samedi 23 novembre 2024
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FACE AU COVID-19 : MSF mobilisé aux côtés du Mali pour soigner les malades à Bamako

Depuis le 22 mars 2020, des équipes de l’organisation internationale humanitaire Médecins Sans Frontières prêtent main forte aux soignants du centre de prise en charge des maladies à potentiel épidémique. Il s’agit d’une structure dédiée à la prise en charge du COVID-19 au sein du Centre Hospitalier Universitaire du Point G à Bamako.  A la date du 15 avril 2020, 15 patients y étaient pris en charge, dont trois dans le service de réanimation et six ayant pu sortir guéris.

 

Le Mali a enregistré ses deux premiers malades dépistées positivement au coronavirus le mardi 25 mars. A la date du vendredi 17 avril 2020, le nombre de cas positifs qui ont été enregistrés au Mali est 190 pour 34 guérisons et 13 décès depuis le 25 mars 2020.

Les autorités ont mis en place une structure de référence à Bamako pour l’isolement et la prise en charge des malades au Centre Hospitalier Universitaire du Point G.

«Nous  aidons à renforcer la zone de triage à l’entrée de l’hôpital du Point G avec un médecin, un infirmier et un hygiéniste MSF», explique Foura Sassou Madi, chef de mission MSF au Mali. Les prélèvements sont effectués sur place par l’Institut National de Santé Publique (INSP) dont les équipes se chargent de les transporter ensuite au laboratoire. «Le temps que les résultats soient disponibles, les patients sont isolés et placés sous observation dans cette zone dont nous souhaitons agrandir la capacité, afin de passer de deux à sept lits» ajoute-t-il. Ceux qui présentent des symptômes et ont besoin de soins médicaux sont immédiatement transférés vers l’unité de prise en charge.

Sept infirmiers et trois médecins MSF, intégrés à l’équipe soignante du ministère de la Santé et des Affaires sociales, travaillent au sein de l’unité de prise en charge. Dix hygiénistes sont également en cours de recrutement. L’unité comprend pour l’instant huit lits, et des travaux sont en cours pour se déployer dans un bâtiment à proximité pouvant accueillir jusqu’à 100 lits.

Des patients atteints de COVID-19 sont également admis à l’Hôpital du Mali et au Centre Dermatologique, où MSF a apporté un soutien technique pour mettre en place le circuit des patients et assurer la prévention et le contrôle des infections.

Délivrer de l’oxygène aux patients

Les malades présentant des symptômes sévères de COVID-19 souffrent généralement d’hypoxie et ont besoin d’oxygène qui peut leur être délivré via divers dispositifs comme des concentrateurs d’oxygène, en fonction du volume requis par le patient et des infrastructures disponibles. «A l’hôpital du Point G, il y a notamment une centrale de production d’oxygène. Nous travaillons avec la direction de l’hôpital pour améliorer le débit de cette centrale et mettre en place un réseau d’approvisionnement mural qui permettra de délivrer de l’oxygène directement au lit de chaque patient dans la nouvelle unité de prise en charge», explique Dr Idrissa Ouédraogo, coordinateur médical de MSF au Mali.

Les soins fournis aux malades du COVID-19 admis à  l’hôpital du Point G sont gratuits, que ce soit l’apport en oxygène, les traitements, la gestion de la douleur ou les bilans et examens médicaux.

Protéger le personnel médical ainsi que les personnes les plus fragiles, telles que celles âgés de plus de 60 ans, ou souffrant de pathologies chroniques, de diabète, de cancer, d’hypertension artérielle ou d’autres problèmes cardiovasculaires, constitue un défi alors que la pression mondiale sur la production de matériel de protection, tel que les masques, augmente.

Protéger les équipes médicales contre le risque d’infection du COVID-19 est tout simplement essentiel pour continuer à soigner et à Bamako cela ne concerne pas seulement l’unité de prise en charge des malades du COVID-19. Au sein de l’hôpital, MSF appuie en effet depuis fin 2018 le service d’hémato-oncologie. «Préserver cette activité est une de nos priorités, c’est-à-dire permettre que les malades atteints de cancer puissent continuer leur traitement et que ceux qui en ont besoin puissent le démarrer. Mais si nous n’avons pas assez de masques et de matériel en stock pour assurer la protection de ces malades particulièrement fragiles et des soignants, cela risque de devenir difficile», déclare Dr Ouédraogo.

Agir pour prévenir la propagation du virus

La lutte contre le virus COVID-19 se déroule aussi à l’extérieur des hôpitaux. Les équipes de MSF appuient celles du ministère de la Santé et des Affaires sociales qui se déplacent dans les différents quartiers de Bamako pour informer la population sur les mesures à prendre pour se protéger du virus et éviter de le propager à son entourage. MSF installe aussi des points d’eau (une trentaine pour l’instant) pour faciliter le lavage des mains aux endroits les plus fréquentés. Elle envisage aussi d’élargir ces activités.

Egalement présents à l’extérieur de Bamako pour répondre aux besoins urgents de populations bénéficiant d’un accès très limité aux soins, particulièrement dans les zones de conflit au centre et au nord du pays, MSF mène actuellement des programmes à Douentza, Ansongo, Koutiala, Ségou, Ténenkou, Niono et Koro.

Dans toutes les structures de santé où elles travaillent, les équipes renforcent les mesures de prévention, d’hygiène et de contrôle des infections et la mise en place de zones d’isolement pour d’éventuels malades Covid-19. Dans le cadre de la riposte au Covid-19, MSF soutient les activités du gouvernement telles que la formation du personnel et la sensibilisation de la population dans les régions où elle intervient déjà. Un support technique a également été apporté aux hôpitaux de Gao et Sévaré.

Kader Toé

Djibril Coulibaly

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