Sous l’égide du Président du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sinsin Coulibaly, les Représentants des acteurs nationaux du développement économique ont formulé des exigences au Gouvernement pour la mobilisation des fonds destinés au financement du programme d’infrastructures économiques.
Le Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, s’est rendu au CNPM, courant week-end dernier. L’objectif consistait de tenir une rencontre d’information du programme d’infrastructures économiques pour la période 2018-2023. La cérémonie a réuni autour du Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, certains membres du Gouvernement, partenaires techniques et financiers, et opérateurs économiques. La rencontre visait à porter à la connaissance des acteurs du secteur privé le contenu du projet d’investissement en matière de route et autres ouvrages pour le désenclavement du Mali d’ici à la fin du 2equinquennat du présent mandat du Président Ibrahim Boubacar Kéïta.
«Ce projet est articulé autour d’infrastructures routières et de transport. Il vise à favoriser un maillage de l’ensemble du pays pour son désenclavement intérieur et extérieur. Comme toute ambition, ceci a un coût. « Ainsi, pour environ 8700 kilomètres de routes, six ponts, le coût global s’élève à 5500 milliards de nos francs », a expliqué la Ministre des Infrastructures et de l’Équipement, Mme Traoré Seynabou Diop. Et le Ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé, de continuer : «C’est un coût qui ne prend pas en compte les projets liés à l’énergie, à l’assainissement, certains projets d’infrastructures ferroviaires…Si on met le tout ensemble on est pratiquement entre 10.000 milliards et 12.000 milliards de francs CFA».
Le Premier Ministre dira que le programme relève de la feuille de route du Président de la République. «Le Président de la République nous a confié une nouvelle feuille de route que nous avons résumée en deux grandes tâches. C’est-à-dire; transformer et servir les Maliens. Transformer le Mali et servir les Maliens. Nous ne pourrons pas les accomplir si nous ne sommes pas en parfaite cohérence avec les acteurs économiques. Et notre volonté c’est de faire en sorte que les acteurs économiques nationaux aient un rôle prépondérant dans la création des richesses».
Les conditions d’intervention du secteur privé
Lors de cette présentation de programmes d’infrastructures économiques sur la période 2018-2023, les membres du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) ont eu l’occasion d’évoquer certaines préoccupations qui peuvent entraver la mise en œuvre de ce projet. Les intervenants ont salué l’initiative du Gouvernement et sollicité une approche plus inclusive pour développer les stratégies de mobilisation des fonds.
Les secteurs privé et public sont au cœur des activités contribuant au développement du pays. C’est pourquoi les différents acteurs doivent se concerter les jours à venir pour finaliser un programme cohérent d’infrastructures économiques. C’est, en substance, les propos des Représentants du CNPM lors de la présentation de ce programme d’infrastructures économiques sur la période 2018-2023.
«Ces projets sont très ambitieux. On est pressé d’y rentrer avant même que ça ne soit construit. Parce que chaque fois qu’on voyage on se demande pourquoi on ne pas faire comme les autres pays. Ce que nous souhaitons c’est que les opérateurs économiques maliens fassent partir de toutes les négociations. Il faudrait qu’il ait des critères pour favoriser les entreprises maliennes pour les marchés qui sont à leur taille. Et leur permettre de se regrouper avec les entreprises étrangères pour faire en quelque sorte une valeur ajoutée». Telles sont les préoccupations d’Aboubacar Diallo. «De la même manière que le Gouvernement a prévu de réunir l’ensemble des acteurs autour du financement de ce programme, je crois que le Gouvernement devrait faire l’effort aussi pour réunir l’ensemble des acteurs pour discuter de l’opportunité de tous ses investissements».
Mamadou Sinsin Coulibaly, le Président du Conseil National du Patronat du Mali n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a été on ne peut plus clair : «Le secteur privé, seul, peut mobiliser tous les fonds nécessaires pour la réalisation de ces projets. Ce que nous demandons au Gouvernement, aux dirigeants de ce pays, est la digitalisation de l’Administration publique. Et cela est nécessaire. Il faut qu’on aille à ça».
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