samedi 23 novembre 2024
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Friperie en période de froid : C’est en bon marché à Bamako et une source de revenus par excellence

La période de froid, c’est-à-dire de la première quinzaine du mois de novembre à la deuxième de février (du 15 novembre au 15 février) de chaque année, nous assistons principalement à Bamako à l’abondance de vieux habits importés de l’Occident à des prix abordables, à bon marché. Des vieilleries qui se vendent à des bons prix pour se protéger contre le froid excessif surtout pendant les mois de décembre et janvier.

Le marché de prédilection en matière de friperies est le marché Dossolo Traoré de Medina Coura. Dans ce vaste marché, il y a des grossistes de fripes qui importent ces vieux habits de l’Europe, de l’Amérique du Nord (Etats-Unis d’Amérique et Canada) et de l’Asie (Chine, Japon et Corée du Sud) par air comme par mer et même souvent par routes. Ces friperies, une fois sur place, connaissent trois types de commercialisation avant d’arriver aux vrais usagers dans nos villes et campagnes. Il s’agit, dans un premier temps, pour les grossistes qui importent ces habits usités à partir d’Europe, Asie et Amérique de faire le tri de ces fripes pour grouper le premier choix dit de très bonne qualité.

En deuxième lieu, c’est le tri de deuxième choix dit de qualité intermédiaire et, enfin, en troisième tri, vous avez le choix de qualité moindre.

Après cette opération de triple tri, ces grossistes procèdent à l’emballage soigneux de ces trois choix en des lots appelés «Balles». Ces balles sont ensuite vendues à 100.000 francs pour le 1er choix contre 80.000 francs pour le 2e choix et 60.000 pour le 3e et dernier choix.

Ensuite, les preneurs de ces balles les déballent et vendent sur place par pièce. Puis en revendent au détail en raison de 2000 francs CFA pour les vestes ; 1000 francs pour les pantalons ; 750 francs pour les chemises et 1250f pour les pullovers ; les jupes à 800 francs ; les teeshirts à 700 francs et bien d’autres sortes de fripes sont vendues à des prix aussi divers que variés et selon votre choix.

Après ces deux opérations de commercialisation sur place, généralement au marché Dossolo Traoré de Medina Coura, réputé depuis des décennies être le meilleur marché de la friperie au Mali avec ses magasins de stockage de balles directement importés de l’Extérieur et son monde grouillant de commerçants (grossistes et détaillants, revendeurs à la criée ou à la sauvette) et de clients de tous les budgets.

En dernier ressort, parmi les détaillants et marchands ambulants qui s’approvisionnent à Médine à des prix assez bas, il y en a qui se dirigent vers le centre ville et les places de marché des quartiers banlieusards de Bamako même vers l’intérieur du pays (dans les Cercles, Arrondissements, villages et hameaux) pour les liquider à des prix plus ou moins élevés ; en tout cas, pour se faire des bénéfices relativement substantiels.

A Bamako, il y a aussi de ces preneurs qui s’y font d’assez de chiffres d’affaires. C’est le cas du jeune BK qui sait se procurer des très bonnes qualités qu’il offre à des clients à lui issus de toutes les classes sociales (fonctionnaires, grandes dames, jeunes éveillés, commerçants, …) qui ne peuvent effectuer le déplacement au marché de Médine pour en acheter. Cela, soit pour des questions de calendrier ou des raisons de prestiges d’ordre social.

Il est constant que commerce atteint toute sa floraison. Ce sont des millions qui circulent dans ce secteur informel. Car, il y en parmi les grossistes et importateurs des milliardaires. Le secteur contribue également à l’autonomisation des femmes au plan économique et financier. Car, de nos jours, nombreuses sont de ces femmes opulentes qui ont obtenu richesses du commerce des friperies. C’est le cas de Mme Fatim Sacko, une riche commerçante ouest-africaine au Grand Marché de Bamako. C’est le cas de cette autre grande commerçante guinéo-malienne et «acteur» politique de la place dont nous taisons volontiers le nom. Cette dernière, c’est à partir de friperies qu’elle s’est une place de choix dans le commerce import-export et dans le transit puis est devenue très active sur le plan politique.

Bref, la friperie c’est un secteur très porteur en Afrique. Car, bien que relevant de l’informel, ce secteur est source d’emploi et de revenus pour bien de familles à Bamako et dans les autres villes de l’intérieur. Et pour toutes les catégories sociales dont les femmes et les jeunes.

Abdoulaye Faman Coulibaly : LE COMBAT

Rédaction

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