? Quel type de pouvoir faut-il choisir ? Deux axes de réflexion sont proposés :
1) Le pouvoir démocratique(Hobbes et Rousseau) qui privilégie ‘‘le libre consentement des hommes’’, et l’exigence d’un contrat social entre gouvernants et gouvernés ;
2) Le pouvoir technocratiqueest celui dont l’exercice doit appartenir à ceux qui ont la ‘‘connaissance’’, tels que : les savants, les ingénieurs, et les administrateurs…
À mon humble avis, dans les pays où le taux d’analphabétisme est très élevé, je crois qu’il est réaliste et logique, de tenir compte du niveau de développement social, en même temps que le désir légitime d’aller vers le progrès et la modernité, et de faire en sorte qu’on cherche le juste milieu entre les deux types du pouvoir, et qu’on combine aussi, les deux axes de réflexion, dans une proportion raisonnable et équilibrée, tenant compte de la complexité des affaires publiques d’aujourd’hui qui requiert des ‘‘connaissances’’, eu égard au développement de la science et de la technologie qui impactent tous les domaines d’activités, et toutes les politiques publiques.
Etant donné que ‘‘la gouvernance est en quête permanente de meilleurs systèmes de gestion des hommes et des ressources’’, nous pensons que même la compétition électorale, pour la conquête et l’exercice du pouvoir, doit se faire entre des candidats qui ont des ‘‘connaissances’’, mais tout en requérant aussi, le libre consentement des populations, et cela doit se faire jusqu’au niveau des villages et des coins les plus reculés du pays. Il ne s’agit pas dans mon esprit, de renier ou de supprimer le suffrage universel qui permet à tous les citoyens majeurs, sans distinction de condition sociale, d’origine, de race, d’ethnie ou de sexe de voter, et de le substituer au suffrage capacitaire et au suffrage censitaire. Il s’agit raisonnablement de tenir compte, encore une fois, de la complexité des affaires publiques d’aujourd’hui, qui requiert des ‘‘connaissances’’ dues, à l’impact du développement de la science et de la technologie. Il est donc souhaitable, que tous les élus, et à tous les niveaux, soient dotés d’un minimum de ‘‘connaissance’’, et qu’ils soient en même temps choisis par le consentement libre des populations.
La gouvernance politique, doit inciter et conduire les gouvernants, non seulement à faire des routes, des ponts, des centres de santé, des hôpitaux, des écoles, des universités…, dont la société a besoin, mais aussi, à faire des réformes pour changer la société, pour la faire évoluer, positivement, par des bonnes politiques publiques et des bonnes lois, sans brusquerie, mais progressivement. En effet, un bilan politique d’un homme d’État, ce n’est pas seulement le calcul arithmétique des infrastructures réalisées, c’est aussi les réformes et les changements opérés, pour faire évoluer la société, dans ses manières de penser, de se comporter, en un mot, de vivre…, et dans le sens du progrès et de la justice aussi. Il faut transformer nos sociétés et pour cela, il faut des innovations politiques, des visionnaires intelligents, audacieux, patriotes, républicains, démocrates, et réalistes, pour régner sur les esprits, afin de mieux gouverner les pays, et de faire évoluer nos sociétés.
Comme l’écrivait l’ancien Premier Ministre du Québec : « nous devons ‘‘sonner’’ un peu la société pour qu’elle arrive, d’étape en étape, à se rapprocher de ses objectifs ». Selon la même personnalité politique, ‘‘il faudra aussi respecter la capacité d’évolution de la société, mais il ne faut pas retarder les décisions de changement, en essayant d’observer une prudence timorée’’. ‘‘Il faut respecter les limites d’absorption des réformes et des changements, et respecter aussi les règles et les lois de la démocratie’’. Cf. René Lévesque, in ‘‘la passion du Québec’’. Éditions stocks, p.122 à p.123.
Les autorités politiques ne doivent pas se contenter de faire voter les lois et de les ranger dans le tiroir. Elles doivent veiller à leur application rigoureuse. Pour ce faire, il faut instituer, par exemple, dans nos pays en voie de développement, des services publics spéciaux de surveillance et de contrôle, avec leurs antennes sur l’ensemble du territoire national, qui veilleront à l’application correcte des lois à tous les niveaux, et en proposant à qui de droit, en cas d’indiscipline, ou de violation desdites lois, des sanctions appropriées. Les organes et l’ensemble des structures organisationnelles de l’Etat, doivent être obligés d’appliquer la loi, sans discrimination. Ce faisant, progressivement, nous aurons au Mali, la culture de la loi, de la sanction et du mérite, qui s’imposera comme une tradition. In châ Allah !
Dans ce cadre, il nous faut aussi au Mali, des institutions fortes, indépendantes, impartiales et véritablement républicaines. Pour ce faire, c’est une loi que l’Assemblée Nationale du Mali doit voter dans l’intérêt de notre pays, et il faut choisir des hommes de forte personnalité, reconnus, pour leur rigueur dans la gestion, pour leur honnêteté morale et intellectuelle, ainsi que pour leur loyauté envers le peuple et l’État. Ces hommes doivent être sélectionnés, parmi les cadres incorruptibles, selon les principes républicains (MERITOCRATIE, entre autres) pour diriger lesdites institutions, avec bonheur.
En effet, la loi peut changer la société, et le comportement des citoyens, à condition qu’elle soit bonne, équitable, juste et appliquée rigoureusement, et sans discrimination. C’est la mission régalienne de l’État, de faire voter des lois et de les appliquer. Si l’État ne fait pas cela, il aura failli à sa mission régalienne ! Et les dirigeants politiques du jour, sont tenus pour responsables de cette situation.
Nous devons faire en sorte que la culture de la loi soit profondément enracinée, progressivement, dans nos mœurs et dans nos traditions au Mali ; et que la loi gouverne notre pays, comme dans toute république, digne de ce nom. Au Mali, l’État de droit ne doit pas être un slogan creux, et un vain mot. Il doit être une réalité. Il faut l’appliquer ! Ce faisant, la corruption, le détournement des deniers publics, l’impunité et l’indiscipline… seront combattus, sans pitié ; car au nom de la bonne gouvernance politique, l’État n’a pas le droit de laisser dilapider les fonds publics et l’argent du contribuable malien. Cela est inadmissible et intolérable ! Les criminels qui s’adonnent à la corruption et aux détournements des deniers publics, en appauvrissant ainsi notre peuple, doivent être sanctionnés, avec la plus grande fermeté, la plus grande rigueur et sans pitié.
La gouvernance politique concerne aussi, la multiculturalité pour favoriser la coexistence pacifique des cultures et des ethnies au sein d’une même société, et couvrirait aussi, les dispositifs assurant le respect des partages territoriaux, pour la stabilisation des pays ; car de nos jours, les frontières ne peuvent et ne doivent plus être mises en cause par la force. Il n’y a plus de terres vierges à prendre ou à coloniser de nos jours ! Les terres appartiennent aujourd’hui à des États souverains, et égaux en droit, qui reconnaissent, mutuellement, leurs frontières. Il faut dire aussi que la revendication identitaire est exécrée et exécrable, car elle peut aller jusqu’à la sécession et mettre donc en cause l’intégrité territoriale.
Par la gouvernance politique, le problème des Touareg du Mali peut trouver une solution pérenne, dans le cadre du respect du multiculturalisme positif, et de la spécificité culturelle propre des ethnies et des populations ; car « nous devons encourager l’épanouissement des différences, toutes s’enrichissant mutuellement. Chaque identité est non seulement respectée, mais encore perçue comme une richesse, l’unité se modelant, non par la force, mais par le consentement ». Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ – PUF, 2003 – Paris, p.100. Nous pensons, qu’une forte décentralisation pour tout le pays ; décentralisation forte frisant même l’autonomie, peut permettre à chaque région administrative du Mali, notamment le vieux Cercle targui, anciennement rebelle, d’organiser en son sein des élections, lui permettant de choisir librement, ses responsables administratifs et politiques, à tous les niveaux, en vue de son plein épanouissement. Pendant ce temps, l’État continuera d’exercer son pouvoir de tutelle, sur l’ensemble du territoire national du Mali, symbolisant, l’Unité du pays, et garantissant ainsi, la Souveraineté nationale, Une et Indivisible.
NB : Dans le cadre de la bonne gouvernance, ‘‘toute revendication est respectable, si elle se manifeste de manière pacifique et raisonnable’’. ‘‘,Mais la révolution n’est pas raisonnable. Elle ne veut l’être d’aucune façon, ni dans ses objectifs, ni dans ses méthodes’’ (Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ – PUF – Paris, p.113.
- Exemple : les différentes rébellions des Touareg du Mali, qui avaient fait de nombreux morts, auraient pu être évitées, raisonnablement !
- Exemple: la révolution de mars 1991 au Mali, qui avait fait tuer plus d’une centaine d’innocents, que nous aurions pu éviter, si nous étions raisonnables !
On sait, au demeurant, que la cause première et principale de la rébellion des populations nomades de l’Adrar des iforas, vers fin 1963, est bien raciste ; car, selon l’ancien Président de la République du Mali, Monsieur Modibo Keita, au cours de sa conférence de presse à Alger ‘‘on a tenté de créer un sentiment anti-Noir et de faire croire à ces Touareg, qu’ils étaient des ‘‘Blancs’’, et qu’il était impensable, qu’ils puissent accepter une domination noire’’. C’est cette idée, qui avait été inculquée, à la veille de l’indépendance politique du Mali, dans l’esprit des Touareg, par certains officiers français, en poste dans le Cercle de Kidal. Cela appartient au passé, à l’Histoire ! Aujourd’hui, avec le principe de la bonne gouvernance politique, on ne doit plus penser à la partition du Mali, en accédant aux aspirations sécessionnistes et séparatistes des populations nomades de l’Adrar des Iforas, donc de l’ancien Cercle de Kidal et de certains Touareg rebelles. Il faut préciser cela, car le Mali-Nord, et les populations de cette partie de notre pays n’ont jamais revendiqué leur indépendance. Jamais ! En revanche, ces populations se reconnaissent, comme faisant partie intégrante de la Patrie Malienne. Heureusement ! Et pour illustrer cela, les Songhoï, qui sont les plus nombreux au Mali-Nord, en réaction à la revendication identitaire et territoriale de certains Touareg rebelles, avaient créé deux grandes associations : l’une dénommée ‘‘Gandakoye’’ et l’autre dénommée ‘‘Ir ganda’’, c’est-à-dire, propriétaires de la terre, donc du terroir. Cela donne à réfléchir !
Aujourd’hui, la nouvelle génération est très instruite et d’esprit très ouvert. C’est une chance inouïe pour le Mali ! Elle doit savoir donc, par sa capacité d’analyse, pardonner à l’Histoire et comprendre les faits sociaux et politiques de notre temps moderne, pour ramener la paix et consolider le vouloir vivre commun, dans cette partie de notre pays, et sur l’ensemble du territoire national, au nom de la gouvernance politique. Soyons réalistes et sachons bien qu’aujourd’hui, dans ces temps modernes, il n’y a pas au monde un seul pays où plusieurs races humaines ne vivent pas ensemble ! Aussi, il n’y a pas, un seul pays sur la planète, où vit une seule et unique race humaine ! Des ‘‘minorités visibles’’, il y en a dans tous les pays du monde, en ces temps modernes, car, le monde, dit-on, est un village planétaire aujourd’hui ! Faisons seulement en sorte que les valeurs de la république, les principes de la démocratie, de l’équité et de la justice… soient de plus en plus respectés, dans notre vouloir-vivre commun, sur l’ensemble du territoire national du Mali. Ce faisant, avec la bonne gouvernance assortie de dialogue, de la négociation, de la persuasion et de la tolérance…, la paix définitive s’installera, dans notre pays, In châ Allah, avec la capacité d’analyse de la génération montante, et son sens élevé d’un monde meilleur épris de justice, de paix, d’harmonie et de progrès, où il fait bon vivre !
II- La thématique de la gouvernance administrative : de nos jours, deux thèses s’affrontent à propos de l’administration publique et de l’administration privée : la première thèse soutient que l’administration publique est distincte de l’administration privée, et la seconde thèse ‘‘identifie profondément l’’administration de l’État et celle des affaires privées ; en d’autre terme, l’administration publique n’est pas autre chose qu’une entreprise’’. Cf. Charles Debbasch Frédéric Colin, in ‘‘Administration publique’’ 6èmeédition, Economica, 49 rue Hericart, 75015 Paris 2005, p.4 à p.5.
La gouvernance est en faveur de la seconde thèse et c’est pourquoi, sous cet angle, elle se définit comme ‘‘un système d’organisation et de préservation de la concurrence’’, comme dans une entreprise privée. Et le système ‘‘contient bien aussi, la promesse d’un monde meilleur’’ où l’équité et la justice, entre les citoyens, sont garanties, conformément aux valeurs de la république et aux principes de la démocratie. La gouvernance administrative exige la transparence. C’est ainsi, par exemple que l’égalité des citoyens et des cadres de l’État devant l’emploi et la promotion est garantie, au nom de la gouvernance. Et cettetransparence,et ce respect de l’égalité des citoyens, devant la loi, l’emploi, et la promotion, doivent conduire les autorités politiques et les autorités administratives, à DEPOLITISER l’administration malienne. Ce faisant, les nominations des cadres civils et militaires aux postes des responsabilités de l’État, selon la vieille méthode du fameux‘‘pouvoir discrétionnaire’’, doit disparaître de notre dispositif public, car celui-ci, permet à l’autorité politique, d’agir librement, unilatéralement et arbitrairement, rappelant ainsi, le pouvoir dictatorial et absolu d’une époque révolue. En agissant ainsi, carte blanche, sans aucune limite à son fameux‘‘pouvoir discrétionnaire’’, l’autorité politique agit hors de la loi. Cela est contraire aussi, aux valeurs de la république et aux principes de la démocratie. Et c’est pourquoi, dans la logique de la gouvernance, les hauts fonctionnaires et premiers responsables des institutions de la république, et les cadres, doivent être nommés selon la MERITOCRATIE, et après une sélection objective basée sur des critères équitables, justes et républicains, et non, par le fameux‘‘pouvoir discrétionnaire’’d’une quelconque autorité politique. S’ils sont nommés par celle-ci, grâce au fameux‘‘pouvoir discrétionnaire’’, ils recevront, officiellement, ou officieusement, des instructions, voire des ordres ; et s’ils refusent d’obtempérer, ils sont relevés de leurs postes, et perdent du même coup, les avantages et privilèges y afférents. Ils ne sont pas indépendants des autorités politiques ! Ils sont à leur solde et à leur merci. Pour que nous ayons des institutions fortes, indépendantes, impartiales et véritablement républicaines au Mali, il faut qu’une loi soit votée à l’Assemblée Nationale dans ce sens, pour arracher les hauts fonctionnaires et premiers responsables des institutions de la république et les cadres, des griffes des autorités politiques. Aussi, pour que les cadres et les hauts fonctionnaires et premiers responsables des institutions de la république ne s’éternisent pas à leurs postes (5 ans, 10 ans…) grâce à l’appui et à la protection des autorités politiques, il faudra instituer, dans l’administration malienne, le système de renouvellement et de rotation des cadres. La DEPOLITISATION de l’administration est une exigence de l’ère de la république, de la démocratie et de la gouvernance.
La bonne gouvernance administrative respecte les valeurs de la république et la transparence, et exige même, l’audit dans certains cas de figure.Les autorités politiques maliennes ne voulant pas respecter ces valeurs, préfèrent maintenir le statu quo, non pas dans l’intérêt du pays, mais bien dans leur seul intérêt propre, pour que les cadres et les hauts fonctionnaires et premiers responsables des institutions de la république, leur fassent la cour. Ils sont friands de compliments, sensibles aux flatteries, et aiment beaucoup les courtisans, les laudataires et les griots qui les encensent, en ‘‘chantant’’ des louanges opportunistes et démagogiques, pour décrocher des postes de responsabilités ou de promotions. Et, en l’absence de la MERITOCRATIE, et des autres symboles de la République, en matière de nomination et de promotion des cadres, telle est, parfois, la méthode sale et indigne de parvenir à ses fins, qu’utilisent, malheureusement, les nouveaux promus.
Les autorités politiques et administratives maliennes, veulent avoir aussi, l’occasion, les mains libres, et le privilège injuste, antirépublicain et antidémocratique, pour nommer des parents, des amis et des militants de leurs partis politiques, aux emplois supérieurs de l’État. Toutes choses contraires aux principes de la bonne gouvernance administrative.
Il faut mentionner, que le Président de la République en exercice, ayant eu le privilège de nommer les hauts fonctionnaires et premiers responsables des institutions de la république, a, par exemple, la possibilité (s’il veut), de manipuler, à sa guise, la Cour Constitutionnelle du Mali, pour qu’elle proclame les résultats des élections dans le sens qu’il souhaite. Encore une fois, on ne peut pas avoir des institutions fortes, indépendantes, impartiales et véritablement républicaines, avec une administration POLITISEE. Ce qui est contraire, aux valeurs de la république, aux principes de la démocratie et de la gouvernance.
Il faut souligner, que la gouvernance administrative et la DEPOLITISATION de l’administration, condamnent ouvertement, la gestion patrimoniale, familiale, ethnique, régionaliste et partisane des affaires publiques, bref de l’État.
NB : À tous les dirigeants politiques maliens, nous disons ceci : Vous n’êtes pas élus par les membres de vos familles, de vos groupes ethniques, de vos régions, de vos partis politiques, et par vos amis…, pour les servir, en leur donnant des avantages, au détriment de votre peuple. Vous êtes élus par le peuple, dans toutes ses composantes, et c’est le peuple, dans son entier, qu’il faut servir loyalement, en toute équité et en toute justice. Rappelez-vous le principe républicain, de l’ancien Président de la République française, le Général Charles De Gaulle qui admettait que, les membres de sa famille, fissent carrière dans l’armée et dans l’administration, et qu’ils se présentassent, même aux suffrages des électeurs, à l’exception de ses enfants.Aussi, il n’avait jamais nommé l’un des membres de sa famille au Gouvernement ou à la Présidence, pour le faire profiter des avantages attachés à ces postes. En voilà un comportement digne, véritablement républicain ! Soyons au Mali, républicains véritablement, pour bien servir notre pays, avec l’esprit d’équité et avec justice, et selon ce qui est de droit. Nous ne devons pas nous servir de l’État, mais plutôt le servir, loyalement et avec abnégation, si, et si seulement, nous sommes SINCÈRES.
III- La thématique de la gouvernance économique : dans ce chapitre, sans entrer dans le détail, il faudra retenir essentiellement, les principales caractéristiques et les grandes lignes de la gouvernance en la matière. Ainsi, la gouvernance est un ‘‘système démocratique de gestion, parce qu’il se nourrit des ingrédients de la démocratie’’. Et comme l’entreprise privée, l’État s’adoucit, cesse d’être arrogant. Il se contractualise. Il cherche à convaincre et à séduire. Dans la gestion, l’État se veut plus transparent et se décentralise. Le gouvernement et l’administration deviennent plus souples, plus égalitaires. Ils sont régis, par le dialogue, la négociation et le compromis, au lieu d’imposer leur VERITE au peuple souverain. Telle est l’approche de la gouvernance !
L’évolution dictant sa loi de nos jours, ‘‘l’extension des activités de l’État est telle que l’administration assume de nombreuses activités comparables à celles entreprises par les particuliers’’. (Cf. Charles Debbasch Frédéric Colin, in ‘‘Administration publique’’, 6èmeédition – Economica – 49 – rue Héricart – 75015 Paris, p.5). Les mêmes auteurs soutiennent, et nous le répétons, que ‘‘l’administration publique n’est autre chose qu’une entreprise et doit donc calquer son organisation sur celle des entreprises’’.
Au nom de la gouvernance, ‘‘l’économie ne doit plus être enfermée dans des corsets bureaucratiques, elle doit être régulée encadrée par des normes souples’’. Cf. Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ PUF – 2003 Paris – p.63. Que ce soit au niveau de l’entreprise ou de l’organisation, que ce soit à l’échelon national, ‘‘la gouvernance comporte des règles que les partenaires doivent respecter et utiliser le mieux possible’’. ‘‘C’est un système souple de gestion qui s’appuie sur la loi de l’offre et de la demande, comme une entreprise privée. Ainsi, toute offre doit répondre logiquement à un besoin, et tout besoin finit par susciter l’offre pour le satisfaire. Encore une fois, le souci du coût et du rendement doit être pris en compte par le secteur public’’. C’est ce qu’annonce, la gouvernance dans le domaine économique.
NB : La liste des principaux éléments qui composent la gouvernance n’est pas exhaustive !
- La thématique de la bonne gouvernance : selon Philippe Moreau Defarges, ‘‘la bonne gouvernance vise à épanouir et à responsabiliser les populations. L’ordre, au lieu d’être imposé d’en haut (top – down) et détesté, est modelé d’en bas (bottom – up)’’. (Cf. ‘‘la gouvernance’’ – PUF – 2003, 6 avenue Reille. 75014 – Paris, p.39) et l’auteur de poursuivre, dans le même livre et à la même page, en écrivant ce qui suit : « la bonne gouvernance, c’est toujours quelque chose, comme une gestion de père de famille à l’ère démocratique : respecter les contrats, accepter ce qui est possible, veiller à associer le peuple ».
Même si, comme on le sait très bien, l’administration est l’instrument de réalisation des choix politiques, autrement dit, l’organe d’action du pouvoir politique, la gouvernance, elle, se veut ‘‘dépolitisation’’ du pouvoir. Cela est clair et sans équivoque !
Pour la bonne gouvernance, l’État ne doit plus être perçu comme un monstre ou comme une entité fermée et souveraine, ne rendant compte qu’à elle-même. On parle de plus en plus de redéfinition même de la souveraineté de l’État, et le renforcement de la souveraineté de l’individu. L’État se trouve en concurrence !
Pour que l’État bénéficie d’une bonne gouvernance, il doit nécessairement être démocratique, avec comme preuves, entre autres, des élections libres et honnêtes, et le respect des droits de l’individu. Dans cette trajectoire, les gouvernants doivent rendre des comptes aussi bien à leurs populations, qu’à l’opinion publique internationale. Invoquer aujourd’hui la ‘‘raison d’État’’, pour masquer ou justifier, tel ou tel secret, n’est pas conforme aux principes de la bonne gouvernance. Cela doit être dit !
Pour rassurer les investisseurs étrangers et les acteurs de la scène internationale, l’État doit aujourd’hui, offrir des garanties de bonne gouvernance, entre autres, le respect de la propriété privée et le droit de propriété qui sont une composante essentielle de la gouvernance, la transparencedes procédures, l’égalité des traitements entre nationaux et étrangers, et la libre circulation des biens et des capitaux. En un mot, l’État doit se vendre et se donner une bonne image, comme l’entreprise privée, dans un contexte de concurrence et de mondialisation.
Dans le dessein, d’aller vers un développement durable et équitable, la bonne gouvernance exige une‘‘gestion transparente et responsable des ressources humaines, naturelles, économiques et financières’’. Sous cet angle, la corruption, le détournement des deniers publics, l’impunité et l’indiscipline… ne doivent pas être tolérés. Ils doivent être combattus, avec la dernière énergie, pour les faire disparaître, à tout jamais, dans notre pays, le Mali.
La bonne gouvernance exige aussi, la transparente et la responsabilité des institutions et des dirigeants politiques et administratifs, et la clarté des procédures publiques et de décisions, la primauté du droit dans la gestion et la répartition équitable des ressources. C’est là encore une fois, une méthode efficace, pour lutter contre la corruption, le détournement des deniers publics et l’impunité…, gage de la justice, de la paix et du développement au Mali.
Le rôle et la légitimité de l’État doivent être redéfinis, dans le contexte de la mondialisation. Comme l’annonce la bonne gouvernance, l’Etat ne peut plus invoquer ‘‘la raison d’État’’ ou sa souveraineté, pour s’octroyer le droit de faire ce qu’il veut, sans contrôle. Il est désormais sous la surveillance de sa population, des organisations non gouvernementales, des organisations interétatiques, etc. C’est ce que recommande la bonne gouvernance !
Instrument au service du peuple, l’Etat, du monde de la bonne gouvernance, est démocratiquement parlant, responsable devant sa population, et les gouvernants, étant comptables de leur gestion devant elle (la population). Même si, la transformation de l’Etat est nécessaire pour la bonne gouvernance de nos jours, certaines de ses missions régaliennes demeurent : l’Etat reste l’entité fondamentale du système international. Il confère toujours la nationalité, source de tous les droits. Lieu de participation politique, l’Etat demeure, le protecteur de la population. Comme l’entreprise privée, l’État doit se vendre. Il n’est plus, ce monstre arrogant, il n’est qu’un acteur important, parmi d’autres, de la compétition, dans ce contexte de la mondialisation ou de la globalisation.
Dans le cadre de la bonne gouvernance, ‘‘chacun a son mot à dire, et de plus dispose des moyens pour le faire valoir’’ (Cf. Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ – PUF – 2003, p.34). Et, on doit affirmer et surtout respecter le droit à la différence, comme dans la démocratie, le droit aussi, de chacun à être respecté dans sa spécificité (culturelle, religieuse, ethnique, sexuelle…).
Pour le monde de la bonne gouvernance, la participation des citoyens aux choix politiques, est directe et quotidienne. Désormais, l’intérêt public n’est plus le monopole de l’État. Il doit être exprimé et défendu par toutes sortes d’entités, tant publiques (l’État, les Régions, les Communes et les Organisations Internationales…) que privées (c’est-à-dire les associations, les mouvements, les syndicats…).
La bonne gouvernance bannit le ‘‘népotisme et le favoritisme’’… et prône la MERITOCRATIE, dans le cadre d’une administration, équitable, juste, véritablement républicaine, DEPOLITISEE, moderne et performante au service des populations.
‘‘La bonne gouvernance implique un univers, où tout se débat, se négocie et donne lieu à des compromis rationnels et raisonnables’’. (Cf. Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ – PUF – 2003, p.95). Et le pouvoir ne s’exerçant plus, par la force que par le dialogue et la persuasion, le peuple a droit à une information correcte et vraie.C’est une exigence de la gouvernance ! Les autorités politiques et administratives maliennes, ne doivent plus s’enfermer dans un silence ‘‘coupable’’, pour des raisons, qu’elles seules connaissent, refusant d’informer le peuple malien, correctement, sur toutes les questions d’intérêt national.
On sait, que les autorités politiques et administratives aiment beaucoup, par principe, la manipulation de l’information, dans leur stratégie bien élaborée, car elles considèrent l’information comme une arme. Pour la bonne gouvernance, le peuple a droit à l’information. Or, au Mali, à cause de l’opacité de l’information, le peuple n’est souvent pas informé sur son propre sort, par les autorités politiques et administratives. C’est ainsi, que les Maliens ne savent même pas pourquoi, l’armée malienne ne rentre pas à Kidal, et cela, pendant plus de cinq ans ! Cela a tellement choqué, l’ancien Président de la République, le Général Moussa TRAORE, qu’il avait accordé une interview à MONDAFRIQUE, pour dire ses quatre vérités, avec un élan patriotique, remarquable, à propos de Kidal et de la France. L’ancien Président de la République, le Général Moussa TRAORE, disait à ce sujet : « Empêcher les troupes maliennes d’aller à Kidal. Cela est troublant ! ». Il avait dit également ceci : « Empêcher l’armée malienne d’aller à Kidal, et installer le MNLA à Kidal. Cela donne à réfléchir à tous les maliens ! ». (Cf. youtube). Cette déclaration illustre, parfaitement, l’opacité de l’information au Mali. Le peuple malien doit se plaindre, et protester énergiquement, contre ce déficit d’information, sur une question aussi cruciale que d’intérêt national. Et cela, doit cesser au Mali, au nom des principes de la bonne gouvernance !
‘‘La bonne gouvernance couvre l’ensemble des actions par lesquelles, individus et institutions, tant privées que publiques, gèrent leurs affaires communes’’. (Cf. Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ – PUF – 2003, p.44). Nous disons donc, que la gouvernance est globale, et que tous ces trois principaux éléments, traités, ci-dessus, sont en connexion. Il n’y a guère de cloison étanche entre eux, et ils visent le même but.
Le Monde étant à la remorque de l’Occident, les Maliens, voire les Africains, doivent, dans un esprit de stimulation, et même de concurrence positive, s’adosser à leurs valeurs sociétales positives, et aux meilleurs de leurs traditions ancestrales, pour tenter de sortir du mimétisme occidental, et de tenter aussi, de relever le défi au bon sens, en osant innover et inventer, leurs propres modèles de gouvernement et de gouvernance, adaptés à leur environnement sociétal, et à leur réalité propre, sans pour autant renier les valeurs et principes universels, très enrichissants. Ce sera, il faut le dire, une contribution inestimable, et de qualité supérieure, à la Science Universelle, au bénéfice de l’Humanité tout entière. Telle doit être la mission sacerdotale de leurs Chercheurs émérites, leur intelligentsia !
Il faut dire aussi, que les valeurs sociétales positives des Maliens, voire des Africains, doivent être vues et considérées, non pas comme des obstacles, mais bien, comme une contribution de qualité, et de précieuses ressources, pour la modernité et pour le progrès de l’Humanité tout entière.
Au regard de tout ce qui précède, on est en droit de penser, d’ores et déjà, qu’à la limite, la gouvernance, sous sa forme actuelle, pourrait avoir comme objectif ultime, le dépérissement, voire la disparition de l’État dans son essence, et dans ses attributs classiques et traditionnels, ou, comme le dirait l’autre, ‘‘sa transformation en simple rouage technique’’.
Enfant légitime de la mondialisation des années 1990, la gouvernance, avec sa logique de gestion rationnelle, s’inscrit dans l’air du temps, que les hommes du 21èmesiècle ne doivent plus, et ne peuvent plus, être gouvernés de la même manière que les hommes des siècles passés.
- Sources principales :
- Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ – PUF – 2003 – 6 Avenue Reille, 75014 – Paris – France ;
- Alain Supiot, in ‘‘la gouvernance par les nombres’’ – Librairie Arthème – Fayard – 2015 – France ;
- Charles Debbasch – Frédéric Colin, in ‘‘Administration Publique’’, 6èmeédition – Economica – 49, rue Héricart – 75015 – Paris – France – 2005
- Survol de la littérature relative à la gouvernance
Bamako, le 7 janvier 2020
Dr Oumar Aba TRAORE, Ph.D.
Docteur en Science Politique
Diplômé de l’Université LAVAL
Québec City – Canada –
Domicilié à Banankabougou – SEMA
Rue : 612 Porte : 122
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(Korientzé – K.T.Z)